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BUREAU BURKINABE DU DROIT D’AUTEUR : Le personnel remonté contre le Directeur général  


 

La crise entre le personnel et le Directeur général du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA) n’en finit pas de faire du bruit. Dans cette déclaration, les agents continuent de charger Dr Kouliga qu’ils accusent de donner des informations erronées à l’opinion publique.

Le Bureau burkinabè du droit d’Auteur (BBDA) a été créé par les pouvoirs publics, le 29 janvier 1985, pour gérer les droits des auteurs de toute catégorie d’œuvres protégées par l’Ordonnance N° 83 – 016/CNR/PRES du 29 septembre 1983 portant protection du droit d’auteur. Cette Ordonnance a été abrogée par la loi N° 032/99/AN du 22 décembre 1999  portant protection de la propriété littéraire et artistique. La nouvelle loi étend le champ d’action du BBDA aux droits des artistes interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et vidéogrammes et des organismes de radiodiffusion. Le BBDA est un organisme de gestion collective à caractère pluridisciplinaire gérant le droit d’auteur et les droits voisins.

Depuis sa création en 1985, la société n’a jamais connu une crise aussi profonde. Cette crise est née d’un mauvais management des ressources, d’un refus catégorique de communiquer avec son personnel et d’une campagne d’intoxication des artistes et de l’opinion nationale par son Directeur général et ses « complices » à l’encontre du personnel.

Depuis le 30 octobre 2015, un conflit oppose le personnel à la direction générale et pour cause, la direction générale a refusé d’examiner la plateforme revendicative des agents. En effet, lors d’une assemblée générale du personnel tenue le 16 octobre 2015, le personnel, dans l’optique de voir ses conditions de travail améliorées, avait porté à la connaissance du Directeur général, entre autres, les revendications suivantes :

– la dotation en matériel de travail, notamment des ordinateurs, des chaises et des armoires;

– l’application du plan de carrière ;

– le rétablissement des prêts scolaires ;

– la tournée de la direction générale dans les représentations ;

– la formation des agents ainsi que des artistes sur la gestion collective ;

– le rétablissement des réunions de concertations internes avec les chefs de service et l’ensemble du personnel ;

– l’amélioration de la gestion des ressources humaines en mettant la personne indiquée à la place qu’il faut (absence de promotion hiérarchique au BBDA – la nomination au poste de direction n’obéissant à aucune règle).

Mais, par manque de volonté, le Directeur général n’a pas examiné les revendications du personnel. S’en est suivi alors des mouvements d’humeur. Le Conseil d’administration et le ministre de la Culture et du tourisme ont été saisis par le personnel. Toutefois, à l’exception des prêts scolaires qui ont été rétablis, aucune autre préoccupation n’a été résolue. Le conflit a pris de l’ampleur lorsque le Directeur général a fait des déclarations qui accablent le personnel, et ce devant les artistes et la presse. Il a, entre autres, fait les allégations suivantes :

– un déficit de 500 000 000 de francs CFA qu’il aurait constaté à sa prise de service ;

– une difficulté pour la société de recouvrer les prêts scolaires octroyés au personnel ;

– le dépassement de 35% à 51% des frais de gestion du BBDA;

– les salaires s’élèvent à plus de 22 millions…

Somme toute, il a déclaré aux artistes que le personnel pille (vole) leurs droits. Face à de telles allégations erronées, le personnel a organisé une conférence de presse le 23 décembre 2015 afin d’apporter sa version des faits, en démentant les propos du Directeur général, avec preuves à l’appui.

En conséquence, après la conférence de presse, dès le premier jour ouvrable, le lundi 28/12/2015 aux environs de 14h30mn, quelques heures après la démission du gouvernement du Premier ministre Yacouba Isaac Zida, le Directeur général a pris des décisions d’affection à l’encontre de certains agents, dont des animateurs de ladite conférence. Il a également chargé un artiste dont nous tairons le nom pour le moment, de consulter un certains nombre de cadres du BBDA pour constituer une nouvelle équipe. Tous les consultés ont décliné l’offre au regard de la situation de crise qui prévaut au sein de la société. Et pourtant, le premier conseil d’administration extraordinaire tenu le 27/11/2015 avait déconseillé au Directeur général d’impliquer les artistes dans la crise.

Cependant, le Directeur général a outrepassé les conseils de cette instance en s’entourant d’un noyau d’artistes qui narguent le personnel en le qualifiant de « voleur » et en mettant en garde les nouvelles autorités dans les termes suivants : «  aucune autorité ne peut relever le Directeur général Kouliga Nikiéma de son poste ; il aura les artistes sur son dos ». Aux dires « des artistes, amis de DG Kouliga », ils auraient enjoint le ministre de la Culture et du tourisme d’alors pour le dissuader de démettre le DG Kouliga de ses fonctions. Ils auraient même intimidé le ministre.

De plus, le Directeur général et le groupe d’artistes qu’il a instrumentalisés pour humilier le personnel et défier l’autorité de l’Etat déclarent que nous, le personnel du BBDA, sommes en grève. Nous réfutons cela. Un mouvement  d’humeur ne saurait être forcément une grève d’autant plus qu’un service minimum a toujours été assuré au sein de la société et le recouvrement des droits, bien exécuté (Taux de recouvrement des droits en 2015 : Plus de 100%).

Le personnel du BBDA condamne les agissements du Dr Kouliga Nikiéma. Pendant que le pays est en voie de réconciliation et que les nouvelles autorités prônent la paix, l’unité nationale, lui, il sème la discorde dans le milieu de la culture et met en conflit les artistes avec le personnel du BBDA. Il n’est ni rassembleur ni pacifiste.

De par ses agissements, le Dr Kouliga Nikiéma a accentué la rupture de confiance entre lui et le personnel qui souhaite son départ de la direction générale ainsi que le relèvement de la Directrice des affaires administratives et financières, Mme Ly/Sidibé Mounirata, de son poste. Cette dernière l’accompagne dans ses agissements en communiquant également des informations erronées aux artistes et par-dessus tout, est jugée inexpérimentée par le personnel. Aussi, nous souhaitons qu’un audit organisationnel et financier soit réalisé pour que notre institution retrouve sa renommée d’antan.

Nous saisissons cette tribune pour adresser nos vives félicitations au Gouvernement de Son Excellence Paul Kaba Thiéba. Nous vous assurons de notre entière confiance dans la capacité des pouvoirs publics à définir les politiques et à tenir les engagements qui permettront au peuple burkinabè de surmonter les difficultés sociales, économiques et financières auxquelles il doit faire face aujourd’hui. Aussi sollicitons-nous l’implication du nouveau gouvernement dans la résolution de cette crise qui perdure depuis le mois d’octobre.

Le personnel du BBDA


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