HomeA la uneLIBYE : Ali Zeidan a-t-il été arrêté ou enlevé ?

LIBYE : Ali Zeidan a-t-il été arrêté ou enlevé ?


Il avait quitté le pouvoir sur la pointe des pieds, accusé par ses détracteurs d’avoir détourné des fonds publics. L’ancien Premier ministre libyen, Ali Zeidan, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait quitté son pays et ce, malgré l’interdiction de voyage émise contre lui par le procureur général de la Libye pour son implication présumée dans une affaire de spoliation de deniers publics. Revenu au pays pour la première fois depuis son limogeage, Ali Zeidan, dit-on, s’apprêtait à organiser une conférence de presse à Tripoli, pour répondre à ses détracteurs et cela, en coordination avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj. Mais des hommes armés se réclamant de la brigade des révolutionnaires de Tripoli, proches du GNA, l’ont enlevé et le tiennent dans un endroit tenu secret et ce, depuis maintenant plus d’une semaine. Rappelons qu’Ali Zeidan est coutumier du fait. Car, en 2014, alors même qu’il était toujours Premier ministre, il avait été enlevé pendant quelques heures par des hommes inconnus, avant d’être relâché. Mais cette fois-ci, on a envie de croire à une arrestation plutôt qu’à un enlèvement.

Tout se passe comme si les autorités de Tripoli avaient piégé l’ancien Premier ministre

Car, si la conférence de presse que devrait animer le sieur Zeidan, a été préparée en coordination avec le GNA, pourquoi alors les autorités se refusent-elles à communiquer ? Surtout que ceux qui l’ont arrêté sont connus pour être fidèles au gouvernement de Sarraj. En effet, tout se passe comme si les autorités de Tripoli avaient piégé l’ancien Premier ministre en lui laissant croire qu’elles n’avaient rien contre lui pour pouvoir lui mettre le grappin dessus. Et c’est peu dire. Car, en toile de fond, semble se jouer une querelle de positionnement dans la perspective de la prochaine présidentielle prévue pour se tenir en mars 2018. Sarraj ne veut donc pas prendre le risque d’accorder l’impunité à un homme qui pourrait par la suite mettre du sable dans son couscous. En tout cas, même le moment choisi par le sieur Zeidan pour retourner au pays, en dit long sur ses ambitions. Car, ce retour intervient quelques jours seulement après la rencontre entre les deux principaux protagonistes libyens à Paris, sous les auspices du président français Emmanuel Macron, où engagement a été pris d’aller vers des élections paisibles et transparents afin de sortir le pays de l’ornière.

B.O


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