HomeLa chronique du fouNOMINATION D’UN NOUVEAU CHEF D’ETAT MAJOR GENERAL DES ARMEES : Les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?

NOMINATION D’UN NOUVEAU CHEF D’ETAT MAJOR GENERAL DES ARMEES : Les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets ?


Depuis la semaine dernière, les Forces armées nationales (FAN) ont un nouveau patron. Il s’appelle Moïse Miningou. L’homme, jusqu’à sa nomination, était colonel-major. Mais puisqu’il est devenu le patron des patrons des FAN, il a été, du coup, bombardé général de brigade. Ce  qui lui donne les coudées franches pour agir. Bon vent donc à Moïse Miningou dont la nomination intervient dans un contexte sécuritaire difficile. Son prédécesseur en sait sans doute quelque chose puisqu’en deux ans, celui-ci aura laissé des plumes, tant les attaques terroristes contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont pris une ampleur à nulle autre pareille. Et comme si cela ne suffisait pas, certaines parties du territoire sont aujourd’hui sous contrôle des djihadistes qui y dictent leur loi. C’est ce qui explique que nombreuses sont les écoles qui, jusqu’à ce jour, sont restées fermées ; les enseignants ayant pris la poudre d’escampette pour sauver leur peau. Et comme pour ne rien arranger, on assiste, par endroits, à des violences communautaires sur fond de stigmatisation et d’amalgames. Le dernier cas en date, qui a indigné plus d’un Burkinabè, est le drame de Yirgou qui aura coûté la vie officiellement à une cinquantaine de personnes. C’est dire si le nouveau Chef d’Etat-major général des armées (CEMGA) a du pain sur la planche. Car on attend de lui qu’il reconquiert l’intégrité de notre territoire, actuellement très menacée et qu’il porte, pour ainsi dire, l’estocade aux terroristes qui troublent le sommeil d’honnêtes citoyens. Sera-t-il à la hauteur des défis qui l’attendent ? On attend de le voir à l’œuvre, tant l’heure est grave. Tout le mal qu’on lui souhaite, c’est qu’il puisse réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Pour cela, il faudra que ceux qui l’ont nommé, puissent lui donner tous les moyens nécessaires pour qu’il puisse réussir la mission à lui confiée.

Je souhaite que les lignes puissent bouger

 

Car, comme on le sait, en matière de lutte contre l’insécurité et plus précisément le terrorisme, ce n’est pas une question d’homme ou de personne. On peut passer le temps à changer de CEMGA, le résultat sera le même si l’on ne dote pas l’armée de moyens conséquents et si l’on n’a pas une politique sécuritaire clairement définie. Donc, en réalité, les CEMGA ne sont que des fusibles que les dirigeants nomment et limogent suivant les contextes, pour contenter l’opinion nationale.Seulement, pour ma part, j’ai envie de dire que le limogeage du Général Oumarou Sadou  n’était pas opportun. Je le dis parce qu’il intervient au moment où la communauté à laquelle il appartient se dit victime de stigmatisation. N’aurait-il pas fallu attendre un peu avant de le débarquer pour ne pas donner raison à ceux-là qui soutiennent une telle thèse ? C’est la question que je me pose personnellement. Bon, maintenant que c’est déjà fait, essayons de nous projeter dans l’avenir. Pour que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets, il faut qu’ensemble, nous puissions tirer les leçons du passé afin de sauver notre pays qui est au bord du chaos. N’ayons plus peur des mots.Disons-nous la vérité pour pouvoir avancer. En tout cas, je souhaite qu’avec la nomination d’un nouveau CEMGA, les lignes puissent bouger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

 

« Le Fou »


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