HomeA la uneSIT-IN AU MAECR : Le SAMAE hausse le ton

SIT-IN AU MAECR : Le SAMAE hausse le ton


 

Les jours se suivent et les manifestations aussi,  à Ouagadougou. Après les étudiants la veille, des agents du ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale (MAECR) ont organisé,  hier jeudi 5 novembre 2015 à Ouagadougou,  un sit-in, de 7h à 11h devant les locaux dudit ministère pour exprimer  leur mécontentement face à la non-satisfaction de leurs préoccupations.

Coups de sifflets par-ci, sons de vuvuzelas par-là, des manifestants munis de banderoles. Voilà  le spectacle dans la matinée d’hier 5 novembre  sur la voie passant devant  la Haute cour de Justice, ancien siège de l’ex-CFOP. Sur les banderoles et morceaux de cartons transformés en pancartes, on pouvait, entre autres,  lire : «  Non aux affectations de complaisance, non aux mutations  sanctions » ; « Non au clientélisme, non au favoritisme au MAECR » ; « Non à la gestion  financière calamiteuse du ministre » ; « Nous voulons un ministre des Affaires étrangères, pas un ministre des missions, etc. ». Des messages qui affichaient clairement que c’était un mouvement d’agents du ministère des Affaires étrangères. Approché, le secrétaire général du Syndicat des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE), Rasmané Congo, a affirmé que depuis leur conférence de presse du 22 octobre dernier dénonçant certaines  « pratiques indignes de leur corps », aucune action n’a été entreprise par les autorités du ministère pour  instaurer  un dialogue en vue de la résolution du problème. Selon lui, ces dernières sont restées silencieuses, toute chose qu’il  considère comme étant des « foutaises ». « Cette manifestation entre en droite ligne de la lutte que nous avons commencée depuis notre dernière conférence au cours de laquelle nous avons dénoncé un certain nombre de pratiques et d’actes indignes de notre corps, de notre ministère… Nous avons posé des exigences au cours de ladite conférence, mais elles n’ont pas été entendues. Mieux,  la réponse de l’administration a été le silence total, l’indifférence, le mépris parce qu’au cours de la conférence de presse,  nous avons dénoncé des affectations et en réponse, ce sont d’autres affectations qui ont eu lieu. Nous considérons cela comme des foutaises. Aucune autorité n’a daigné nous approcher pour comprendre, pour établir le dialogue afin que nous puissions discuter et résoudre le problème. D’ailleurs, elles n’ont pas le temps. Le ministre est toujours parti, toujours en mission. Il est présentement absent et à peine rentré, il  repart. Les problèmes des agents ne le préoccupent pas, mais nous estimons que c’est parce qu’il y a des agents qu’il y a un ministre. Nous sommes plus importants que lui parce que c’est nous qui faisons le travail qu’il va faire à l’extérieur… Il est un ministre des Affaires étrangères et non un ministre des missions. Nous avons arrêté de travailler pour manifester notre mécontentement, de 7h à 11h », a déclaré le SG du SAMAE.

La lutte va s’intensifier les prochains jours si…

A l’en croire, ce mouvement d’humeur n’est  qu’une première étape et si rien n’est fait, la lutte va s’intensifier dans les prochains jours. « Si jamais nous n’obtenons pas gain de cause, la semaine prochaine, nous irons  à une vitesse supérieure et cela va continuer ainsi. Tant que le dialogue ne sera pas établi, tant que nos préoccupations ne seront pas entendues, chaque semaine, il y aura des mouvements d’humeur de ce genre. Si nous ne sommes pas satisfaits, motivés et si l’on nous montre que nous ne sommes rien et qu’il n’y a aucune considération pour nous, nous ne voyons pas  pourquoi  nous allons travailler pour eux. Dans les normes, nos responsables devaient lutter avec nous pour le bien de la maison mais ce que nous constatons, c’est que ces derniers se sont érigés en ennemis des agents ; ils luttent contre les agents. Nous avons des dossiers qui devaient passer en Conseil des ministres depuis longtemps et qui devaient nous octroyer un certain nombre d’avantages, de droits, pour nous permettre de bien exercer nos missions mais étant donné que notre ministre n’a pas le temps pour s’occuper de nos dossiers, ceux-ci sont piétinés pendant que lui tourne de mission en mission. Nous estimons que cela est inacceptable », a martelé M. Congo. Interpellé,  le secrétaire général du MAECR, Jacob W. Pasgo, que nous avons trouvé aux environs de 9h15mn en séance de travail avec ses collaborateurs, n’a pas pu nous accorder l’interview souhaitée.

Colette DRABO


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