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PROCES DE PROCHES DE BOUTEF EN ALGERIE  


Saïd Bouteflika et Mohamed Mediene  dit « Toufik », tous deux proches du président déchu Abdelaziz Bouteflika, sont poursuivis par la Justice militaire. Le premier cité est le frère et  l’un des conseillers fidèles de l’ex-président algérien. Il avait la mainmise sur le sérail politique depuis que Boutef souffrait des séquelles d’un AVC et ce, depuis 2013. Saïd était donc celui-là même qui faisait la pluie et le beau temps en Algérie. D’aucuns disaient qu’il gérait en effet le pouvoir d’Etat, tant ce qu’il disait était incontesté. Le second, Mohammed Medienne, était le puissant chef du service de renseignement durant  25 ans. Et il était craint à telle enseigne qu’on avait peur de prononcer son nom en  public.  Ce 23 septembre reste par ailleurs une victoire pour le peuple algérien, car les personnalités précitées qui n’étaient pas en symbiose avec les manifestants dans la rue, ont tous comparu  devant le tribunal militaire de Blida situé au sud d’Alger pour «atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’Etat ». Des crimes pour lesquels ils encourent cinq à 10 ans de prison, selon le Code de justice militaire algérien. Qui l’aurait donc cru ? C’est cela aussi l’autre revers de la médaille en politique. C’est la rançon de l’implication de la fratrie dans la gestion des affaires de l’Etat. Et les cas sont légion en Afrique. L’on peut citer parmi tant d’autres, celui   du Burkina  où  Blaise Compaoré et son  frère cadet François, avaient la mainmise sur presque tous les secteurs d’activités. C’était aussi le cas au Sénégal avec Abdoulaye Wade et son fils Karim. Le constat que l’on fait est que cette comparution intervient dans un  contexte où les Algériens  continuent de battre le pavé, pour demander toujours mieux. En effet,  les contestataires rejettent la tenue d’une élection sous l’égide du  gouvernement actuel et réclament le démantèlement de cet appareil hérité des 20 ans de présidence Bouteflika.  Le moins que l’on puisse dire, c’est  que ce procès des proches de Bouteflika, même  s’il faut le saluer, n’est, à l’analyse, qu’une stratégie de  diversion de Gaïd Salah pour éluder les revendications de la rue. Et la question que l’on se pose est celle de savoir si les proches de Bouteflika appelés à la barre ne sont pas des moutons de sacrifice de Gaid Salah. En effet, c’est un secret de polichinelle que le général n’était pas en odeur de sainteté avec Said Bouteflika. Et pour certains Algériens, cette comparution et les peines que les accusés encourent, ne sont en réalité que l’expression d’une multitude des règlements de comptes personnels qui pourraient au passage,  contenter le peuple. Mais, on peut se demander si les Algériens avaleront la pilule aussi facilement que l’a administrée le général Gaïd. Ce d’autant plus qu’il est loin d’être lui-même irréprochable pour avoir, d’une manière d’une autre, fait corps avec ce régime pendant des décennies. Cela dit, ce n’est pas en tentant de réduire au  silence d’éventuelles voix discordantes que  le général Gaïd Salah pourrait se frayer une voie de sortie honorable. Toutefois, on peut concéder que ce procès pourrait avoir une portée pédagogique, pour peu qu’il puisse se dérouler dans les règles de l’art.

                                                                                                     Boureima KINDO


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