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TENSIONS SOCIOPOLITIQUES AU LIBERIA


Après la marche du 7 juin dernier qui avait mobilisé des milliers de personnes, l’opposition libérienne a remis le couvert en appelant à une journée de manifestation le 30 décembre 2019, et ce en dépit de l’interdiction des rassemblements en vigueur jusqu’à la fin du mois de janvier, décrétée par le gouvernement. La société civile soutenue par l’opposition politique, reproche, entre autres, au gouvernement de George Weah au pouvoir depuis bientôt deux ans, de n’avoir pas apporté de réponses satisfaisantes pour combattre la pauvreté et exige des mesures urgentes devant permettre de renforcer la lutte contre la corruption dans ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest qui sort à peine d’une guerre civile. Pour qui connaît donc l’histoire du Liberia, il y a de quoi nourrir de sérieuses appréhensions face à la tension qui monte depuis quelques mois ; certains Libériens n’hésitant pas à réclamer ouvertement le départ du pouvoir, de l’ex-star du PSG et du Milan AC. Dès lors, on comprend pourquoi les Nations unies et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont vite donné de la voix, appelant les deux parties (pouvoir et opposition) à la retenue au risque de réveiller les vieux démons dans un pays qui cherche toujours à panser ses plaies.

Les Libériens semblent galvanisés par ce qui se passe dans d’autres pays

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leur cri du cœur semble avoir été entendu. Car, la marche du 30 décembre dernier qui cristallisait beaucoup d’attentions au regard des risques de dérapages, a été finalement reportée au 6 janvier prochain. C’est dire si l’opposition n’entend pas se laisser conter fleurette ; tant elle est décidée et déterminée à aller jusqu’au bout. Et le président Weah aurait tort de minimiser ce mouvement de colère qui prend de l’ampleur dans son pays. Weah doit jouer balle à terre. Car, s’il n’y prend garde, il pourrait en payer son fauteuil. D’autant que les Libériens, plus que jamais, semblent galvanisés par ce qui se passe dans d’autres pays où des  manifs de rues ont fini par avoir raison même de dictateurs que d’aucuns croyaient indéboulonnables. C’est le cas, par exemple, du Soudan où après trois décennies de règne sans partage, le despote Omar El Béchir a fini par rompre les amarres suite à des émeutes de la faim qui avaient éclaté dans son pays. Et ce n’est pas le seul cas. Il en existe bien d’autres sur le continent africain où la jeunesse désabusée, n’hésite plus à prendre son destin en main. S’il veut donc s’éviter une sortie de l’histoire par la fenêtre, le ballon d’or africain gagnerait à prendre langue avec son opposition pour qu’ensemble, ils discutent de l’avenir du Liberia qui a déjà tant souffert le martyre.

B.O

 

 


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