HomeA la une2017 : Rosine Coulibaly/Sori et Tahirou Barry, personnalités de l’année

2017 : Rosine Coulibaly/Sori et Tahirou Barry, personnalités de l’année


 

Le titre de personnalité de l’année est un choix dévolu à chaque rédaction qui, à l’occasion de chaque fin d’année, désigne l’homme ou la femme qui aura « marqué le plus l’année écoulée, par le meilleur ou par le pire ». La tradition remonte à 1927, lorsque la rédaction de l’hebdomadaire américain Time Magazine désigna Charles Lindbergh comme personnalité de l’année. Quant à nous, notre choix porte cette année sur deux personnalités que sont la ministre de l’Economie, des finances et du développement, Rosine Coulibaly/Sori et Tahirou Barry, ex-ministre de la Culture, des arts et du tourisme.

 

* Rosine Coulibaly/Sori

 

Illustre inconnue à son arrivée au gouvernement, Rosine Coulibaly/Sori a su mettre en avant son leadership, son génie et son influence. Certes,   elle a eu, entre-temps, maille à partir avec les syndicats, mais aujourd’hui, la tempête semble avoir laissé la place au travail. Si fait que de nombreuses innovations allant dans le sens de l’amélioration de la gouvernance ont été engagées. L’une de ces réformes est la rénovation de la comptabilité de l’Etat conformément aux dispositions du nouvel ordonnancement juridique des finances publiques. Et ce n’est pas tout. Sous le magistère de dame Coulibaly a été adopté un nouveau Code général des Impôts qui, composé de 821 articles, porte sur « les impôts directs et des taxes assimilées, les impôts indirects et des taxes assimilées, les droits d’enregistrements et des timbres, les obligations et les régimes d’imposition, les procédures fiscales et les dispositions finales ». La cerise sur le gâteau a été la dématérialisation des marchés publics. Cette réforme apparaît aux yeux de Rosine Coulibaly/Sori comme un « moyen pour plus de transparence, de traçabilité pour éviter la corruption à tous les niveaux ». « Nous voulons profiter de ce que nous offrent les technologies de l’information et de la communication pour non seulement rattraper le retard de notre pays, mais aussi le positionner parmi les pays réformateurs », disait-elle. Preuve que Rosine Sori/Coulibaly a fait bouger les lignes, c’est sa désignation par Africa Performance Index, à la tête du Top 10 des meilleurs ministres de l’Economie et des finances de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est. Courage donc à vous, Madame !

* Tahirou Barry, le ministre démissionnaire

 

Truculent et trublion, Tahirou Barry, ancien ministre de la Culture et du Tourisme, aura été un homme politique aspiré par les vents contraires au cours de l’année 2017. Comme il a la bougeotte, il était perçu comme le ministre le plus médiatisé du gouvernement Paul Kaba Thiéba dont il a démissionné un certain 26 octobre 2017. Une démission, pour le moins que l’on puisse dire, qui a fait l’effet d’une bombe. Les fragmentations ont été multiples. Si l’opinion nationale en a été ébahie, parce que fait rarissime sous nos tropiques surtout au Burkina Faso de voir un ministre démissionner de son chef, ce départ du gouvernement de Tahirou Barry a d’abord ébranlé son porte-parole, Remis Fulgance  Dandjinou  et ensuite le gouvernement lui-même. En tentant de minimiser cette démission, le ministre de la Communication et le Premier ministre n’ont rien pu face à la vague médiatique que celle-ci a engendrée. Et de mémoire de journaliste, c’est la première fois qu’un ministre démissionne de lui-même en dézinguant le pouvoir en place. Certes, on se rappelle que Jérôme Bougouma, alors ministre du Travail et de la sécurité sociale, avait tourné dos au gouvernement de Tertius Zongo, mais il sied de préciser que les contextes n’étaient pas les mêmes. Jérôme Bougouma avait été poussé à la sortie, des suites de l’éclatement d’une affaire de mœurs  qui, rappelons-le, avait fait grand bruit. Et la comparaison ne s’arrête pas là. Car, Bougouma n’avait pas été aussi volubile sur son départ du gouvernement comme l’a fait Tahirou Barry. On se rappelle aussi que d’autres comme Adama Sagnon et Moumouni Guiguimdé, respectivement ministre de la Culture, des  arts et du tourisme et ministre des Infrastructures, du désenclavement et des transports, sous la Transition, avaient aussi quitté le gouvernement. Mais là aussi, les circonstances étaient différentes. La clameur populaire avait pris une ampleur telle que les deux hommes n’avaient pas   eu d’autre choix que de plier.

Mais en tous les cas, et le moins que l’on puisse dire, c’est que Tahirou Barry a su créer un événement exceptionnel avec non seulement sa démission, mais aussi en descendant en flammes la politique gouvernementale qu’il a accompagnée pendant 22 mois. Vraiment exceptionnel pour ne pas le mettre dans le hit-parade des personnalités qui ont marqué  2017.

La Rédaction

 

 


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