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NOMINATION D’UN PROCHE A LA TETE DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE


Petit à petit, Kabila tombe le masque

Petit à petit, le président congolais, Joseph Kabila, est en train de tomber le masque. C’est le moins que l’on puisse dire, avec la nomination, hier, 15 mai 2018, du nouveau président de la Cour constitutionnelle. Il s’agit, pour ne pas le nommer, de Norbert Nkulu Kilombo. Fidèle parmi les fidèles, celui qui dirige désormais la plus haute juridiction congolaise fut, tour à tour, conseiller juridique à la présidence, ministre près le président de la République, et ambassadeur au poste stratégique au Rwanda voisin. Kabila voudrait consolider sa mainmise sur la Cour constitutionnelle qui a compétence de juger le président de la République et le Premier ministre, mais également de trancher les contentieux électoraux, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Mais, en le faisant, il apporte de l’eau au moulin de tous ceux-là qui le soupçonnent de manœuvrer pour rester au pouvoir. A preuve, il y a quelques jours seulement, une rumeur largement reprise sur les réseaux sociaux, accusait la majorité présidentielle de se préparer à déposer la candidature de Kabila à la Commission électorale qui, pour la forme, devrait la rejeter avant de saisir la Cour constitutionnelle qui trancherait en faveur du chef de l’Etat. En tout cas, ceux qui le disent n’ont sans doute pas tout faux.

On ne peut que croiser les doigts

Car, tout laisse croire que c’est le scénario qui se dessine, avec la nomination de l’homme-lige de Kabila à la tête de la plus haute juridiction de la RDC. Sous d’autres cieux, sitôt nommé, Norbert Nkulu Kilombo aurait déjà un devoir d’ingratitude vis-à-vis du chef de l’Etat, mais sous nos tropiques, il en devient malheureusement l’obligé. On l’a vu en Côte d’Ivoire et au Gabon où les grands juges avaient décidé de s’asseoir sur leur conscience en validant des hold-up électoraux, avec toutes les conséquences qui allaient avec. Et il en sera certainement de même pour Norbert Nkulu Kilombo qui, au moment venu, ne manquera pas de trouver des artifices juridiques pour valider la candidature de Kabila pour la présidentielle du 23 décembre prochain, à laquelle il ne peut constitutionnellement pas prendre part.
On attend de voir. En tout cas, le contraire surprendrait plus d’un. De toute évidence, une éventuelle candidature de Kabila à la prochaine présidentielle, pourrait donner lieu à une nouvelle escalade de violences. On se rappelle naguère que le Comité laïc de coordination (CLC) avait annoncé de nouvelles actions, sans donner de date, afin de contraindre le chef de l’Etat à renoncer à un nouveau mandat. Quand on sait que toutes les marches organisées par le CLC ont été jusque-là réprimées dans le sang, on ne peut que croiser les doigts, de peur que la RDC ne bascule de nouveau dans la violence.

B.O


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