HomeA la uneTRANSITION POLITQUE AU BURKINA : Les membres du CNT pour la révision de la Constitution

TRANSITION POLITQUE AU BURKINA : Les membres du CNT pour la révision de la Constitution


Le 1er cadre d’échanges directs entre le gouvernement et les députés de la transition a eu lieu dans l’après-midi du 13 mars 2015, au siège du Conseil national de la transition (CNT). Au menu des échanges : la baisse du prix des hydrocarbures, le démantèlement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et la révision de la Constitution en vue de passer à une Ve république. Avaient représenté le gouvernement à cette rencontre présidée par le président du CNT, Chériff Sy, le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, et celui des Sports et des loisirs, David Kabré.

 

A cette 1re rencontre qui s’inscrit dans le cadre de l’exercice de mission de contrôle de l’action du gouvernement par le Conseil national de transition, une question d’actualité et deux questions orales suivies de débats ont été adressées au gouvernement de la transition, représenté par le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, et celui des Sports et des loisirs, David Kabré. Il s’agit de la baisse des prix des hydrocarbures, du démantèlement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et de la révision de la Constitution en vue de passer à une Ve république. C’était dans l’après-midi du 13 mars dernier, au siège du Conseil national de la transition (CNT).  Sur la question du prix des hydrocarbures, le député Aboubacar Balima a voulu comprendre, entre autres, pourquoi l’on ne ressent pas une répercussion sensible sur le prix du litre à la pompe au Burkina Faso, malgré la baisse du prix du baril à l’international. Avant de répondre à cette question, la délégation gouvernementale a sollicité une pause de 15 minutes pour une concertation, avant de revenir signifier qu’elle n’avait pas été saisie à temps sur la question d’actualité et que la réponse à la question pourrait être apportée au cours de la prochaine session prévue pour le 20 mars prochain. Toutefois, l’auteur de la question, Aboubacar Balima, a dit rester sur sa soif. « J’estime que c’est une question très importante car, après l’insurrection populaire, la diminution des prix des hydrocarbures a été l’une des questions qui sont revenues, à cause de la vie chère. Nous avons estimé que cette baisse est très essentielle pour diminuer la vie chère au Burkina Faso. Je ne suis pas du tout satisfait de la réponse apportée par le gouvernement qui a décidé de renvoyer la question au 20 mars prochain, pour nous apporter des éléments de réponse », a-t-il soutenu. Après cette question d’actualité, la 1re question orale relative au démantèlement du RSP fut posée par le député Daogo Jean S. Samma. Ce dernier a demandé au gouvernement s’il n’est pas préférable de dissoudre ce corps spécial et confier la charge de la sécurité présidentielle à la gendarmerie, notamment au groupement d’escorte, d’honneur et de sécurité détaché à la présidence.

