TOUR DU FASO : Le Burkina en difficulté
Les premiers coups de pédales de la 28e édition du Tour du Faso ont été donnés le vendredi 30 octobre 2015. La première étape, longue de 171 km entre Ouagadougou et Ouahigouya, a été remportée par l’Erythréen, Bereket Yemane, en 4h 01mn 10s.
Porteur du premier maillot jaune de la 28e édition du Tour du Faso, Bereket Yemane a devancé le Marocain Shadoune Abdelati et son compatriote Yonatan Hailu. « J’ai l’expérience de ce genre de compétition. Je maîtrise là où il faut accélérer et où il faut récupérer mon souffle. C’est une fierté pour moi de réaliser cette bonne performance à l’entrée de cette course à laquelle prennent part beaucoup de professionnels », a-t-il annoncé à l’occasion de sa victoire. Le Marocain Lahsaini Mouhssine, lui, s’est classé 4e, quand le top 5 a été complété par le Burkinabè Abdoul Aziz Nikiéma. Les Erythréens qui se sont suffisamment préparés pour ce tour et qui n’entendent rien lâcher, ont entamé pied au plancher la deuxième étape Yako-Ziniaré, longue de 148 km, le samedi 31 octobre. Mais c’était sans compter cette fois-ci avec la détermination des Marocains qui voulaient montrer à la face du monde que leur présence à cette compétition qui est suivie par plus de 300 millions de téléspectateurs à travers le monde, n’est pas le fait du hasard. C’est ainsi qu’ils ont peaufiné une stratégie qui leur a permis de dominer de bout en bout cette deuxième étape. Une course intelligente qui a permis à Er Rafah Mohamed Amine de s’adjuger la première place et de ravir, par la même occasion, le maillot jaune au vainqueur de la première étape, l’Erythréen Bereket Yemane. Er Rafah Mohamed Amine a été suivi par son compatriote Lahsaini Mouhssine qui s’est positionné à la deuxième place. Les Burkinabè, quant à eux, se rapprochent de plus en plus du maillot jaune au regard de leur progression au niveau du classement général. Et l’illustration la plus parfaite de cette belle performance des athlètes burkinabè a été la brillante 3e place de notre compatriote Mathias Sorgho. Des Burkinabè qui essayent tant bien que mal d’exister, face au rythme infernal imprimé par les Erythréens, Marocains et autres Algériens. Abdoul Aziz Nikiéma qui, depuis le début du tournoi, ne cesse de porter l’équipe du Burkina à bout de bras, a besoin d’être soutenu. Et cela ne peut se faire que si ses coéquipiers affichent la même détermination que lui et se montrent solidaires les uns envers les autres. La troisième étape courue entre Kombissiri et Kaya, longue de 142 km, qui s’est disputée ce dimanche 1er novembre 2015, a permis à l’Erythrée de se signaler à nouveau et de rassurer les plus sceptiques que le faux pas de la veille n’était qu’un simple incident de parcours. En effet, les trois premières places de cette troisième étape ont toutes été remportées par les Erythréens. Le vainqueur de cette étape, Michael Habtom, a parcouru les 142 km en 3h 19mn 45 s. Mais le maillot jaune reste encore la propriété du Marocain Lahsain Mouhssine. Le Burkina Faso arrive en quatrième position avec Saidou Bamogo. Cette troisième étape a permis de révéler certains dysfonctionnements au sein de notre sélection qu’il convient de corriger avant que l’irréparable ne se produise. Certains athlètes, sous le couvert de l’anonymat, se sont plaints des vélos qu’on leur a attribués pour cette course et ont dénoncé par ailleurs des problèmes d’ego qui minent le groupe. Il faut espérer que le président Alassane Ouangrawa et ses collaborateurs trouvent les mots justes pour galvaniser nos Etalons qui, plus que jamais, ont besoin du soutien de tous les Burkinabè pour faire briller les couleurs de notre chère patrie au firmament du cyclisme mondial.
