HomeA la uneROCH MARC CHRISTIAN KABORE, A PROPOS DU TERRORISME ET DU COVID-19

ROCH MARC CHRISTIAN KABORE, A PROPOS DU TERRORISME ET DU COVID-19


Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a pris part, en visioconférence, au sommet du G5 Sahel tenu hier 28 avril 2020. Une rencontre qui a enregistré la présence de la Commission européenne, des chefs d’Etat des pays du G5 Sahel, des Nations unies et de l’Union africaine. Selon le chef de l’Etat, au-delà de la question sécuritaire, c’est la crise sanitaire liée à la pandémie du  Covid-19 et ses conséquences sociales, économiques et sanitaires,  qui a été essentiellement au menu des échanges.

 

C’est une rencontre qui était prévue pour se tenir dans le mois de mars dernier mais coronavirus oblige, c’est hier 28 avril qu’elle a finalement eu lieu, « dans un cadre un peu décalé ». Qu’à cela ne tienne, elle a été l’occasion de relancer « cette reconnexion pour discuter des préoccupations ».  « Au moment où on devait tenir cette réunion, les préoccupations étaient essentiellement sécuritaires, mais il est évident qu’avec le Covid-19 et au regard de son impact en moins d’un mois et demi, cette question est devenue une préoccupation essentielle », a relevé le président du Faso, à l’issue de la rencontre par visioconférence. Selon ses propos, de façon globale et en termes de pourcentage, 35% et même plus, des économies sont fondées sur le secteur informel. Lequel secteur est confronté à des difficultés du fait des différentes mesures prises par les pays pour briser la chaîne de contamination. « Cela a des conséquences économiques puisque nous avons la baisse du taux de croissance, des baisses de recettes alors qu’avec l’insécurité, nos pays consacraient entre 20 à 30% de leur budget à la défense nationale », a insisté le président du Faso selon qui, outre les conséquences économiques, la pandémie a également des conséquences sur le processus démocratique. « Nous avons insisté sur le fait que la maladie a des conséquences sur des aspects démocratiques puisque beaucoup de pays, dans ce contexte, doivent aller à des élections d’ici la fin de l’année », a-t-il noté.

 

La communauté internationale sollicitée

 

« Ce sont autant de préoccupations autour desquelles nous avons échangé et sur lesquelles l’UE s’est engagée à ce que nous puissions rechercher, ensemble, les solutions afin qu’elle puisse contribuer à aider les pays africains de façon générale, et le G5 Sahel en particulier, dans le cadre de cette lutte et surtout dans le cadre de la relance économique après le Covid-19.  Parce que nous n’allons pas rester en permanence sous l’effet du Covid-19. Il faut qu’à un moment donné, nous puissions relancer l’économie pour permettre à tous les acteurs de pouvoir reprendre leurs activités et contribuer au développement du pays. Rester dans un tel état, c’est signer en même temps son arrêt de mort, à court et moyen termes », a estimé Roch Kaboré. C’est pourquoi il a indiqué que, que ce soit le Covid-19 ou le terrorisme, l’on n’a pas le choix que de se battre car il s’agit d’une question de survie. « C’est un choix cornélien qui nous est imposé et nous sommes tenus de nous battre sur les deux fronts. Celui de la lutte contre le terrorisme doit se poursuivre dans un contexte particulier mais dans le même temps, nous devons mener le combat sur le front sanitaire. On n’a pas d’autre choix que de se battre pour la survie dans tous les deux cas », a soutenu Roch Marc Kaboré.  A son avis, il est évident que l’ensemble de ces actions a des conséquences budgétaires. Et d’ajouter qu’au-delà des efforts internes que chaque pays doit assumer, la communauté internationale a été sollicitée pour apporter son appui aussi bien dans le domaine sanitaire que sur le plan financier « pour nous permettre de stabiliser nos budgets et de pouvoir continuer à financer un certain nombre d’objectifs ». Il n’a pas manqué de saluer la participation des Nations unies et de l’UA à cette rencontre. « Nous avons salué la bonne coopération entre l’UE et le G5 Sahel et entre l’UE et nos différents pays », a dit le chef de l’Etat qui a annoncé qu’il a été prévu que ce dialogue soit tenu tous les trois mois, de sorte à pouvoir avancer sur un certain nombre de questions.

 

Colette DRABO

 

 


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