HomeA la uneAUGUSTIN BLAISE HIEN, PRESIDENT DU MOIS DE L’UAS : « Nous célébrons ce 1er mai sous le signe de l’offensive »

AUGUSTIN BLAISE HIEN, PRESIDENT DU MOIS DE L’UAS : « Nous célébrons ce 1er mai sous le signe de l’offensive »


Le dimanche prochain, 1er mai, c’est la fête du travail. Dans le cadre de la célébration de cet évènement, les syndicats du Burkina Faso, regroupés au sein de l’Unité d’action syndicale (UAS), organisent une série d’activités. A quelques jours de cette fête, nous avons échangé avec Augustin Blaise Hien, président du mois de l’UAS dont le mandat s’achève demain 30 avril, sur certaines préoccupations du monde syndical.

 

Sous quel signe sera célébrée  la fête du travail, le 1er mai 2016 ?

 

Nous célébrons ce 1er mai sous le signe de l’offensive. De façon schématique, nous sommes sur un ring de boxe et nous pensons avoir été longtemps sous les cordes. Nous devons prendre des initiatives en nous mettant au centre du ring.

 

De façon pratique, qu’est-ce que cela signifie ?

 

Parlant d’initiatives, nous pensons aux différentes préoccupations des travailleurs que nous devons, en tant que responsables, faire aboutir. Nous avons le sentiment que depuis les évènements des 30 et 31 octobre 2014, il y a une sorte de trêve mais en fait, cela est dû à une certaine hauteur d’esprit des responsables syndicaux dans le sens d’aider le pays à se reconstruire. Maintenant, les institutions sont en train d’être remises dans un état de fonctionnement normal, et nous devons nous repositionner vis-à-vis de notre rôle historique. D’ailleurs, l’histoire montre que les syndicats ont toujours joué un rôle capital dans notre pays, à chaque qu’ils ont été interpellés ou se sont sentis interpellés.

 

Parmi vos revendications, quelles sont les priorités auxquelles vous êtes attachés ?

 

Nous sommes en train de réviser notre cahier de doléances et les principales préoccupations sont entre autres, la valorisation du pouvoir d’achat, les libertés syndicales, les crimes économiques et de sang, les questions relatives aux paysans, aux commerçants, à l’expropriation des terres, aux conditions de vie des élèves et des étudiants. Je ne peux pas donner plus de détails parce que nous sommes en train de réviser, comme je l’ai déjà souligné, notre cahier de doléances que nous transmettrons aux autorités du pays.

 

De quels moyens disposez-vous pour faire aboutir vos revendications ?

 

Nous avons un ensemble de procédures et de processus parce que, comme nous l’avons toujours dit, nous privilégions essentiellement le dialogue social productif. Nous prenons langue  avec le gouvernement sur nos préoccupations et nous attendons sa réaction. S’il n’y a pas de réaction, nous relançons. Il peut arriver que nous décidions d’une grève mais c’est toujours la dernière arme. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous allons en grève.

 

Est-ce que le 1er mai, sous l’ère Roch, se fêtera dans l’unité syndicale ?

 

Absolument. Elle se fera autour de l’unité d’action syndicale. Du reste, nous avons au programme plusieurs activités entrant dans le cadre de la célébration de cette fête. Hier jeudi par exemple, nous avons mené des réflexions sur des thématiques et la plus importante a été une conférence publique  sur la contribution des syndicats à l’ancrage démocratique au Burkina Faso. Le 1er mai, jour-J, il y aura, entre autres,  la remise du cahier de doléances aux autorités, une marche dans quelques artères de la ville de Ouagadougou et un meeting à la Bourse du travail.

 

Quel est le message particulier de cette journée ?

 

Au regard  de la situation, notre message va appeler à la mobilisation générale. Comme je l’ai dit, nous allons sur une base offensive.

 

L’UAS a donné un délai au gouvernement pour répondre à ses doléances. Que ferez-vous à l’expiration de ce délai ?

 

Nous avons effectivement donné un délai mais étant donné qu’il reste quelques jours pour atteindre le 1er mai, nous attendons de voir. Nous allons nous retrouver pour évaluer ce qui a été fait et ce qui ne l’a pas été, et ensemble, nous aviserons. Au cours de notre dernière conférence de presse, nous avons indiqué que si rien n’est fait dans le sens de la satisfaction de nos revendications, nous déposerons un préavis de grève de 48 h, puis un autre de 72 h si le statu quo demeure.

 

Le gouvernement oppose aux syndicats la question du manque de moyens financiers pour répondre aux différentes revendications. Quel est votre commentaire ?

 

Nous avons déjà exprimé notre position. Nous en avons fait part au Premier ministre dès son installation et il avait promis que des réflexions devraient être engagées. Il y a eu des engagements de la Transition et les nouvelles autorités ont promis de les respecter. Elles ont expliqué qu’elles avaient des difficultés et qu’elles allaient travailler à apporter les solutions. Nous nous en tenons à cela. Dans tous les cas, il y a des cadres pour que le gouvernement et nous, puissions discuter de toutes les questions.

 

Pensez-vous que l’actuel gouvernement soit dans la bonne dynamique de dialogue ?

 

(Long silence)… ! Si vous voyez que j’ai observé un long silence avant de répondre à cette question, c’est parce que ce n’est pas encore très clair. Nous avons le sentiment qu’on accorde peu d’importance aux syndicats. Le gouvernement actuel a bien commencé, mais nous voyons que dans certains cas, nous nous parlons par médias interposés.

 

Quelle appréciation faites-vous des nouveaux prix des produits de grande consommation ?

 

Cette liste a été élaborée à partir des revendications du monde syndical. C’était une priorité pour nous, que les prix baissent pour soulager les peines des Burkinabè. Nous sommes satisfaits que le gouvernement ait tenu compte de notre demande.

Y a-t-il quelque chose de particulier que vous voulez ajouter ?

 

Je voudrais souhaiter bonne fête à tous les travailleurs et les inviter à la mobilisation parce que sans la mobilisation, la détermination et l’engagement, nos préoccupations ne peuvent pas être prises en compte.

 

Propos recueillis par Michel NANA

 

 


No Comments

Leave A Comment