HomeA la uneRENCONTRE D’ALGER SUR LA LIBYE:Quand la case du voisin brûle…

RENCONTRE D’ALGER SUR LA LIBYE:Quand la case du voisin brûle…


« Quand la case du voisin brûle, il faut  l’aider à éteindre le feu au risque de voir l’incendie se propager », dit un adage bien  connu de chez nous. Manifestement, les pays voisins de la Libye l’ont compris puisque face à la nouvelle escalade née de l’ingérence turque, ils ont décidé de se rencontrer hier, 23 janvier 2020 à Alger, à l’effet de réfléchir à un règlement de la crise au pays de Mouammar Kadhafi. Il s’agit des chefs de la diplomatie de Tunisie, d’Egypte, du Soudan, du Tchad, du Niger  et du Mali qui souhaitent apporter leur contribution aux « frères libyens à régler la crise, loin de toute ingérence, quelle qu’en soit sa nature », pour reprendre les termes du communiqué des autorités algériennes qui, à l’issue de la conférence de Berlin du 19 janvier  dernier, appelaient de tous leurs vœux à la tenue de cette rencontre avec tous les voisins de la Libye. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette rencontre d’une importance pour le moins capitale, n’avait que trop tardé quand on sait que certains pays comme le Niger et le Mali qui partagent une grande frontière avec la Libye, subissent de plein fouet les affres de l’instabilité que vit ce pays depuis l’assassinat de Kadhafi. En effet, tel un Etat néant, la Libye semble devenue la destination privilégiée des terroristes de tout poil, qui ont fini par écumer toute la bande sahélo-sahelienne.

Le pays de Kadhafi reste au centre des convoitises

Etant  donné donc que le conflit est en train de s’internationaliser, avec les intrusions turque et russe, il était de bon ton que les pays voisins de la Libye donnent de la voix. Même si, il faut le reconnaître, pour des questions d’intérêts géostratégiques, bon nombre d’eux entre ont déjà pris parti pour l’un ou l’autre camp. Et c’est peu dire. Car tandis que l’Egypte et le Tchad ne cachent pas leur soutien au maréchal Khalifa Haftar, l’Algérie, dit-on, roule pour le gouvernement d’union nationale de Fayez-al-Sarraj soutenu par la communauté internationale. C’est  dire donc qu’en dépit des engagements pris à Berlin par les uns et les autres de respecter l’embargo sur les armes et de ne plus s’immiscer dans les affaires intérieures libyennes, le pays de Kadhafi reste au centre des convoitises ; en témoigne l’activisme constant de la Turquie sur le terrain. On comprend alors pourquoi à la veille de la rencontre d’Alger, le camp Haftar a haussé le ton en décrétant la fermeture et ce jusqu’à nouvel ordre, de l’aéroport international de Tripoli. Il accuse,  en effet, le gouvernement de Tripoli de vouloir se servir de l’aéroport à des fins militaires et comme base-arrière pour les soldats déployés sur le terrain par Ankara.

En tout cas, tout porte à croire que ce n’est pas demain la veille le retour de la paix en Libye, tant les  deux protagonistes que sont Haftar et Sarraj font montre de positions radicales. A moins que sur le terrain, un camp ne parvienne à prendre de l’ascendant sur l’autre par la force des armes, avec toutes les conséquences que cela engendrerait.

B.O


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