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INVESTITURE DU CANDIDAT DE KNK


Resté discret depuis son retour au pays, l’ancien président centrafricain, François Bozizé, a été investi, le 25 juillet dernier, candidat à la présidentielle de décembre prochain.  C’est lui donc qui défendra les couleurs du Kwa Na Kwa (KNK), parti d’opposition, dont les militants étaient réunis en congrès à Bangui. « Le congrès vient de me désigner candidat du Kwa Na Kwa à la prochaine élection présidentielle (…) J’accepte solennellement la mission que vous me confiez », a déclaré  François Bozizé, juste après son investiture. C’est donc clair. L’ex-président centrafricain compte reconquérir par les urnes, ce qu’il avait conquis par la force des armes, il y a de cela une décennie. Seulement voilà ! Le chemin pour accéder à la magistrature suprême semble long voire très long. Car, faut-il le rappeler, François Bozizé est sous le coup de sanctions de l’ONU qui le considère comme faisant partie des individus de premier rang, qui ont travaillé à compromettre la paix, la stabilité ou encore la sécurité dans l’ex-Oubangui Chari. En témoignent les exactions perpétrées ça et là par les anti-Balaka dont il était le mentor avant son éviction du pouvoir en 2013. Tant et si bien qu’interdit de voyager, il a dû regagner à pied Bangui alors qu’il vivait en exil en Ouganda. Et ce n’est pas tout. François Bozizé fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités centrafricaines pour son rôle présumé dans les assassinats, séquestrations, arrestations arbitraires et exécutions sommaires, commis pendant qu’il était aux affaires.

 

Si en cherchant coûte que coûte à revenir aux affaires, l’objectif de Bozizé est de se venger, il reviendra au peuple centrafricain de savoir l’en empêcher

 

C’est dire si le candidat du KNK fait face à plusieurs écueils qu’il devra travailler à surmonter au risque de voir sa candidature invalidée soit par l’Autorité nationale des élections (ANE), soit par la Cour constitutionnelle. On attend de voir, surtout quand on sait qu’au regard de sa base sociale et politique solide, Bozizé donne des insomnies au régime de Faustin Archange Touadéra qui a déjà maille à partir avec les différents groupes armés. Ne serait-ce donc pas un gros risque de laisser valider la candidature d’un homme dont le retour au pouvoir pourrait raviver les tensions et remettre la RCA sens dessus dessous ? Du reste, quand on sait que la crise qui a secoué et qui continue de secouer la RCA, est en partie liée aux errements de Bozizé, on se demande bien ce que ce dernier compte apporter de nouveau au pays, qu’il n’en a donné lorsqu’il était au pouvoir. Pourquoi tient-il tant à revenir aux affaires alors qu’on l’a déjà vu à l’œuvre ? Pourquoi cet attachement maladif au pouvoir comme s’il était incapable de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir ? Autant de questions que l’on peut se poser. En tout cas, si en cherchant coûte que coûte à revenir aux affaires, l’objectif de Bozizé est de se venger, il reviendra au peuple centrafricain de savoir l’en empêcher. Car, la RCA a tellement souffert que l’on ne peut la laisser entre les mains d’individus peu recommandables, qui ne travaillent qu’à protéger leurs intérêts.

 

Boundi OUOBA

 


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