HomeA la uneTENSIONS AUTOUR DE L’ELECTION DU PRESIDENT DE LA FBF

TENSIONS AUTOUR DE L’ELECTION DU PRESIDENT DE LA FBF


Le 22 août prochain, aura lieu à Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina et par ailleurs creuset du football burkinabè, l’élection du successeur de l’actuel président de la Fédération burkinabè de football (FBF), le colonel Sita Sangaré. En rappel, ce dernier qui est à la tête du football burkinabè depuis 2002, a reçu l’ordre de la hiérarchie militaire de ne pas briguer un autre mandat. A un mois du scrutin, l’on enregistre six candidats. Le dernier délai de dépôt des candidatures est fixé au 23 juillet prochain. La commission électorale, dirigée par Zambendé Théodore Sawadogo, ancien président de la FBF, a trois jours à compter du 23 juillet pour arrêter la liste définitive des postulants. Et à la différence des autres éditions, seul le président de la FBF sera élu le 22 août à Bobo. Les autres membres de l’équipe seront désignés par ce dernier. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette élection suscite beaucoup de passions et de tensions. En effet, chaque jour que Dieu fait, l’on assiste à des passes d’armes épiques entre les postulants et/ou entre certains électeurs et le président sortant. La dernière sortie dans ce sens, est celle de 18 clubs de la ville de Bobo-Dioulasso. Ces frondeurs exigent une assemblée générale pour marteler leur rejet de l’attitude adoptée par leur président de ligue lors de l’assemblée générale convoquée par le bureau exécutif de la FBF. Rappelons qu’à cette occasion, 10 présidents de ligues sur 13 avaient apporté leur soutien à l’un des 6 postulants, Lazare Banssé pour ne pas le nommer. Ce soutien a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du football. Bref, aujourd’hui, l’on peut prendre le risque de dire que l’élection du président de la Fédération burkinabè de football est en passe de faire oublier l’élection du président du Faso, tant la tension est vive. Au lieu de s’en inquiéter, l’on devrait plutôt s’en réjouir.

Le monde du football, aujourd’hui, est en train de faire l’apprentissage en miniature de la démocratie

Car, c’est la preuve que le vent de la démocratie qui souffle sur le Burkina depuis l’insurrection, n’a pas épargné le monde du football. Et c’est tant mieux, car il fut un temps où l’élection du président de la fédération était l’affaire exclusive de Kosyam. Dès lors, les élections s’organisaient par pure formalité. L’on peut prendre le risque de dire que tous les présidents qui se sont succédé à la tête de la FBF depuis pratiquement toujours, ont été tous imposés par le président du Faso. Et cela leur conférait, peut-on dire, une sorte d’immunité qui les mettait à l’abri des critiques et autres rébellions de la base, comme c’est le cas aujourd’hui. C’est cette modalité de choix du président, qui peut expliquer aussi que l’armée avait la haute main sur la FBF. Depuis la CAN 98 (Coupe d’Afrique des Nations), en effet, l’on a enregistré trois militaires dont le président sortant. Les civils qui ont été hissés à la tête de la faîtière, l’ont été également grâce à la bénédiction du locataire de l’époque de Kosyam. Pour parler comme l’autre, l’on peut dire qu’ils étaient tous des « présidents acquis ». Aujourd’hui, les choses ont visiblement changé. L’actuel occupant de Kosyam pourrait ne pas être impliqué dans l’élection du président de la FBF. C’est ce qui explique, entre autres, tout ce branle- bas de combat et l’intérêt du public pour l’élection du président de la FBF. Il reste à souhaiter que la démocratie triomphe et que celui qui sera élu au soir du 22 août prochain, fasse preuve d’ingéniosité pour tirer le football burkinabè vers le haut. En tout cas, il va falloir jouer balle à terre pour que les rivalités qui, en démocratie, sont normales, ne se transforment pas en la manière dont les singes construisent leur habitat, c’est-à-dire, les uns construisent tandis que les autres s’évertuent à détruire. En réalité, le monde du football, aujourd’hui, est en train de faire l’apprentissage en miniature de la démocratie. Le candidat qui sortira élu le 22 août prochain, risque de ne pas régner comme ceux qui l’auront précédé. Il aura à relever des défis et sera jugé aux résultats. Car, depuis 2014, les Burkinabè sont devenus de plus en plus exigeants si bien que son mandat risque de ne pas être un long fleuve tranquille.

SIDZABDA


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