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PANDEMIE DU COVID-19


Plus de trois mois après son apparition en Chine, le coronavirus continue de se propager fortement dans le monde. En attendant d’atteindre les pics que tout le monde redoute, l’Afrique qui fait partie des continents les plus pauvres de la planète, fait preuve d’une résilience qui en étonne plus d’un, eu égard à la faiblesse de son système sanitaire et au nombre de cas déclarés d’infections. En tout cas, à la date du 5 avril 2020, ce sont, pour la plupart, les grandes puissances occidentales, orientales et asiatiques qui payaient le plus lourd tribut avec plus des deux tiers des 68 000 morts sur les plus de 1 200 000 cas d’infections, là où l’Afrique comptabilisait un peu plus de 8000 cas confirmés pour un peu moins de 400 décès. Et au moment où l’espoir renaissait en Europe, avec la tendance à la stabilisation voire à un début de décrue de la pandémie dans les pays les plus touchés que sont l’Italie, l’Espagne et la France, l’Amérique de Donald Trump, devenue le nouvel épicentre de la maladie avec plus de 324 000 cas déclarés pour plus de 9 000 morts, s’attendait au pire et à vivre deux semaines « très très douloureuses ».

La solidarité reste la meilleure arme face à ce monde en détresse

« Je veux que chaque Américain soit prêt pour les jours difficiles qui nous attendent », a prévenu le président américain dont les projections font état de 100 000 à 200 000 morts dans son pays où le bilan ne fait que s’alourdir, avant de « commencer à voir une vraie lumière au bout du tunnel ». C’est dire si à la lumière des ravages de ce petit virus, le monde découvre aujourd’hui toute sa fragilité, y compris celle des grandes puissances qui se montrent tout aussi dépassées par l’ampleur de la maladie. Et si le géant américain qui ne revendique rien moins que la place de première puissance au monde, a dû ravaler son orgueil pour accepter de l’aide humanitaire et médicale de la Russie et de la Chine, c’est qu’au-delà de l’urgence sanitaire mondiale, la pandémie du Covid-19 se révèle, à bien des égards, pleine d’enseignements. D’abord, cette image de l’Amérique assistée, illustre déjà à la perfection l’adage selon lequel, « on a toujours besoin d’un plus petit que soi». Ensuite, cette crise sanitaire est la preuve que face à cette maladie, aucune rivalité ne saurait tenir et que la solidarité reste la meilleure arme face à ce monde en détresse. Un monde où les plus puissants découvrent, du jour au lendemain, leur vulnérabilité face à une nature qu’ils croyaient peut-être naïvement avoir totalement domptée, eu égard aux progrès scientifiques et technologiques qui repoussent chaque jour un peu plus, les limites de l’inventivité et de la prouesse humaine. C’est dire si cette pandémie du Covid-19 peut être perçue comme un appel à l’humilité, surtout des puissants de la planète, et à plus d’humanisme envers les plus faibles et les plus démunis. Bien sûr que l’homme, par la médecine, finira par triompher de la maladie. Mais en attendant, le Covid-19 est venu montrer la fragilité de la planète et toute la précarité de la situation de l’être humain.

Il a fallu cette pandémie du Covid-19 pour que l’Homme réalise sa modeste place dans l’univers

En tout cas, jamais auparavant, les rois du monde n’ont été aussi nus voire impuissants face à un petit virus qui a réussi la prouesse, en si peu de temps, de confiner, toutes activités cessantes et au même moment, plus du tiers de la population mondiale. Il y a de cela quelques mois encore, une telle situation qui serait synonyme de mort annoncée de bien des économies, était tout simplement inimaginable dans un monde où le temps a fini par ne se compter qu’en termes d’argent. Et pourtant, il a fallu cette pandémie du Covid-19 pour que l’Homme réalise sa modeste place dans l’univers et l’on peut même à présent se demander s’il a totalement son destin entre ses mains. Car, tout porte à croire que la nature nous parle mais nous ne l’écoutons pas assez. C’est pourquoi il y a des raisons de croire que de tels drames sanitaires, aussi destructeurs qu’ils puissent paraître pour l’espèce humaine, s’inscrivent aussi dans une logique de rééquilibrage de la nature. En effet, à en croire certains, la diminution de la pollution consécutive au coronavirus, devrait sauver à terme plus de vies que le virus mortel ne pourra en emporter. Quoi qu’il en soit, s’il y a une chose qui paraît d’ores et déjà certaine, c’est qu’il y aura un avant et un après-Covid-19. C’est pourquoi il y a de quoi se demander si au-delà des rivalités économiques et militaires qui ne manqueront pas de reprendre le dessus, le monde ne se porterait pas mieux s’il s’attachait davantage aux valeurs que la pandémie du coronavirus nous aura entre-temps enseignées, c’est-à-dire l’humilité et l’humanisme.

« Le Pays »


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