HomeA la uneREFUGIES MALIENS AU BURKINA:Le HCR et le PAM craignent une rupture alimentaire

REFUGIES MALIENS AU BURKINA:Le HCR et le PAM craignent une rupture alimentaire


L’ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault, accompagné d’une délégation du HCR, du PAM et des autorités administratives du Sahel, a effectué une visite le 25 septembre 2014 au camp des réfugiés maliens de Mentao, situé à quelques encablures de la ville de Djibo, dans la région du Sahel. A l’issue de la visite, les responsables en charge des réfugiés ont invité les uns et les autres à plus d’efforts pour soutenir les réfugiés qui ne sont pas, ont-ils dit, à l’abri d’une rupture d’approvisionnement alimentaire si rien n’est fait.

 

Les 30 000 réfugiés maliens vivant au   Burkina ne sont pas à l’abri d’une rupture de ration alimentaire si rien n’est fait pour soutenir les institutions en charge de leur procurer des vivres. C’est du moins ce qui est ressorti à l’issue de la visite effectuée par l’ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault, les responsables du HCR et ceux du Programme mondiale alimentaire (PAM), le 25 dernier au camp de Mentao, à une dizaine de kilomètres de Djibo dans la région du Sahel. C’est d’ailleurs grâce au soutien de la France que les réfugiés ont, jusqu’à ce jour, de quoi survivre si l’on s’en tient à la déclaration de Directeur représentant du PAM au Burkina Jean –Charles Dei.  «Nous remercions   la France qui est intervenue à un moment où le système d’approvisionnement en vivres des camps des réfugiés maliens au Burkina   souffrait de manque de vivres », a-t-il dit, avant d’indiquer que c’est depuis le mois de juin que le PAM a contacté l’ambassadeur pour signaler la rupture imminente de vivres. La France a mis à la disposition du PAM, a t-il poursuivi, la somme d’un million d’euros pour pouvoir assurer l’alimentation des réfugiés dans les camps pour 2 à 3 mois. A l’entendre, sans cette contribution, le PAM serait resté 3 mois sans assistance aux réfugiés, avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur le statut nutritionnel et alimentaire des réfugiés. C’est pourquoi il a saisi l’occasion pour   demander aux partenaires, aux représentations diplomatiques en poste au Burkina, aux ONG, et à tous ceux qui peuvent, de suivre l’exemple de la France. Pour leur part,  Ansari AG Mohamed, président des réfugiés de Mentao Nord, et Matata Wallet Aly, représentante des femmes  du camp de Mentao ont saisi l’occasion pour exprimer les difficultés auxquelles ils font face. « Nous sommes confrontés à 3 types de difficultés. Les difficultés de types alimentaire, sanitaire et éducationnel », a indiqué Ansari AG Mohamed. Il a aussi salué les donateurs qui ne ménagent aucun effort pour leur venir en aide. Il a également regretté les rumeurs  relatives au départ des réfugiés. «  Il y a eu, à un certain moment donné, des intoxications sur le départ volontaire des réfugiés. Cette visite permettra aux bailleurs de constater que cela est faux et que les réfugiés sont bel et bien dans les camps », a-t-il laissé entendre. Gilles Thibault s’est félicité, en tant qu’ambassadeur, d’avoir pu contribuer à l’alimentation des réfugiés au moment où c’était   difficile. « J’espère que l’aide du PAM et du HCR va pouvoir continuer le temps qu’il faudra. Je souhaite que les négociations à Alger aboutissent, espérons-le, d’ici à la fin de l’année », a-t-il souhaité. A la question de savoir si la France augmentera son enveloppe financière, le diplomate français a répondu que ce serait l’idéal, mais la réalité est tout autre. « Ça, c’est l’idéal, mais la réalité est là. Nous sommes engagés dans beaucoup d’endroits et l’aide que nous apportons, nous essayions de l’apporter au plus grand nombre », a-t-il expliqué. Pour Gogo Hukpotie, représentante du UNHCR, l’acte posé par la France est humanitaire dans la mesure où il a permis d’acheter des vivres pour les réfugiés. Elle a également remercié tous ceux qui apportent leurs soutiens au HCR. La délégation a d’abord visité le point de distribution de Mentao Sud avant d’être conduite au forage de OXFAM. Après ces lieux, le long cortège s’est ébranlé vers l’ « Espace amis des enfants » de Mentao Centre où la délégation s’est entretenue avec les enfants.

La visite a pris fin au  poste de santé géré par Médecins sans frontière. Il est à noter que chaque ménage reçoit la quantité de vivre en fonction de la taille du ménage. C’est ainsi que chaque réfugié reçoit, par mois, 6kg de riz, 1,5kg de haricot, 0,75 kg d’huile, 0,15kg de sel, un savon et la somme de 3 500 F CFA. Cette quantité est multipliée par le nombre de personnes que compte le ménage.

Issa SIGUIRE

 


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