MANDAT D’AMENER CONTRE GUILLAUME SORO : Les tuiles n’en finissent pas de pleuvoir  

 

Décidément, les tuiles n’en finissent pas de pleuvoir dru sur la tête du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.  Déjà fortement secoué par la houle des supposées ou réelles écoutes téléphoniques entre lui et Djibrill Bassolé,  le rafiot de Guillaume Soro va devoir faire face à un autre péril. L’ancien chef rebelle fait, en effet, l’objet d’un mandat  d’amener délivré lundi dernier à son domicile français.  Et  le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il l’a échappé belle !  Partie le chercher à son pied-à-terre français, la Police française en est repartie bredouille.  L’image aurait certainement fait le tour du monde : un président de l’Assemblée nationale hébété suant  à grosses gouttes… en plein hiver ! Cela dit, pour combien de temps encore  le deuxième personnage de l’Etat ivoirien,  se dérobera-t-il à la Justice française, aux convocations de laquelle il aura toujours refusé de répondre ?  En tous les cas, c’est le fils de Laurent Gbagbo, auteur de la plainte qui vaut  à Soro de tels ennuis, qui savoure sa revanche.  On sait, en effet, que  pendant sa détention au sortir de la crise post-électorale de 2011,  le fils  de l’ex-président  ivoirien, Laurent Gbagbo, avait porté plainte  à Paris, contre l’ancien meneur de la rébellion et tous les autres chefs rebelles commandants de zones, les fameux comzones,  pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et  dégradants ».   Et sa plainte avait été jugée recevable par la Justice française en mars 2013.  Cette affaire, en même temps qu’elle réjouit grandement  Michel Gbagbo, fait certainement aussi le miel des concurrents de Soro, ces loups aux dents tout aussi longues que celles de Soro, tapis dans sa famille politique, qui se préparent à livrer une féroce guerre de succession.

En attendant,  on peut dire, quelle avalanche de coups durs pour l’occupant du perchoir ivoirien !  A ce rythme, c’est un impressionnant parcours politique qui court le risque de se briser.  Et quid de son mentor, Alassane Dramane Ouattara, qui se  pose  aujourd’hui, sans doute,  mille et une questions sur son allié de plus en plus dérangeant ?  Finira-t-il par prendre ses distances  avec  Soro qui s’apparente de plus en plus comme une menace pour l’image et la stabilité du pouvoir ivoirien ?   

 

« Le Pays »