Le RSP est constitué entre 1000 et 1500 personnes

Dans sa réponse, le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, a d’abord défini les rôles et les missions du RSP dont la défense et la protection des biens des Burkinabè, la sécurité du chef de l’Etat, la lutte contre le terrorisme, avant d’indiquer que le président du Faso, Michel Kafando, a instruit la mise en place d’une Commission de réflexion dont les conclusions seront amendées à plusieurs niveaux, avant d’être remises au plus tard le 10 avril prochain. A son avis, plusieurs problèmes se posent, en ce moment, sur cette question de démantèlement du RSP. Il s’agit, entre autres, de la réaffectation de ce corps d’élite qui a une formation particulière, de l’affectation des matériels notamment l’armement qui se trouve à Kosyam et que les éléments du RSP sont les seuls à pouvoir utiliser, de la sécurité du Chef de l’Etat. Autant de réponses qui n’ont pas satisfait les membres du CNT dont la plupart demandent le démantèlement de ce corps dans un bref délai, afin de faire disparaître de la mémoire collective des Burkinabè qui ne retiennent que crainte et méfiance de ce corps. Dans la foulée des débats, certains ont voulu savoir, entre autres, le nombre et la composition de ce corps d’élite, si les véhicules qui ont escorté l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, hors du pays le 31 octobre 2014 sont vraiment rentrés au pays, les raisons qui avaient incité le régime déchu à confisquer la plus grande partie de l’armement du pays au palais présidentiel. Et le président du CNT, Chériff Sy, de clôturer la série des interventions en ces termes : « Qu’est-ce qu’une unité d’élite ? Le RSP est-il une unité d’élite ou une unité de rebelles ? Comment sanctionne-t-on les rebelles ? ». Répondant à la série des questions, le ministre Boubacar Ba a révélé que le RSP est constitué entre 1000 et 1500 personnes et que la composition de ce corps serait confidentielle. Pour lui, les armes qui sont à Kosyam n’ont pas été confisquées par le RSP. « C’est le gouvernement qui avait décidé de mettre ces armes en sécurité au palais présidentiel », a-t-il dit. Somme toute, il a souhaité que les députés de la transition laissent le temps au président du Faso, Michel Kafando, par ailleurs chef suprême des armées, de mûrir sa réflexion. « Seul le chef de l’Etat a le dernier mot », a-t-il dit. Mais, les députés de la transition, à l’image du député Daogo Jean Sothère Samma, sont restés sur leur soif. Séance tenante, le député Samma a remis des propositions au président du CNT, Chériff Sy, qui les examinera avec les autres membres du bureau du CNT. Après les débats houleux sur la question du démantèlement du RSP, une deuxième question orale a été posée par le député Guiésrima Philippe Bonkoungou, sur la révision de la Constitution du 2 juin 1991, en vue de passer à la Ve république. Un idée qui a été soutenue par la plupart des députés qui ont estimé que la Constitution actuelle, dans son ensemble, doit être revue de façon consensuelle avec les Organisations de la société civile (OSC), les partis politiques et les membres du gouvernement, avant la fin de la transition. Cela, au regard des causes majeures de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, liées entre autres à la révision de l’article 37 de la Constitution et à la mise en place du Sénat. Toute chose qui éviterait, selon eux, que le régime qui sera mis en place au soir des élections à venir, ne « puisse tailler la Constitution en sa faveur ». En réponse, le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, a rappelé que conformément à la loi organique de la Charte africaine de la transition, une Commission de réconciliation nationale et des réformes constitutionnelles, politiques et institutionnelles a été mise en place pour recueillir les différentes propositions. Il faut retenir qu’à cette 1re rencontre entre gouvernement et députés de la transition, on notait la présence de 79 députés et 21 absences non excusées. Rendez-vous a été donc pris pour le 20 mars prochain, pour la prochaine séance.

Mamouda TANKOANO

 

Appréciation des membres du CNT à l’issue de la rencontre

Honoré Lucien Nombré, 1er vice-président du CNT

« Nos attentes pourront être satisfaites dans les jours à venir »

 

« J’ai une appréciation positive de ce que le gouvernement est venu nous apporter comme éclairage. Il y a des questions qui souhaiteraient avoir des réponses, mais je crois que c’est un dialogue déjà amorcé. C’est la forme républicaine prévue qui veut que le gouvernement et le CNT puissent discuter des questions nationales. Nous avons essayé de comprendre l’approche du gouvernement et sur ce plan, nous avons compris qu’il y a un fil conducteur dans la démarche du gouvernement. Nous pensons que du point de vue des principes, quelques éléments de réponses ont été donnés sur tout ce qui a pu être discuté, sur les prix des hydrocarbures, sur le démantèlement du RSP et sur le passage à la Ve république. Toutefois, nous avons des attentes et nous espérons qu’avec l’amorce du dialogue, nos attentes pourront être satisfaites dans les jours à venir ».