Seydou TRAORE
ENCADRE 1
Classement de l’étape 1 : Ouagadougou- Ouahigouya
(171km), 72 coureurs au départ :
1er : Bereket Yemane : dossard 73 (Erythrée) : Temps : 4 :14 :09 : Ecart : 4 :14 :09 : Moyenne :40.3
2e : Saadoune Abdelati dossard 16 (Maroc) : TP : 4 :14 :09
3e Yonatan Hailu dossard 72 (Erythrée) : TP : 4 :14 :30
4e Lahsaini Mouhssine dossard 12 (Maroc) : TP : 4 :14 :30
5e Abdoul Aziz Nikiéma dossard 1 (Burkina Faso):TP : 4:14:30
ENCADRE 2
Classement général des points chauds
1er Abdoul Aziz Nikiéma (BF)
2e Michael Habtom (Erythrée)
3e Mekseb Debesay (Erythrée)
4e Er Rafai Mohamed Lamine (Maroc)
5e Bereket Yemane (Erythrée)
6e Saidi Nassim ( Algerie)
ENCADRE 3
Classement de l’étape 2 : Yako- Ziniaré (148km), 67 coureurs au départ :
1er Er Rafai Mohamed Amine (Maroc)
2e Lahsaini Mouhssine (Maroc)
3e Adoul Aziz Nikiéma (Burkina Faso)
ENCADRE 4
Classement de l’étape 3 :
Kombissiri-Kaya (142 km), 67 coureurs au départ :
1er Michael Habtom (Dossard 75) Erythrée. TP : 3h 19mn 45s
2e Mekseb Debesay (dossard 71) Erythrée. TP : 3h19mn45s
3e Yonatan Hailu (dossard 72) Erythrée .TP: 3h 20mn 06
Ecart : 21
4 Saidou Bamogo ( dossard 62) Burkina Faso.TP: 3h20mn 06. Ecart : 21
ENCADRE 5
Classement points chauds :
Etape 3 : Kombissiri-Kaya
Ouagadougou :
1er Saidi Nassim (Algérie) 3
2e Karim Bonkoungou, ERC : 2
3e Hamidou Yaméogo, ERC: 1
Ziniaré :
1er Abdoul Aziz Nikiéma (Burkina Faso) 3
2e Yacouba Yaméogo, ERO : 2
3e Mansouri Abderahamane
Korsimoro :
1 Abdoul Aziz Nikiéma (Burkina Faso): 3
2 Yacouba Yaméogo ERO: 2
3 Gérôme Bamouni, ERO: 1
ENCADRE 6
Propos du directeur technique national, Martin Savadogo, à l’issue de la première étape
« Le Burkina Faso participe à cette édition avec trois équipes. Nous avons fait une première étape Ouagadougou-Ouahigouya, et l’impression que j’ai, c’est qu’en termes de performance, je suis satisfait, au regard de la prestation de notre compatriote Abdoul Aziz Nikiéma qui, en plus de la cinquième place, a remporté le maillot des points chauds. Il faut se féliciter du bon parcours d’Aziz quand on sait qu’il avait en face de lui des Erythréens, des Marocains, des Algériens, et même des Allemands qui ont l’expérience de la haute compétition. Il faut retenir aussi que cette course était technique et tactique. Mais je suis optimiste pour la suite, car notre unique objectif, c’est de remporter cette 28e édition du tour du Faso. »
Les à-côtés du Tour :
1- Quand personne ne veut se faire raconter le Tour du Faso
Durant tout le long du parcours, les populations sont sorties massivement pour encourager les cyclistes. A l’applaudimètre, ce sont les coureurs burkinabè qui ont été les plus ovationnés par leurs compatriotes dont certains ont abandonné les champs pour venir pousser leurs athlètes à la victoire.
2- De nombreuses potentialités touristiques
Les localités traversées offrent de riches potentialités qu’il convient de valoriser pour en faire des produits d’appel touristique. Le message est donc lancé à l’endroit de nos autorités et singulièrement au ministère du tourisme.
3- Les sponsors ne se sont pas bousculés
Combien étaient-ils, les années précédentes ? Beaucoup plus nombreux, selon certains spécialistes du Tour du Faso. Force est de constater que pour cette édition du Tour du Faso, beaucoup de sponsors n’ont pas voulu associer leur image à l’évènement. Pour l’instant, aucune raison n’a été donnée concernant l’absence de certains, que d’aucuns considéraient comme les alliés naturels du tour du Faso .
4- Un podium géant à chaque étape du Tour
Les organisateurs du Tour du Faso n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire de cet évènement, le rendez-vous incontournable de la jeunesse burkinabè. C’est ainsi qu’un podium géant est dressé à chaque étape pour égayer les populations qui ont la chance d’accueillir l’épreuve. Ainsi donc, de nombreux artistes musiciens, dont Tiness, tiennent le public en haleine à travers des prestations endiablées.
5 La foire au sexe
Au Tour du Faso, chacun y trouve son compte. C’est ainsi que des jeunes filles, qui connaissent déjà le programme du Tour, n’hésitent pas à prendre d’assaut les hôtels où sont logées les différentes délégations étrangères. Les hôtels les plus prisés sont ceux où sont logés les Allemands, les Suisses, et à un degré moindre les Marocains. Comme dirait l’autre, chacune veut attraper son blanc.
6- Pitié pour la presse !
C’est dans des conditions extrêmement difficiles que travaille la presse à cette 28e édition du Tour du Faso. La connexion est presque inexistante dans certaines localités, sans compter le manque d’infrastructures hôtelières pour accueillir tout ce monde qui participe au Tour. Dans ces conditions, un maquis est vite réquisitionné pour noyer un tant soit peu les soucis.
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