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MESSAGE DU PRESIDENT CONGOLAIS A LA NATION


Quand Sassou veut cacher le soleil avec son doigt

Le Congo Brazzaville a commémoré, en début de semaine, avec faste, le 58e anniversaire de son accession à l’indépendance. Mais à la différence de bien de ses pairs des autres pays, le président Denis Sassou Nguesso a, à l’occasion, dressé un bilan fort reluisant de son bilan à la tête de l’Etat. En effet, il s’est contenté de magnifier ses acquis tout en faisant abstraction de ses graves insuffisances, en l’occurrence les problèmes cruciaux que vit son peuple, notamment la mal gouvernance, les graves violations des droits de l’Homme, comme la récente ignominie dans un commissariat de police où ont péri dans des circonstances non encore élucidées, 13 jeunes Congolais. Alors que plus d’un Congolais sait que l’économie va mal, Sassou rassure son peuple en ces termes : « Le Congo-Brazzaville est bien loin de la banqueroute ». Pour lui, « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes». De qui donc se moque le dictateur congolais ? Si l’intention est d’amener le peuple congolais à prendre des vessies pour des lanternes, et bien il a tout faux ! Il se trompe lourdement ! Le peuple congolais souffre le martyre  et ne saurait être dupe. Car, il faut être dans une bulle comme la sienne, pour croire que le pays se porte comme un charme. Sassou aurait fait un bilan sans complaisance de son action que cela l’aurait grandi. Mais en est-il seulement capable? La réponse est évidemment non. En plongeant la tête dans le sable telle l’autruche, Sassou a voulu, et il faut bien le dire, cacher le soleil avec son doigt. Mais venant d’un dictateur comme lui, l’on ne saurait être surpris. Car comme les autres dictateurs, Sassou ne voit pas la poutre qui se trouve dans son œil mais plutôt la paille qui se trouve dans celui de ses détracteurs. Et ce ne sont pas les opposants politiques ou membres de la société civile, qui diront le contraire ; eux qui sont régulièrement jetés en prison. En bon élève de Machiavel, Sassou a décidé de se faire plus craindre que de se faire aimer par son peuple.

Chaque peuple mérite ses dirigeants

Et c’est malheureusement cette philosophie qui semble guider sa gouvernance depuis plus d’un quart de siècle. Cela est d’autant vrai que ses placards sont remplis de cadavres. Le comble est que pendant que la liste macabre s’allonge, la Justice est aux ordres. Combien de crimes sont en effet restés jusque-là impunis au pays de Sassou? Les disparus du Beach, le drame de Mpila, la mort de 13 jeunes dans un commissariat de police de Brazzaville, etc. Face à la férocité de son président, le peuple congolais semble avoir opté pour la résignation, attendant que Dame nature fasse son œuvre. En tout cas, le peuple congolais continue de subir les lubies de son numéro un. Convaincu qu’il est né pour régner, Sassou fait place nette autour de lui. Son rêve, c’est de mourir au pouvoir, peu importe les conséquences qui en découleront. Et si le peuple congolais ne se réveille pas, il en sera ainsi pour toujours. Car, il ne faut pas compter sur les Occidentaux, bien plus préoccupés par leurs intérêts. N’est-ce pas d’ailleurs le chef des Toubabs, François Hollande, qui avait quasiment fermé les yeux sur les manœuvres du satrape congolais, qui lui ont permis de tordre le cou à la Constitution de son pays pour prolonger son bail à la tête de l’Etat ? Et l’on peut être sûr que tant que Sassou continuera à veiller sur les intérêts des Occidentaux, il ne craindra pas pour son fauteuil. Le peuple congolais doit comprendre que « seule la lutte libère ». Si de l’autre côté du fleuve Congo, un raïs nommé Joseph Kabila a renoncé à briguer un troisième mandat, ce n’est pas de gaieté de cœur mais bien parce que son peuple et la communauté internationale l’y ont contraint. Comme le dit l’adage, « mille poussins réunis font peur à l’épervier ». Sassou est certes un tyran, mais son peuple doit se rendre à l’évidence qu’il ne peut massacrer tout un peuple. Mais comme on le dit, chaque peuple mérite ses dirigeants.

Dabadi ZOUMBARA


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