HomeA la uneNomination de Hamed Bakayoko comme premier ministre en Côte d’Ivoire :

Nomination de Hamed Bakayoko comme premier ministre en Côte d’Ivoire :


Le président Alassane Ouattara a enfin trouver, pour ainsi dire, un successeur poste pour poste à son fils comme il l’appelait, Amadou Gon Coulibaly foudroyé à Abidjan le 8 juillet dernier comme chacun le sait par un accident vasculaire cérébral, et qui repose pour l’éternité dans le caveau familial, au quartier Soba de Korhogo. Celui qui vient d’être propulsé à la tête du gouvernement ivoirien en cette veille de Tabaski n’est pas un novice, loin s’en faut, puisqu’il s’agit du tout puissant ministre d’Etat et ministre de la défense, Hamed Bakayoko. Ce sécurocrate du régime avait même été pressenti pour être le dauphin putatif d’Alassane Ouattara, avant que le choix ne soit porté sur le Lion du Poro (Amadou Gon Coulibaly), homme politique incontournable dans le district des Savanes et fidèle parmi les fidèles du président en exercice. C’est donc sans surprise un homme du sérail qui est confirmé à ce poste stratégique, puisqu’il assurait l’intérim pendant le séjour parisien pour raison médicale de son illustre prédécesseur jusqu’à ce que, extraordinaire ironie du destin,  ce dernier fasse ses adieux à ses ministres et à la nation ivoirienne, le jour même de sa reprise de service.  La nomination comme premier ministre de l’enfant de Séguéla et maire d’Abobo vient donc mettre fin à un vrai-faux mais interminable suspense, et tout le monde attend maintenant, tous tympans ouverts, le nom de celui qui reprendra la deuxième casquette subitement abandonnée par le regretté Amadou Gon, celle du candidat qui défendra les couleurs du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain.

 

 La nomination comme premier ministre de l’enfant de Séguéla et maire d’Abobo vient donc mettre fin à un vrai-faux mais interminable suspense

 

Outre Hamed Bakayoko, le Secrétaire général de la présidence Patrick Achi et même l’ancien vice-président Daniel Kablan Duncan avaient été cités comme possibles Jokers, mais l’enjeu est tel que la garde rapprochée de l’ancien candidat aujourd’hui disparu composée du directeur exécutif du RHDP Adama Bictogo et des ministres Kandia Camara et Mamadou Touré ont pesé de tout leur poids pour qu’aucun de ces poids plumes politiques  ne vienne galvauder les chances de leur coalition à la présidentielle d’octobre. Si Ham Bak et Patrick Achi  ont fait contre mauvaise fortune bon coeur, le vice-président Daniel Kablan Duncan  a lui manifesté publiquement son désenchantement après avoir appris à ses dépens qu’il ne suffit pas à un ex cadre du PDCI-RDA d’être un bon technocrate ou d’avoir une calvitie débordante pour qu’il soit choisi comme candidat d’une coalition dans laquelle le RDR de Alassane Ouattara est ultra dominant.  Maintenant que l’homme qu’ils avaient coopté a tragiquement quitté la scène, les caciques du régime tentent de sauver les meubles et surtout leurs privilèges en enjoignant presque Alassane Ouattara de se replacer dans les starting-blocks, au motif qu’il est le seul de la coalition capable  de remporter une élection dans laquelle tout le gotha de l’opposition ivoirienne pourrait faire chorus pour balayer le régime et l’ensemble du système en place à Abidjan. Adama Bictogo et Kandia Camara l’ont du reste martelé à plusieurs reprises, sans craindre de faire des mécontents dans leur propre camp où certains pensaient secrètement que leur heure avait sonné. On s’achemine donc, sauf révolution copernicienne,  vers du déjà vu, avec Ouattara et Bédié comme acteurs principaux, et des figurants qui auront à choisir entre les deux ex partenaires devenus ennemis jurés depuis la fin de leur idylle romancée suite au refus de Ouattara de céder sa place de président de la République à un candidat issu du PDCI-RDA. Le président sortant mettra certainement fin dans les jours à venir, aux appels du pied lancés tous azimuts par ses lieutenants pour qu’il officialise ce qu’on subodore depuis la disparition de son « fils », c’est-à-dire sa candidature tant redoutée par l’opposition.  S’il franchit le pas, ce qui est plus que probable, on assistera à des débats de puristes et de juristes sur la constitutionnalité de l’acte, mais le septuagénaire président n’en aura cure, quand on sait qu’il n’a jamais écarté cette hypothèse à travers sa phrase fétiche, sibylline et elliptique selon laquelle « tout le monde peut être candidat ». En attendant cette annonce officielle, celle de la nomination d’un nouveau-vice-président et la formation d’un nouveau gouvernement, les activistes à la solde de l’opposition vont certainement enflammé la toile en tirant à bout portant sur le nouveau premier ministre, accusé d’être, à tort ou à raison, le symbole de toutes les tares du régime actuel.

Hamadou GADIAGA


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