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PROJET DE CREATION D’UN CONSEIL NATIONAL DE NUTRITION


Un consortium d’organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, a convié, dans la soirée d’hier, 17 juin 2020 à Ouagadougou, des Hommes de médias à une rencontre. Objectif : faire entendre son inquiétude et sa désapprobation face à l’existence d’un projet de décret en cours de finalisation, en vue de la création d’un Conseil national de nutrition (CNN) avec ancrage à la présidence du Faso.

Elles sont 13, les Organisations de la société civile (OSC) intervenant dans les domaines de la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition à travers leurs différentes structures. Mais c’est pour être plus crédible et représentatif, que ce consortium a été rejoint par la Confédération paysanne du Faso (CPF) dont le secrétaire général est Marc Gansoré, principal animateur du point de presse tenu hier 17 juin 2020, à Ouagadougou. Pour ces OSC, un projet de décret en cours de finalisation en vue de la création d’un Conseil national de nutrition (CNN), les inquiète. Car, pour eux, certains acteurs « importants » du ministère de l’Agriculture et les organisations paysannes n’ont pas été suffisamment impliqués dans le processus d’élaboration dudit décret. Ils affirment qu’il existe déjà deux institutions de pilotage de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Burkina. Ces structures sont le Conseil national de concertation en nutrition logé au ministère de la Santé et celui de la sécurité alimentaire qui est sous la tutelle du ministère en charge de l’agriculture. Mieux, ils affirment qu’il existe aussi deux politiques dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Malgré l’existence de ces structures, Marc Gansoré et ses amis affirment que ces deux fléaux continuent de sévir dans le pays. « Cette situation s’explique par l’absence de coordination et l’insuffisance de synergie entre les politiques et les institutions de pilotage existants dans les deux ministères clés (agriculture et santé) », explique Marc Gansoré, secrétaire général de la Confédération paysanne du Faso. Et d’ajouter : « le nouvel organe, pour nous, n’est rien d’autre qu’une version améliorée de l’actuel Conseil national de concertation en nutrition qui n’a rien montré en termes d’efficacité, à la différence que cette fois-ci, son ancrage n’est plus au ministère de la Santé, mais envisagé à la présidence du Faso ». En d’autres termes, ces OSC veulent plus de coordination et de synergie entre les différents ministères intervenant dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Ils sont donc opposés à ce projet de décret qui, pour eux, n’a pas pris toute la mesure de l’efficacité recherchée. « Ce qui n’est pas acceptable de notre point de vue », affirme le principal animateur du point de presse.

« Il y a trop de structures dans ce pays. Il va y avoir de la cacophonie »

Ils sont opposés donc à ce projet de décret et ils l’on même dénoncé. Mais le consortium de ces structures intervenant dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la nutrition, interpelle le président du Faso et le Premier ministre à opter pour un modèle de coordination unique dans lequel tous les acteurs se reconnaîtront. Comme c’est le cas dans certains pays tels que le Bénin, le Sénégal et le Niger, selon ces OSC. « Ce modèle devra non seulement unifier la coordination au niveau national, mais aussi veiller à mettre en place des démembrements cohérents au niveau déconcentré. Cette coordination devra être à l’image du SP/CNLS, avec un ancrage supra-ministériel », a souhaité Marc Gansoré. Ces OSC pensent que l’adoption d’une politique et une coordination unique permettront sans doute, l’amélioration de plusieurs dimensions de la sécurité alimentaire et nutritionnelle par la mutualisation des informations, l’approfondissement des diagnostics, l’analyse des expériences et propositions innovantes, l’optimisation des projets, l’appropriation des décisions, l’implication des composantes du corps social, la reconnaissance des contributeurs et le partage des succès collectifs. Ces 13 OSC pensent que cette sécurité alimentaire et nutritionnelle est une question de souveraineté nationale, « et aucun partenaire technique et financier, qui qu’il soit, ne devra décider pour le Burkina », martèle Marc Gansoré. « Il y a trop de structures dans ce pays. Il va y avoir de la cacophonie », a-t-il conclu.

Boureima KINDO


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