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SOMMET DU G20 SUR LE COVID-19


En pleine crise du coronavirus qui ne cesse de recouvrir le monde entier du manteau de la mort, les dirigeants des vingt pays les plus puissants de la planète ont entamé, le 26 mars dernier, une concertation pour trouver « une réponse globale et coordonnée » à la pandémie du Covid-19 dont les chiffres de la progression dans le monde, ne sont pas loin de donner le tournis. En effet, en trois mois, la petite bête invisible a déjà occasionné plus de 19 000 morts à travers la planète, pour plus de 400 000 infections dans au moins 181 pays. Et les chiffres ne cessent de croître à une vitesse vertigineuse, de jour en jour. C’est dire si tant qu’on n’amorcera pas une décrue des infections dans le monde, on ne peut pas espérer voir le bout du tunnel d’une pandémie  qui maintient en confinement plus d’un septième de la population mondiale.

 

La maladie semble avoir pris une bonne longueur d’avance

 

Pour en revenir au sommet d’hier, actualité oblige, il se tenait en visioconférence, sous la présidence du roi saoudien, et devait regrouper, outre les 20 premières puissances économiques mondiales, des pays affectés par le coronavirus comme l’Espagne, la Jordanie, Singapour et la Suisse, en plus de représentants d’institutions internationales comme l’ONU, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou encore l’Organisation mondiale du commerce (OMS). L’Afrique du Sud qui est le seul représentant de l’Afrique, est, par ailleurs, le pays le plus durement touché du continent, avec plus de 500 cas confirmés.  Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au regard de l’évolution de la maladie dans le monde, un tel sommet s’imposait. Car, si après la Chine d’où est partie la maladie en décembre dernier, l’Europe est aujourd’hui l’épicentre de la pandémie avec l’Italie, l’Espagne et la France en tête de peloton, la donne pourrait rapidement changer avec les Etats-Unis qui ont déjà dépassé la barre des mille morts, pour plus de 70 000 cas déclarés et aussi l’Afrique où la faiblesse du système sanitaire dans son ensemble, fait craindre le pire. C’est pourquoi l’on est porté à se demander si la riposte sera à la hauteur du défi. Il faut l’espérer. D’autant plus que la maladie semble avoir pris une bonne longueur d’avance sur les gouvernants qui n’étaient visiblement pas conséquemment préparés à y faire face. En tout cas, de l’Asie à l’Europe en passant par l’Afrique, l’observation est que les systèmes sanitaires sont débordés par endroits, avec un manque criard de matériels et d’équipements de riposte en qualité et en quantité. C’est à se demander si ce n’est pas maintenant que le monde prend véritablement conscience de la mesure du péril pour préparer la riposte. Quoi qu’il en soit, comme le dit l’adage, « il n’est jamais tard pour bien faire ». Et dans le cas d’espèce, c’est peu de dire que les dirigeants du monde ont obligation de résultat face à un virus qui, en plus du défi sanitaire,  est en train de bouleverser l’ordre économique mondial.

 

L’expérience du coronavirus doit être une interpellation pour les dirigeants

 

C’est pourquoi, au moment ou la plupart des pays occidentaux au nombre desquels la France et les Etats-Unis, songent déjà à des plans massifs de relance et de soutien à leurs économies respectives, l’on ne saurait passer sous silence, l’appel du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à un allègement de la dette africaine, en guise de soutien aux économies africaines mal armées pour faire face au choc économique et rendues beaucoup plus vulnérables par le coronavirus. Et l’on espère que cet appel à la solidarité envers le continent noir,  ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, face à un péril sanitaire mondial qui n’est pas loin de mettre riches et pauvres sur un pied d’égalité.  Car, nous sommes tous embarqués dans la même galère. Et si le virus a pu voyager de la Chine pour se répandre en si peu de temps dans le monde entier, malgré les mesures préventives prises par-ci par-là, c’est peut-être la preuve qu’aucun pays ne peut espérer se sauver en laissant l’autre sous peine de se voir recontaminé.  C’est dire toute l’urgence à trouver une réponse globale et mondiale à la pandémie du coronavirus qui est venue bousculer bien des habitudes et est en train de changer les rapports des hommes dans le monde. En cela, la tenue même de ce sommet virtuel est déjà une victoire sur le coronavirus qui empêche certes les déplacements et les regroupements, mais n’a pu empêcher une telle concertation de haut niveau tournée vers le futur et qui entretient l’espoir.  En tout état de cause, au-delà du caractère préoccupant de la situation au plan mondial, l’expérience du coronavirus doit être une interpellation pour les dirigeants, à prendre des mesures un peu plus hardies pour le secteur de la santé, en termes d’investissements et d’amélioration des conditions de travail et de vie des agents d’un secteur qui a fini de prouver, pour ceux qui en douteraient encore, toute sa priorité.

 « Le Pays »


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