RENCONTRE TSHISEKEDI ET KATUMBI : Le dictateur Kabila s’en moque

 

C’est un soutien de taille dont vient de bénéficier le candidat déclaré à la présidentielle congolaise, Moïse Katumbi. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et par ailleurs président du Comité des sages du Rassemblement pour la défense des valeurs de la république, Etienne Tshisekedi, a promis de soutenir l’ex-gouverneur du Katanga. C’était à l’issue d’un entretien entre les deux hommes, qui a eu lieu le 7 juillet dernier à Bruxelles en Belgique. A l’occasion, Etienne Tshisekedi a dénoncé « la parodie de justice et les procès bidons » menés contre Moïse Katumbi et exhorté les autorités congolaises à laisser ce dernier retourner librement en RDC. Un tel réconfort moral, Moïse Katumbi en avait besoin ; lui qui avait dû quitter précipitamment son pays pour des raisons de santé et ce, après qu’il fut molesté lors d’accrochages entre les Forces de l’ordre et ses sympathisants fortement mobilisés lors de ses multiples auditions par le procureur général de Lubumbashi. Et ce n’est pas tout. Car, alors que l’ex-gouverneur du Katanga était en soins intensifs en Europe, la justice du président Joseph Kabila, tirant sur l’ambulance,  l’ a condamné à trois ans de prison ferme dans une affaire d’immeuble qui l’oppose à un citoyen grec.

C’est à croire que le chien aboie et la caravane  continue son petit bonhomme de chemin

En tout cas, cette rencontre entre Tshisekedi et l’ancien gouverneur du Katanga était des plus attendues, ce d’autant plus que Katumbi, du fait de ses problèmes de santé, n’avait pas pu prendre part au conclave de l’opposition congolaise tenu du 8 au 10 juin dernier en Belgique. En allant à la rencontre de celui-là que l’opposition, dans sa majorité, a désigné comme son leader, cela permet de rassurer tous ceux-là qui pensaient que Katumbi voulait faire bande à part. Or, tout le monde sait que dans le cas d’espèce de la RDC, une éventuelle scission de l’opposition ne fera que l’affaire du satrape de Kinshasa qui  donne d’ailleurs l’impression de s’en moquer éperdument. Pour preuve, alors que Tshisekedi et Katumbi discutaient des actions pacifiques à mener sur le terrain, à Kinshasa, en vue de contraindre le régime en place au respect de la Constitution ainsi que le dialogue politique, selon l’esprit et la lettre de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement s’est une fois de plus livré à son sport habituel. En effet, au cours d’une conférence de presse tenue le 7 juillet dernier, le ci-devant ministre de la communication, Lambert Membé a, une nouvelle fois, fustigé les ingérences internationales, ; allant jusqu’à parler d’une « nouvelle chicote coloniale, de racisme et d’impérialisme ». C’est à croire que le chien aboie et la caravane  continue son petit bonhomme de chemin. Mais que voulez-vous ? Ne dit-on pas que quand l’âne veut vous terrasser, vous ne voyez pas le mouvement de ses oreilles ?

B.O