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NIGER : L’opposant Amadou Djibo Ali dit Max prend trois mois de prison avec sursis


Le verdict du procès de l’opposant nigérien Amado Djibo Ali dit Max, président du Front pour la restauration de la démocratie et la Défense de la république (FRDDR), est enfin tombé hier mardi 6 juin 2017. Arrêté le 15 mai dernier à son domicile pour incitation à la révolte, puis présenté devant les tribunaux une semaine après, Amado Djibo Ali a été condamné à trois mois de prison avec sursis. Ce verdict qui apparaît clément, tombe après que l’inculpé est resté plus d’une vingtaine de jours en détention. Si l’opposant peut désormais regagner son domicile, l’on peut tout de même déplorer cette sentence qui n’est rien d’autre qu’une manière de bâillonner pendant au moins 90 jours, celui-là qui est considéré comme un des porte- étendard de l’opposition nigérienne. Il faut dire que depuis même le déclenchement de « l’uraniumgate », le pouvoir nigérien est aux abois. Et du coup, il est devenu très allergique aux voix discordantes.

Ce n’est pas en cassant le thermomètre que le pouvoir fera baisser la fièvre de la contestation

A ce rythme, on peut dire que c’est l’image du Niger qui risque de s’effriter et celle du pouvoir d’aller en lambeaux. Autrement, comment comprendre qu’un chef d’Etat comme le président Mahamadou Issoufou qui se gargarise d’être parmi les démocrates du continent et qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, en vienne à donner l’impression de s’attaquer aux libertés individuelles et collectives pour des questions de revendications de plus de transparence dans la gestion de la manne de l’uranium ? Cela fait tout simplement mauvais genre. D’autant plus qu’en se montrant allergique à toute critique, le pouvoir apporte de l’eau au moulin de ceux qui pensent que la manne de l’uranium a longtemps profité et continue peut-être de profiter encore aux tenants du pouvoir, au détriment du peuple nigérien qui n’y voit que dalle. En tout cas, le pouvoir gagnerait à changer son fusil d’épaule. Car, ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’il fera baisser la fièvre de la contestation. Bien au contraire, en donnant l’impression de vouloir museler toute voix discordante, il court le risque de comprimer les frustrations des populations en attendant l’explosion de la cocotte-minute. C’est dire si le pouvoir de Niamey a tout à perdre dans cette affaire où il joue sa crédibilité, sans oublier que cela pourrait ragaillardir l’opposition et la société civile dont une collusion pourrait faire voir des vertes et des pas mûres au pouvoir de Mahamadou Issoufou.

« Le Pays »


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