HomeA la unePRODUCTION ET VENTE DE SUCRERIES AU BURKINA : Quand la fraude et la contrefaçon deviennent la règle

PRODUCTION ET VENTE DE SUCRERIES AU BURKINA : Quand la fraude et la contrefaçon deviennent la règle


Dans notre édition du 7 janvier dernier, nous publiions un article sur des cas de fraude et de contrefaçon dans le secteur de la production et de la vente des sucreries au Burkina Faso. En effet, la pratique semble gagner du terrain si fait que cela provoque des grincements de dents. Pour mieux comprendre, nous sommes allé à la rencontre des services de contrôle, en l’occurrence la douane et le Laboratoire national de santé publique (LNSP). Enquête !

 

Le secteur de la production et de la vente de sucreries est gangréné par la fraude et la contrefaçon. C’est le moins que l’on puisse dire. Car, même les services de contrôle le reconnaissent. Certains produits disponibles sur le marché, échappent au contrôle. En effet, tout est parti de l’alerte d’un consommateur, qui nous a permis d’arriver au constat suivant : il y a une marque de sucreries dont nous taisons volontairement le nom, qui, sur le marché, présente deux produits différents.  En apparence, les deux bidons ont la même taille mais quand on observe de très près, ils n’ont pas les mêmes caractéristiques ni les mêmes aspérités. Pourquoi ? C’est la question que nous nous sommes posée. Et pour mieux comprendre, nous avons décidé de pousser loin nos investigations. Il en résulte que les deux bidons arborant la même marque, n’ont pas la même origine. L’un, a-t-on appris, est produit sur place au Burkina et l’autre,  au Mali voisin. Se soumettent-ils tous aux exigences de contrôle? Nous avons approché les services de contrôle, en l’occurrence le Laboratoire national de santé publique (LNSP). Il ressort que la sucrerie produite au Burkina a un protocole avec le LNSP ; ce qui sous-entend que le produit en question est régulièrement soumis au contrôle aux fins de vérifier s’il ne présente pas de risques pour la santé du consommateur. Quant au produit importé, le LNSP le retrouve dans son «échantillontèque» mais avoue que depuis des lustres, il échappe à son contrôle. Or, a-t-on appris, presque chaque fin de semaine, des camions entiers, en provenance du Mali, débarquent à Bobo-Dioulasso et à Orodara où sont entreposées dans des magasins des tonnes de boissons. Poursuivant notre enquête, nous avons saisi le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat. Là, il nous revient que la licence de l’importateur en question a expiré il y a très longtemps et que depuis lors, elle n’a pas été renouvelée. En clair, il s’agit là d’un cas de fraude avéré,  surtout que ladite boisson est vendue moins cher au Burkina qu’au Mali où est implantée l’usine. Pourquoi ? Difficile d’y répondre. Toujours est-il qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. En tout cas, notre source précise qu’il en est ainsi pour bien des commerçants qui arrivent à dédouaner leurs marchandises sur la base de faux documents, notamment de vieilles autorisations d’importation. Ce faisant, ils s’arrangent, dit-on, pour que les montants des factures soient proportionnels aux montants d’anciens documents au risque d’attirer l’attention de la douane. Nous en avons eu confirmation auprès de la Société de gestion du système de liaison virtuelle pour les opérations d’importations et d’exportations (SOGESY), du nom de cette structure créée en 2015, aux fins de faciliter les opérations d’import-export au Burkina Faso. Cela dit, les services de contrôle sont interpellés. Car, il faut le dire, la fraude constitue un véritable goulot d’étranglement pour l’économie de notre pays sans oublier que si elle n’est pas combattue, elle contribuera à ruiner les entreprises qui respectent les cahiers de charges. Toute chose qui pourrait engendrer des licenciements massifs.

Frédéric TIANHOUN

(Collaborateur)

 

 


Comments
  • Nous sommes tous coupables. Et je digère mal votre conspiration. Sous quelle pression et loi refusez-vous de dire le nom du sucre et fraudeur? Le complice est-il de votre corps? C’est ça aussi l’incivisme. Où est alors le combat? Pauvre Faso d’hypocrites.

    16 janvier 2019

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