Aboubacar Balima, membre du CNT

« La rencontre a permis aux populations de savoir que les membres du CNT travaillent »

 

« C’était une très belle rencontre dans la mesure où elle a permis aux populations de savoir que les membres du CNT travaillent. Comme le président Cherrif Sy l’a souligné au cours de la première séance, nous ne sommes pas dans une chambre d’enregistrement. Nous devons apporter de belles idées pour qu’il y ait des élections libres et transparentes, afin qu’on ne dise pas qu’on a failli. Nous sommes là pour jeter les bases d’une bonne édification du Burkina Faso. J’ai posé la question sur la baisse des prix des hydrocarbures parce que j’estime que c’est une question très importante. Après l’insurrection populaire, la diminution des prix des hydrocarbures a été l’une des questions qui sont revenues, à cause de la vie chère. Nous avons estimé que cette baisse est très essentielle pour diminuer la vie chère au Burkina. Je ne suis pas du tout satisfait de la réponse apportée par le gouvernement qui a décidé de renvoyer la question au 20 mars prochain, pour nous apporter des éléments de réponse. Bien vrai que nous sommes dans un pays enclavé, mais les Maliens qui traversent le Burkina Faso et partent prendre le carburant au Togo, au même prix que nous, le revendent chez eux moins cher que nous. Nous avons approfondi nos études et nous nous sommes rendus compte qu’il y a des taxes supplémentaires qui font que les prix des hydrocarbures sont élevés. Alors, nous avons supposé qu’on pouvait avoir une baisse sensible des prix des hydrocarbures, si on supprimait ces taxes. Néanmoins, j’attends le 20 mars prochain pour avoir la réponse du gouvernement ».

Hervé Ouattara, membre du CNT

« Je ne m’attendais pas aux réponses qui ont été apportées par le gouvernement »

 

« C’était un débat sur l’actualité et sur les questions qui concernent toutes les populations burkinabè. J’avoue que je n’ai pas véritablement été satisfait, car je ne m’attendais pas aux réponses qui ont été apportées par le gouvernement. Sur la question des prix des hydrocarbures, on attendait que le gouvernement nous dise pourquoi il ne peut pas diminuer sensiblement les prix des hydrocarbures, dans la mesure où dans nos pays voisins, les prix ont connu une baisse sensible. Pourquoi, chez nous, c’est compliqué ? Pour ce qui est de la révision de la Constitution, nous y tenons vraiment parce que nous estimons qu’il faut de nouvelles bases. La IVe république relève du passé et a accompagné l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, pendant ses 27 ans au pouvoir. Il faut la modifier pour faire table rase de Blaise Compaoré et poser les bases d’une nouvelle république, avec une démocratie solide et bien enracinée ».

Aziz Sana, membre du CNT

« Nous sortons satisfaits de la rencontre »

 

« Cette première rencontre a été satisfaisante. Sur la question du RSP, nous nous sommes rendus compte que le gouvernement avait une position médiane, et que nous les membres du CNT avons une position tranchée qui est la réorientation de tous les éléments de ce corps. Mais après discussion, nous avons compris que les propositions du gouvernement convergent dans le même sens que les nôtres. Sur ce plan, nous sortons satisfaits car l’essentiel pour nous, c’est d’avoir une armée républicaine pour que nos frères qui sont là-bas soient dans une posture républicaine. Pour ce qui est de la révision de la Constitution, tous, nous sommes unanimes qu’on aille à une Ve république et le gouvernement qui était hésitant sur la question au départ, a fini, plus ou moins, par accepter d’aller dans ce sens. Il a expliqué qu’il allait essayer d’accélérer le processus avec la CENI, pour voir les possibilités qui permettent d’aller à une Ve république. Je crois que sur les deux sujets, on a eu à se comprendre et c’est ce qui est important, car tout ce que nous entendons faire, s’inscrit dans l’intérêt général de tous les Burkinabè ».

