HomeA la uneREFORMES DU SYSTEME EDUCATIF BURKINABE : La Coalition nationale de lutte contre la vie chère dit « Non »

REFORMES DU SYSTEME EDUCATIF BURKINABE : La Coalition nationale de lutte contre la vie chère dit « Non »


La Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC) a organisé, le 25 octobre 2014 à la Maison du peuple de Ouagadougou, une rencontre d’échanges entrant dans le cadre des activités de sa campagne nationale pour « Une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple ». Cette rencontre avait pour objet, selon les initiateurs de la rencontre, de relever les insuffisances de des réformes engagées dans le système éducatif burkinabè et de proposer des solutions et perspectives meilleures pour ce système.

« Non aux réformes hasardeuses du système éducatif burkinabè ». « Non à la privatisation de l’école burkinabè », « En avant pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple ». Ce sont là les messages et autres slogans que l’on pouvait lire sur les banderoles de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC), le samedi 26 octobre dernier. C’était au cours d’une rencontre d’échanges organisée en vue d’évoquer les différentes réformes du système éducatif et proposer des solutions, des changements. Ce forum entrait dans le cadre de la campagne nationale pour « Une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple » lancée le 8 octobre dernier à Ouagadougou. Elle se voulait la suite des conférences entamées depuis lors. Ont animé la rencontre, Justin Coulibaly, Dr André Tibiri, président de l’ODJ, Sagado Nacanabo, conseiller pédagogique en sciences physiques de l’enseignement secondaire, secrétaire exécutif adjoint du REN/LAC. Le forum a enregistré la présence de Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP et vice-président de la CCVC.

Pour les animateurs du forum, l’école burkinabè est en crise et il y a lieu d’attirer l’attention de la population burkinabè, de  tous les acteurs du système éducatif sur la situation pour susciter le débat afin qu’ensemble, des voies et moyens puissent être trouvées pour améliorer la situation. Cela, en vue d’améliorer l’école burkinabè qui est l’avenir de tout le pays. Pour eux,  « le continuum est organisé dans une sorte de cacophonie » et, malgré les moyens mis à la disposition des structures en charge de l’éducation et les discussions entre les acteurs, les difficultés demeurent et l’Etat n’arrive pas à bien mettre en place ce continuum. De l’avis de Sagado Nacanabo, le système éducatif burkinabè, depuis les années 83, a amorcé une descente aux enfers et, cette fois-ci, elle est presqu’au fond de la vase. Selon lui, le continuum va créer des problèmes qui vont encore aggraver la situation. A l’entendre, il ne suffit pas d’avoir des milliards pour scolariser beaucoup de gens surtout quand tout est fait d’un seul coup. Et de déplorer : « Quand on a plus de 200 mille élèves du CM2 que l’on veut inscrire dans les classes de 6e, alors  que ces classes ne sont pas construites, je ne vois pas ce que l’on peut bien faire. Et même si l’on construit ces classes parce que l’on a de l’argent, il n’y a pas de professeurs. »

Selon M. Nacanabo, on lance des recrutements pour avoir des enseignants mais on ne les aura pas parce qu’ils n’existent pas, ils ne sont pas sur le marché et cela ne s’improvise pas. « Le continuum aurait dû être préparé beaucoup plus sérieusement et les acteurs impliqués. Le transfert ne signifie rien parce que sur le terrain, rien ne change. Quand on dit qu’on a transféré 350 CEG du ministère des Enseignements secondaires vers le MENA, cela ne veut absolument rien dire. Le transfert est en fait une supercherie pour se partager parce que ces enfants vont se retrouver sans professeurs, à errer sous les hangars. Ils seront des générations sacrifiées dont l’avenir est en train d’être condamné parce que les dirigeants de ce pays n’inscriront jamais leurs enfants dans nos écoles ». Et le forum de proposer entre autres portes de sortie, de créer un seul ministère pour l’éducation nationale. Aussi, pour que les mesures du gouvernement soient réalistes, il faut qu’il associe les acteurs de l’enseignement, qu’il ne fasse pas croire aux gens qu’il n’y a pas de problème mais leur dire la vérité, montrer les difficultés rencontrées, cesser de dire aux gens que l’école est gratuite et obligatoire. Les syndicats refusent, selon eux, de se faire les complices du continuum juste pour soutirer de l’argent aux bailleurs de fonds. De plus, cette question concerne tous ceux qui sont intéressés par l’avenir du pays et c’est pourquoi la CCVC se charge d’attirer l’attention pour espérer aboutir à un changement à l’avenir.

 

Christine SAWADOGO


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