HomeA la uneSAISINE DU TRIBUNAL DE L’UE PAR DES OFFICIELS CONGOLAIS SOUS SANCTION DE L’UE. : Ainsi donc, ça fait mal !

SAISINE DU TRIBUNAL DE L’UE PAR DES OFFICIELS CONGOLAIS SOUS SANCTION DE L’UE. : Ainsi donc, ça fait mal !


 

Mauvaise nouvelle pour les quatorze officiels de la RDC, sous sanction de l’Union européenne (UE), accusés d’avoir commis de « graves violations des droits de l’Homme » et « entravé l’organisation des élections ». Et pour cause : le tribunal de l’UE vient de rejeter leur recours introduit le 26 mars dernier en vue de contester la légalité de ces sanctions. En rappel, celles-ci ont été renouvelées en décembre dernier, malgré les fortes pressions exercées par Kinshasa. Au-delà donc des bravades, des coups de menton habituels et autres enfumages tendant à laisser croire que ces sanctions n’ont pas d’autres effets que de glisser sur elles « comme de l’eau sur les plumes d’un canard », la dure réalité est que ces personnalités congolaises ont profondément accusé le coup ; elles souffrent grandement de ces mesures. Ainsi donc, contrairement aux apparences, ça fait mal ! Autrement, celles-ci n’auraient pas pris la peine d’introduire ces recours. Ces démarches engagées par ces anciens proches de Joseph Kabila parmi lesquels figurent Emmanuel Ramazani Shadary, ancien candidat à l’élection présidentielle congolaise et poulain de Kabila, Corneille Nangaa, le président de la CENI congolaise, ne traduisent pas moins un aveu : ils ont bel et bien des intérêts en Europe, grandement menacés par l’interdiction faite à eux, de s’y rendre désormais. Quelle duplicité ! Dire que ce sont pourtant les mêmes qui n’hésitent pas à agiter rageusement les castagnettes de la souveraineté et à jouer sur la corde nationaliste !

Ce n’est pas parce qu’on est dans les cercles du pouvoir qu’on doit le servir aveuglement

Quoi qu’il en soit, l’on peut se féliciter de la décision du tribunal de l’UE qui n’aura pas, du moins jusque-là, cédé aux pressions. Il y a d’autant lieu de s’en réjouir que le rejet de ce recours, peut et doit faire réfléchir. En particulier tous ceux qui, comme on en voit dans les arcanes des pouvoirs africains, lient étroitement leur destin au dictateur en place, au point, bien souvent hélas, de s’ériger en avocats du diable. Ce n’est pas parce qu’on est dans les cercles du pouvoir qu’on doit le servir aveuglement ; on peut en payer le prix fort. Cela dit, pour ce qui est de l’issue de cette affaire, attendons de voir ce que l’avenir nous réservera. Un vent nouveau souffle sur la RDC avec l’arrivée d’un nouveau président à la tête du pays ; toutes choses qui ouvrent de nouvelles perspectives non seulement à la RDC, mais également à ses partenaires étrangers pour qui les intérêts passent avant toute chose. «Cette décision de la cour ne remet pas en cause l’engagement pris», en décembre dernier par l’UE, « de réexaminer les sanctions une fois le processus électoral finalisé ». Cette étape étant franchie avec la reconnaissance officielle, par l’UE, de Félix Tshisekedi comme président de la RDC, il n’est pas exclu, à présent, que les choses évoluent dans le sens de la levée de ces sanctions. Et les questions de procédures en cours d’examen, pourraient contribuer à faire le reste, c’est-à-dire à sacrifier l’affaire sur l’autel de la realpolitik.

Cheick Beldh’or SIGUE


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