Christine Sougué, membre du CNT

« Les échanges de cette première rencontre ont été fructueux »

 

« Les échanges de cette première rencontre ont été fructueux. Cela a été une occasion pour nous d’exprimer nos doléances au gouvernement. Le CNT a besoin de ce cadre de rencontre pour exprimer clairement au gouvernement les attentes des populations. Sincèrement, je suis restée sur ma soif, par rapport aux différentes réponses apportées par le gouvernement. Mais, c’est déjà un pas, car cela va engendrer d’autres idées de réflexion et ce n’est déjà pas mal. Comme les travaux se poursuivront, on espère que les conclusions des travaux iront dans le sens escompté par l’opinion publique ».


Comments
  • Je me pose la question suivante: ” le ministre est il conscient de ce qu’il dit ou l’a t-on demandé de réciter les réponses comme un enfant du primaire?”. Dire à la face d’une nation que “les éléments du RSP sont les seuls à pouvoir utiliser les armes de kosyam” c’est aussi affirmer que nous avons une armée dans une armée. Pourquoi n’avons nous qu’un seul corps capable d’utiliser les armes les plus sophistiquées qui se trouvent dans? C’est aussi dire que ce corps est le seul à pouvoir prendre toute l’armée en otage. Dans un pays normal, chaque corps a une unité d’élite a puissance de feu égale pour permettre l’équilibre c’est ainsi qu’en France, même si ce n’est pas un exemple, au niveau de l’armée de terre on a la brigade des forces spéciales terre (BFST) avec 4 sous unités, au niveau de la marine, ils ont la force des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) composée de 6 équipes commandos et au niveau de l’armée de l’air, ils ont la brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention (BAFSI) avec 3 sous unités. AU niveau de la police Française on a la FIPN composée du RAID, des 10 groupes du GIPN, de la BRI et de la BI. Au niveau de la gendarmerie, on a l’équipe que tout le connait; le GIGN composé de la FI, FOR, FSP et FF.

    Chez nous tout est confié à un seul corps et on est même fier de dire qu’ils sont les seuls à savoir utiliser les armes. Je ne suis pas pour une dissolution pur et simple de ce corps mais pour une réorganisation. le groupement des unités spéciales (GSR, GIAT, RINEX) de ce corps par exemple mis à la disposition de la gendarmerie (ce sont tous des militaires, mais je ne crois pas que le RSP, sur le plan juridique a les mêmes prérogatives que la gendarmerie). Le groupement d’intervention avec ses 3 compagnies d’intervention peuvent constituer la force d’élite de l’armée de terre. Bien entendu que ces compagnies devront former un tout avec le RPC et chacun avec un rôle bien à lui. Quant au groupement de commandement, il peut intégrer s’il sont intègres, les autres corps des armées du Burkina Faso.

    Quand un seul individu détient à lui tout seul tout les pouvoirs, ce n’est rien d’autre que de la dictature et si le RSP à lui tout seul détient toutes les puissances de feu de ce pays alors il est une bombe pour la nation entière.

    16 mars 2015
  • pourquoi tu comprend rien tu pense qu’il suffit d’être militaire pour manier toute sorte d’arme
    ce qui utilise les arme lourde ne sont pas ce qui utilise les armes légères ?renseigne toi.

    16 mars 2015
  • Quelle honte ! Un CNT avec son Président aux abois, des Députés autoproclamés inconscients, des membres du Gouvernement qui ne savent que dire. Bref un Burkina à la dérive.

    17 mars 2015
    • l’homme tu ne comprend rien, on ne devient pas élite par naissance dans l’armée ça se forge idiot. tout militaire peut devenir élite s’il recoit des formations de spécialisation.

      17 mars 2015
  • L’homme tu ne comprend rien se ne sont pas des supers militaires ils ont reçu la même formation de base. Et pendant la formation personne ne sait ou il sera muté arrête de raconter des histoires. Tout militaire peut être former et devenir élite coller nous la paix.

    17 mars 2015

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