HomeFocusOPERATION BAOBAB AU MALI :A quand le bout du tunnel ?

OPERATION BAOBAB AU MALI :A quand le bout du tunnel ?


Au Mali, l’opération Barkhane qui a pris le relais de Serval, n’aura pas mis longtemps à entrer en action. En effet, elle vient de diriger une mission tripartite, avec les armées malienne et mauritanienne, dans le Nord-Ouest de Bamako, précisément dans la forêt de Wagadou. Baptisée « Opération Baobab », cette mission avait pour but de combattre des djihadistes qui s’étaient retirés dans la forêt, après avoir été chassés des régions de Gao, Tombouctou et Kidal, par les soldats de l’opération Serval.

 

Le haut commandement de l’opération Barkhane a été bien inspiré

 

Après le désert, c’est donc dans la forêt de Wagadou que les forces internationales ouvrent le feu contre ces terroristes qui avaient trouvé dans la région sahélo- saharienne, le refuge idéal pour ourdir leur complot démoniaque. L’on peut dire d’entrée de jeu que le haut commandement de l’opération Barkhane a été bien inspiré en organisant cette mission, car, outre le fait qu’elle a permis la capture de trois membres présumés d’Al-Qaïda, elle a surtout permis aux soldats de « découvrir un site de lancement de roquettes, avec deux projectiles prêts à être tirés. » Ces roquettes ont certes été neutralisées par les soldats de la mission, mais leur découverte n’en traduit pas moins l’ampleur de la tâche à laquelle Barkhane doit faire face. La découverte de ce site de lancement de roquettes ouvre, en même temps, la voie à plusieurs questionnements auxquels Barkhane et la communauté internationale doivent apporter de toute urgence des réponses, condition sine qua non pour gagner cet ambitieux pari de nettoyer la zone sahélo-saharienne. Quoi qu’il en soit, cette opération constitue non seulement un test pour Barkhane, mais elle est aussi et surtout la preuve, s’il en est, que la guerre contre les terroristes au Mali n’est pas encore terminée. La base de la forêt de Wagadou a été neutralisée, mais combien d’autres existent encore sur le territoire malien ? Personne ne peut encore répondre à cette question. C’est donc un combat de longue haleine, dans lequel persévérance et détermination doivent être le leitmotiv des troupes engagées sur le terrain.

 

La lutte contre les djihadistes doit être une bataille collective

 

Mais la communauté internationale sait bien que c’est l’équilibre du monde, l’existence même du monde civilisé qui se joue dans cette partie du désert africain. Les noms Serval, Sangaris, Barkhane qui signifient respectivement renard du desert, papillon et dune de sable, tous d’origine africaine, ne suffiront pourtant pas à conjurer la malédiction des islamistes ni à contenir ses effets sur le sol africain. Si Al-Qaïda prospère en Afrique, il cherchera des débouchés pour écouler ses produits faits de haine et de mépris de la liberté des enfants de Dieu. En cela, l’Europe semble tout indiquée pour être sa prochaine conquête. Et, c’est bien équipé et aguerri comme un virus mal traité, qu’il ira à l’assaut du vieux continent, avant de jeter son dévolu sur d’autres cibles. Il n’y a donc pas d’autre choix que de livrer un combat sans merci à cette pieuvre.

C’est le lieu de louer la perspicacité de la France qui a pris la tête de ce front uni contre les djihadistes. Il faut la féliciter pour les efforts financiers, les moyens humains et la logistique qu’elle déploie sur le terrain. Cela dit, la France, malgré sa détermination, ne pourra, à elle seule, vaincre ces fous de Dieu. La lutte contre les djihadistes doit être avant tout une bataille collective. Cela suppose et impose même une participation franche de tous les pays voisins du Mali, avec des échanges d’informations et la mise en œuvres de stratégies communes. Cela suppose que l’armée malienne ne se contentera plus de faire de la figuration.

 

Dieudonné MAKIENI


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