REJET DE LA DECISION DE RETRAIT DE L’AFRIQURE DU SUD DE LA CPI : Que fera maintenant Jacob Zuma ?
Tous ceux qui espéraient un départ massif des pays africains de la Cour pénale internationale (CPI) doivent commencer à déchanter. Car, après les nouvelles autorités gambiennes qui viennent de faire volte-face en annonçant la suspension du processus de retrait de leur pays de la plus haute juridiction internationale, la justice vient aussi d’infliger un camouflet au gouvernement sud-africain en « jugeant invalide et inconstitutionnelle » sa décision de quitter la CPI. « La décision du gouvernement de signifier au secrétaire général de l’ONU son retrait de la CPI sans avoir obtenu l’aval du Parlement est inconstitutionnelle et invalide. Le président et le gouvernement doivent retirer leur notification dès que possible », a déclaré un juge de Pretoria, en la personne de Phileas Mojapelo. Sans se prononcer sur la légalité du retrait de la CPI, le juge a motivé son jugement par le fait que le gouvernent sud-africain avait court-circuité le Parlement, en saisissant directement l’ONU pour lui signifier sa volonté de quitter le premier tribunal international chargé de poursuivre les auteurs présumés de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Rappelons que le gouvernement sud-africain avait annoncé, en octobre dernier, le retrait de son pays de la CPI après la polémique causée par son refus d’interpeller sur son sol le président soudanais, Omar El-Béchir, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international de la part de l’institution que dirige Fatou Bensouda, qui le poursuit pour génocide et crimes contre l’humanité. Mais pourquoi n’avoir pas alors mis la forme en suivant la procédure normale qui, en la matière, exige que soit consulté le parlement ? C’est la question que tout le monde se pose.
On attend de voir la suite
En tout cas, le président sud-africain, Jacob Zuma, voudrait de nouveau fantasmer à travers une publicité mondiale qu’il ne s’y prendrait pas autrement ; lui qui, déjà englué dans de nombreux scandales de corruption, donne l’impression d’en faire toujours à sa tête. Cela dit, on attend de voir la suite que lui et son gouvernement donneront à cette décision de justice qui sonne comme une victoire pour l’Alliance démocratique (DA), le principal parti d’opposition. Vont-ils se laisser convaincre en reconsidérant leur position ? Rien n’est moins sûr, quand on sait que Zuma fait partie du club des chefs d’Etat du continent qui sont vent debout contre la CPI qu’ils accusent de s’acharner contre les Africains. En effet, n’eût été la résistance de certains pays du continent, le divorce entre l’Union africaine (UA) et la CPI était acté depuis le sommet de Kigali, en juillet 2016. Tout bien considéré, l’on a envie de dire que petit à petit, l’Afrique du sud est en train de tomber de son piédestal. Jadis perçue comme un modèle sur le continent, la nation Arc-en-ciel n’en est plus une. Car, en plus des scandales à répétition dont s’est rendu coupable le président Zuma, le pays connaît, ces dernières années, une série de violences xénophobes qui tranchent avec l’idéal de Nelson Mandela.
B.O