OPERATIONS FRANÇAISES DANS LE NORD-MALI : Barkhane portera-t-elle l’estocade aux djihadistes?

Les forces françaises mènent en ce moment même contre les djihadistes, de nouvelles opérations d’envergure dans le Nord du Mali. Et pour cause : les récentes attaques terroristes auront montré que les ingénieurs du mal ont repris du poil de la bête. En tout cas, il ne se passait plus une semaine sans que les forces maliennes ou internationales ne subissent des attaques terroristes meurtrières. La France aura perdu au total, 17 soldats dont un officier, depuis son intervention militaire au Mali. Le pays de Soundiata Keïta, à lui seul, aura perdu des centaines de soldats. C’est dire que la pertinence de ces opérations n’est plus à démontrer. On pourrait même dire qu’elles n’avaient que trop tardé. Toujours est-il qu’il fallait une réaction énergique pour faire comprendre aux djihadistes qu’ils n’ont pas le monopole de la force et de la brutalité. Mais de là à croire que Barkhane portera l’estocade aux djihadistes, c’est un pas qu’on franchirait seulement en rêve ! Car, on le sait, le terrorisme est comme une hydre. Même quand on la décapite, une autre tête repousse aussitôt. Et en l’espèce, même si les djihadistes n’ont plus la possibilité d’occuper des territoires, la guerre asymétrique qu’ils livrent aux forces qui les combattent, se révèle une équation difficile. La lutte  recommande donc de toujours garder l’arme au pied, de ne pas se donner du répit. La meilleure stratégie en la matière, c’est de mener des traques préventives contre les djihadistes jusque dans leurs derniers retranchements. Ces opérations de Barkhane qui commencent à porter des fruits, semblent s’inscrire dans cette dynamique ; même s’il est vrai que les chances que ces opérations aboutissent à la disparition totale des terroristes au Mali, sont minces. Car, l’hydre a réussi à pousser ses tentacules du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Quoi qu’il en soit, ces vastes opérations de ratissage de Barkhane tombent à pic. En effet, elles interviennent au moment où la bataille pour la reprise de Raqqa en Syrie fait rage, mais aussi au moment où la communauté internationale s’active pour déloger les djihadistes de la Libye. Ce qui, à bien des égards, traduit une riposte mondiale tous azimuts contre le terrorisme.

Les pays africains devraient travailler à rendre plus opérationnelles leurs armées

Toutefois, l’on peut déplorer l’absence des forces africaines aux côtés de Barkhane. L’union fait la force, dit-on. Dans un contexte où on assiste à une coalition de djihadistes, notamment entre Ansar Dine et la Katiba du MACINA, les forces africaines à qui profitent en premier ces opérations, devraient en faire de même en s’associant à Barkhane. Cela traduirait leur volonté de croiser le fer avec les djihadistes en vue de mieux sécuriser les frontières de leurs pays respectifs. Certes, de telles opérations nécessitent des moyens humains qualifiés et du matériel militaire adéquat dont bien des armées africaines ne disposent pas. En tout état de cause, il faut souhaiter que les opérations militaires de Barkhane se multiplient, d’autant que la lutte contre le terrorisme est une lutte de longue haleine qui nécessite beaucoup de moyens que le Mali n’a malheureusement pas. Cela dit, les pays africains devraient travailler à rendre plus opérationnelles leurs armées car la France ne saurait continuer indéfiniment à venir à leur secours.

Dabadi ZOUMBARA