HomeDroit dans les yeuxMEETING DU CFOP : Non à la politique de l’autruche et à la surenchère !

MEETING DU CFOP : Non à la politique de l’autruche et à la surenchère !


Le 29 avril dernier, le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), sous la houlette de Zéphirin Diabré, a battu le rappel des troupes. C’était au cours d’un meeting dit d’interpellation et de protestation organisé à la Maison du peuple, à Ouagadougou. Par cette manif dont on dit qu’elle avait rassemblé près de 3000 personnes, Zéphirin Diabré et ses camarades entendent dénoncer, dit-on, l’immobilisme et l’incapacité du pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) à résoudre les problèmes des Burkinabè. En clair donc, ce meeting constitue la première grande épreuve  de Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir depuis bientôt un an et demi. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opposition est dans son rôle. Car, comme on le sait, la démocratie s’accommode mal de l’unanisme politique qui, il faut le dire, constitue le lit des dérives de tout genre. C’est pourquoi, plutôt que de faire l’autruche, le régime en place ferait mieux de prêter une oreille attentive à ce que dit l’opposition. Surtout que dans le même temps, les syndicats, eux aussi, récriminent, dénonçant parfois un mépris souverain de leurs revendications. Dans ce contexte de remous sociaux sur fond de crise économique, seul doit prévaloir le dialogue entre les différentes parties. Pouvoir, opposition, syndicats et société civile doivent accepter de se parler, pour éviter que notre chère patrie qui se remet petit à petit de la grave crise sociopolitique qu’elle a connue, ne bascule à nouveau dans la violence. Cela  est d’autant plus nécessaire que le contexte sous-régional  même nous y oblige. En témoigne la menace djihadiste qui prend de plus en plus de l’ampleur, quoi que grâce aux efforts conjugués de notre pays et certains de ses voisins, en l’occurrence le Mali et le Niger, on peut dire que les lignes ont commencé à bouger. On a l’impression que la peur a changé de camp, les djihadistes eux-mêmes ne sachant plus désormais dans quelle forêt se cacher. C’est dire, au total, que ce qui nous unit est bien plus important que ce qui nous divise.

 

On ne peut rien construire dans la haine et le rejet de l’autre

 

Privilégions donc l’intérêt supérieur du peuple ; lui qui, au prix du sang,  a refusé l’imposture et la dictature en déboulonnant un régime vieux de 27 ans, dont la sclérose était devenue la principale caractéristique. C’est le lieu donc d’en appeler à la responsabilité des uns et des autres. La vengeance et les règlements de comptes politiques ne mènent nulle part, si ce n’est au chaos. C’est pourquoi tout comportement susceptible d’ébranler les fondements de la République doit être banni pour toujours. Car, on ne peut rien construire dans la haine et le rejet de l’autre. Donnons-nous donc la main et faisons moins de bruit. Puisque, comme le dit un adage bien connu de tous, « l’argent n’aime pas le bruit ». Or, si nous continuons avec nos querelles et bisbilles politiques, même les partenaires techniques et financiers qui avaient cru en nous risquent de fuir en nous laissant avec nos problèmes. Et advienne que pourra ! Trouvons donc le juste milieu. Le pouvoir gouverne, mais l’opposition se doit aussi de critiquer, d’où son rôle de contrepouvoir. A ce propos d’ailleurs, il faut rappeler que le meeting du 29 avril dernier, constituait un véritable test pour l’opposition qui avait là un immense défi à relever : celui de la mobilisation. Cela paraissait un impératif, étant donné que c’est le premier rassemblement du genre qu’elle organise depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

 

Sidzabda


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