HomeOpinions pluriellesMajorité présidentielle : des partis politiques extra-parlementaires s’organisent

Majorité présidentielle : des partis politiques extra-parlementaires s’organisent


Des partis extra-parlementaires de la majorité présidentielle ont décidé de mettre fin à la situation de clandestinité dans laquelle ils évoluaient dans l’arène politique nationale. Pour ce faire, ils se sont réunis le vendredi 14 févier dernier pour jeter les bases d’une existence formelle en tant que regroupement. Toute chose qui leur permettra, ont-ils expliqué, de mieux apporter leur contribution sur les questions fondamentales touchant à la vie de la nation dont le Sénat, l’article 37 de la Constitution, la lutte contre la corruption, la situation des Burkinabè de l’étranger. D’autres préoccupations contenues dans la feuille de route en projet de ces partis extra-parlementaires sont dévoilées dans leur déclaration ci-après.

Le paysage politique actuel de notre pays, le Burkina Faso, laisse apparaître que tout parti politique opérant sur le territoire national doit faire une déclaration d’existence et de son affiliation soit à l’opposition, soit à la majorité et ce conformément à la loi n° 046-2013/AN portant modification de la loi n°009-2009/AN du 14 avril 2009 portant statut de l’opposition politique au Burkina Faso et au communiqué du MATS N° 2014-005/MATS/SG/DGSEP en date du 10 février 2014 y relatif.

Répondant à une question sur l’obligation d’être affilié, soit à l’opposition, soit à la majorité présidentielle, Monsieur le ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité qui animait une réunion d’information devant des partis politiques de la majorité en début février 2014, dira que ces deux textes ne font aucunement obligation de s’affilier, soit à l’opposition, soit à la majorité présidentielle ; mais imposaient simplement aux partis de déclarer régulièrement (annuellement) leur existence en tant que parti politique.

Nous référant à la loi et à la directive ci-dessus et suite à notre déclaration n°1 en tant que partis politiques extra-parlementaires de la majorité présidentielle, parue dans la presse et que vous avez certainement lue, nous tenons à répondre aux questions ci-dessous que, sans doute, vous vous posez à notre sujet :

Qui sommes-nous ?
Que voulons-nous ?
Où voulons-nous aller ?

Nous, partis politiques extra-parlementaires de la majorité présidentielle, voulons jouer à visage découvert et refusons la clandestinité. Pour ce faire, nous nous sommes rencontrés le vendredi 14 février 2014 à Ouagadougou afin de jeter les bases de notre existence en tant que regroupement.

1- Qui sommes-nous ?

Nous sommes un vaste mouvement rassemblant une trentaine de partis politiques de toutes sensibilités qui refusent la marginalisation, parce que n’ayant aucun député ou élu local. En effet, si la présence de députés ou d’élus locaux est la traduction concrète de la participation à une élection nationale ou locale, elle ne permet pas de mesurer la représentativité d’un parti politique.

Dans les faits et réalités, notre existence sur la scène politique nationale est évidente, n’en déplaise à ceux qui voudraient se voiler la face.

En effet, lorsque nous faisons la sommation de nos résultats aux dernières élections couplées de décembre 2012, certains d’entre nous auraient pu se retrouver à l’Assemblée nationale aussi bien dans le camp de l’opposition que de la majorité, puisque certains élus nationaux s’y trouvent aujourd’hui pour avoir obtenu seulement environ deux mille (2000) voix alors que certains des partis extra- parlementaires ont réalisé à eux seuls plus de 4000 voix à l’échelle nationale.

La Constitution, notre loi fondamentale, reconnaît aux partis politiques les droits de se regrouper et d’agir librement dans le cadre de l’animation de la vie politique nationale. C’est pour cela que notre regroupement n’est dirigé contre personne ; au contraire, nous pensons, à travers ce regroupement, apporter un plus dans le débat politique national, plutôt que de rester figés, émiettés, chacun dans son cocon cellulaire.

2- Que voulons-nous ?

Déjà dans notre déclaration n°1, nous annoncions les couleurs en disant que des questions fondamentales : (politiques, économiques et sociales) de notre devenir commun en tant que Nation, telles que :

– la Constitution, notamment son article 37 et les autres dispositions querellées ;
– le Sénat ;
– la médiation actuelle ;
– la paix sociale ;
– la démocratie inclusive et participative à tous les niveaux ;
– les questions relatives à la jeunesse (chômage) ;
– la lutte contre la pauvreté ;
– la lutte contre la corruption ;
– la situation des Burkinabè de l’étranger ;
– etc.

Aucune de ces questions ne nous laisse indifférents.

Dans les jours à venir, nous ferons connaître notre point de vue sur chacune de ces questions.

3- Où allons-nous ?

Tout d’abord, nous ne souhaitons pas rester figés dans notre situation d’« extra-parlementarité ». Nous voulons évoluer politiquement d’une manière ou d’une autre et apporter notre contribution à l’approfondissement de la démocratie et à la construction nationale : en d’autres termes, conquérir ou exercer le pouvoir d’Etat.

Pour la formalisation de notre regroupement, nous invitons tous les partis politiques qui se sentent concernés par les présentes déclarations à unir leurs forces autour des idéaux ci-dessus s’ils ne veulent pas rester d’éternels faire-valoir.

C’est pourquoi nous invitons tous les partis politiques extra-parlementaires de la majorité présidentielle, fussent-ils de l’opposition, à une profonde réflexion afin de faire bouger les choses et de contribuer positivement à la construction de notre cher Faso qui ne se retrouve pas uniquement au Parlement ou dans le Gouvernement.

Notre objectif immédiat est de nous faire reconnaître comme regroupement de partis politiques extra-parlementaires de la majorité présidentielle par l’opinion nationale, mais aussi par l’opposition politique et la majorité.

Pour les Partis politiques extra-parlementaires de la Majorité présidentielle

Le chargé de l’information et de la communication

Inoussa S. KABORE


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