HomeA la uneSOMMET SUR LE FINANCEMENT DU G5 SAHEL : L’espoir est permis

SOMMET SUR LE FINANCEMENT DU G5 SAHEL : L’espoir est permis


Ce 13 décembre, se tient à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris, un sommet qui doit réunir autour du président français, Emmanuel Macron, les cinq chefs d’Etat des pays du Sahel sur l’épineuse question du financement de la force conjointe du G5-Sahel. En effet, portée sur les fonts baptismaux il y a de cela quelques mois, l’opérationnalisation de cette force internationale censée porter la réplique aux mauvais garçons du Sahel ouest-africain, a pris du plomb dans l’aile. Et pour cause. Le nerf de la guerre fait crucialement défaut, alors que sans argent, les efforts de mise en place de cette force dont l’importance n’est pourtant plus à démontrer face à la montée du péril terroriste dans la sous-région, seront voués à un échec certain.

Le président français montre beaucoup d’engagement à voir aboutir le projet de la force du G5 Sahel

D’où l’importance de ce sommet de Paris à l’initiative du président français pour qui la mise en place de la force du G5 Sahel « n’avance pas assez vite » alors que « les terroristes » ont « enregistré des victoires militaires et symboliques » dans la région. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président français a de la suite dans les idées et montre beaucoup d’engagement à voir aboutir le projet de la force du G5 Sahel. Et il faut saluer sa volonté et sa ténacité à ne pas laisser le bébé du G5 Sahel mourir de sa belle mort, malgré les difficultés à mobiliser les fonds nécessaires à son opérationnalisation. Mais l’on peut dire que l’espoir est permis. D’autant plus que ce sommet, qui connaît aussi la présence de la chancelière allemande, Angela Merkel, réunit une vingtaine de délégations dont celles de l’ONU, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite. Et à côté des 50 millions d’euros promis par l’Union européenne, des 60 millions de dollars d’aide bilatérale globale promise par les Etats-Unis, des 10 millions de chacun des cinq pays fondateurs du G5 Sahel et des 8 millions d’euros (surtout en matériel) de la France, l’Arabie Saoudite devrait confirmer ce 13 décembre, une contribution de 100 millions de dollars. Avec cette cagnotte, l’on est loin du compte des 400 millions d’euros nécessaires, mais ce serait déjà un pas encourageant. Par ailleurs, connaissant la force de persuasion de l’hôte du sommet, Emmanuel Macron, l’on peut nourrir l’espoir de voir plusieurs contributeurs cracher au bassinet à l’effet de permettre à cette force régionale qui a fait son baptême du feu en début novembre dernier par un exercice prometteur de mise en jambe, de prendre son envol et d’entrer véritablement dans le vif du sujet dans la lutte contre les « barbus » au Sahel. Cela est d’autant plus impératif que la région du Sahel ouest-africain se présente aujourd’hui comme le ventre mou de la lutte contre le terrorisme dans le monde, alors que certaines informations font état de l’affluence imminente, si ce n’est déjà en cours, de pas moins de 6 000 terroristes vers le continent africain, après leur mise en déroute en Syrie et en Irak. C’est dire donc qu’il y a véritablement péril en la demeure, et l’on peut comprendre l’impatience du président français de voir cette force devenir opérationnelle le plus rapidement possible. Car, c’est peut-être l’avenir de cette zone qui se joue en filigrane.

Il faut espérer que la force du G5 Sahel ait la force de frappe nécessaire pour porter la réplique à la hauteur de la menace terroriste

En effet, face à l’indigence de nos Etats dont les dirigeants n’ont pratiquement que leur seule volonté politique à mettre dans la balance, le leadership d’un Emmanuel Macron dans la mobilisation des fonds ne pouvait pas mieux tomber pour donner plus de chances au projet d’aboutir. Car, quoi que l’on dise, la voix de la France est une voix qui compte. En tout cas, beaucoup plus que celle de ces chefs d’Etat africains tellement habitués à tendre la sébile pour tout et pour rien que les donateurs ne savent plus distinguer ce qui est véritablement prioritaire pour eux, de ce qui ne l’est pas. Et si les choses devraient encore traîner en longueur, il y a lieu de craindre que les terroristes ne gagnent encore plus de terrain et rendent l’équation encore plus difficile à résoudre. Car, il serait étonnant que face à une initiative aussi médiatisée, les insurgés islamistes restent les bras croisés à attendre tranquillement les boys de cette force régionale censés les traquer pour leur faire la peau. Et si cette force n’arrive pas à avoir les coudées franches pour se déployer et agir, ce ne sont pas les terroristes qui s’en plaindront. Bien au contraire, après tout le tapage médiatique qui est fait autour, c’est avec joie qu’ils se gausseront des nos troupes auxquelles ils ne manqueront certainement pas de faire la nique par des attaques ciblées. C’est pourquoi il faut espérer que la force du G5 Sahel ait la force de frappe nécessaire pour porter la réplique à la hauteur de la menace et du péril terroriste dans la sous-région. Pour cela, il faut qu’on lui en donne les moyens et c’est à cela que s’attèlent le président français et ses pairs du G5 Sahel. Il ne reste qu’à leur souhaiter bonne chance et que la moisson soit abondante.

 

« Le Pays »

 


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