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55e ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE DU BURKINA : Un défilé militaire sobre


Le Burkina Faso a célébré le 55e anniversaire de son accession à l’indépendance le 11 décembre 2015 sous le thème « Jeunesse et avenir du Burkina Faso ». Retour sur les décorations et le défilé civilo-militaire qui ont marqué cette célébration dans la matinée du 11 décembre dernier sur l’avenue de l’Indépendance à Ouagadougou, sous la présidence du chef de l’Etat, Michel Kafando.

 

Prévue pour se tenir à Kaya dans le Sanmatenga, la fête du 55e anniversaire de l’indépendance s’est finalement déportée dans la ville de Ouagadougou. Cela, à cause du retard dans l’exécution des chantiers. Et malgré la réduction des activités entrant dans le cadre de cette célébration, les populations de Ouagadougou et environnants ont vécu un anniversaire spécial le 11 décembre dernier. Très tôt dans la matinée, elles ont pris d’assaut l’aire du défilé sur l’avenue de l’Indépendance de la capitale. Le président du Faso, Michel Kafando, précédé par les membres du Gouvernement et le président du Conseil national de la Transition, Chériff Sy, arrive sous le coup de 9h. Après l’exécution en chœur de l’hymne national et l’observation d’une minute de silence en mémoire de tous les martyrs, la cérémonie peut alors commencer. D’entrée de jeu, c’est le peloton de police du Conseil national de la transition (CNT), grande découverte du jour, fondé par son président Chériff Sy, qui a annoncé les couleurs des festivités. Drapeaux du Burkina, de la CEDEAO et de l’UEMOA en mains, cette formation a émerveillé les autorités ainsi que le public par une démonstration sans précédent. Pas bien nourris, formation d’étoile et d’initiales du CNT, le tout couronné de sorties majestueuses avec arrêt à la tribune. Bref, durant une quinzaine de minutes, ce peloton composé d’une vingtaine de personnes, a démontré son savoir-faire et sa fierté de servir son peuple.

Plus de 282 personnes décorées

Après la démonstration inédite du peloton du CNT, place aux décorations. Ainsi, 282 blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch manqué du 16 septembre 2015, y compris des personnes qui ont rendu de nobles services à la Nation par leurs actions, ont été élevées respectivement aux rang de Commandeurs, Officiers et Chevaliers. En plus d’eux, les différentes composantes des Forces armées nationales ont été distinguées pour les actes posés par la Grande muette contre le putsch manqué du 16 septembre dernier pour la sauvegarde des institutions de la République. Après la reconnaissance de la Nation à toutes ces composantes, la traditionnelle grande parade civilo-militaire peut alors commencer. Le peloton de la fanfare de la Garde nationale, relevant de l’armée de terre, ouvre le bal du défilé. Puis, les civils, estimés à plus de 1000 personnes issues de tous les domaines d’activités, défilent au rythme de la fanfare nationale sous le regard des plus hautes autorités et du corps diplomatique. Les majorettes de Ouagadougou ferment le défilé civil.

Pas de défilé aérien, ni de défilé motorisé

Place ensuite au défilé militaire et paramilitaire. Un moment attendu par tout le public. « Woalà ! Ya tond needa !  », s’est réjoui un citoyen, comme pour dire : « C’est eux qu’on attendait ! ». Contrairement aux années antérieures, c’est un défilé sobre qui a été présenté aux autorités et au public mobilisé sur l’avenue de l’Indépendance pour la circonstance. Pas de défilé aérien ni de défilé motorisé, encore moins de défilé d’armes lourdes ou d’unités d’élite des différentes composantes des Forces armées nationales. Mais la fanfare de la Gendarmerie nationale, le Prytanée militaire de Kadiogo (PMK), l’Académie militaire Georges Namoano, l’Ecole nationale des sous-officiers basée à Bobo-Dioulasso, les Anciens combattants, la Police nationale, la Douane, les Eaux et forêts, la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) et la Police municipale ont défilé. Ainsi donc, civils, militaires et paramilitaires ont tous défilé pour marquer leur attachement à la Nation. Après le traditionnel défilé, c’est le sentiment d’une mission bien accomplie qui animait le président du Faso, Michel Kafando, pour qui cette cérémonie donne l’occasion au peuple burkinabè de s’imprégner de l’importance de l’unité et de la symbiose nationale. En attendant de passer le témoin à son successeur Roch Marc Christian Kaboré, le président Michel Kafando qui a patronné sa dernière fête de célébration du 11-Décembre en tant que chef de l’Etat, a adressé des motions de remerciements à tous les groupes militaires, paramilitaires ainsi qu’à la société civile. Tous, il les a félicités pour leur contribution qui a permis de donner un cachet particulier à ce 55e anniversaire de l’accession du Pays des Hommes intègres à la souveraineté nationale et internationale. C’est après cette adresse que le chef de l’Etat, Michel Kafando, a pris son bain de foule pour souhaiter bonne fête à tous. Il faut noter que dans la ville de Ouagadougou, d’autres activités ont eu lieu au cours de ce 55e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso. A la fin du défilé, le président du Faso s’est rendu à la mosquée sunnite pour la prière de vendredi afin de communier avec les frères musulmans. Dans l’après-midi, il était à l’église centrale des Assemblées de Dieu et à la cathédrale de Ouagadougou, où il a pu communier avec les frères protestants et catholiques. Un concert gratuit animé par des artistes nationaux a été servi au public au stade municipal, désormais rebaptisé Stade Dr Joseph Issoufou Conombo, du nom du premier maire de la commune de Ouagadougou. Aussi, un gala de boxe et une foire de l’indépendance ont été organisés à l’occasion de ce 55e anniversaire de l’indépendance du Burkina. Rendez-vous a été pris en 2016 pour le 56e anniversaire.

Mamouda TANKOANO et

Valérie TIANHOUN

 

Réaction de quelques diplomates

Tulinabo Mushingi, ambassadeur des Etats-Unis au Burkina

« Ce fut un chemin très long et parsemé de gendarmes couchés ou de RSP couchés »

« Cette fête nationale est une occasion pour le pays de se remettre ensemble et de réconcilier toutes les couches sociales pour aller de l’avant. On a passé des moments difficiles depuis l’insurrection de 2014 jusqu’en novembre 2015. Et ce fut un chemin très long et parsemé de « gendarmes couchés » ou « de RSP couchés », mais c’était des gendarmes couchés figurativement et littéralement posés. Mais cela n’a pas empêché les Burkinabè de les vaincre et de continuer à avancer. Malgré tous ces obstacles, les élections ont pu se tenir. Nous espérons que dans un bref délai, les élus seront installés afin que nous puissions continuer de travailler et d’accompagner le Burkina dans le développement de l’économie durable, la sécurité et la bonne gouvernance. »

Gilles Thibault, ambassadeur de France au Burkina

« Nous avons assisté à une très belle cérémonie »

« Nous avons assisté à une très belle cérémonie qui est intervenue dans un contexte formidable pour le Burkina. Les élections se sont déroulées au mieux. Ce qui permettra à l’ensemble des Burkinabè de pouvoir envisager l’avenir avec beaucoup d’optimisme et relever les défis. Nous souhaitons une bonne et excellente année pour le Burkina. Que les familles puissent manger, se vêtir et se soigner.»

Propos recueillis par M.T. et V. T.

Propos de récipiendaires

Oscibi Johann, décoré au nom des mouvements de la société civile

« Je dédie cette distinction à la jeunesse burkinabè »

« C’est une satisfaction pour moi de recevoir cette médaille en ce jour du 55e anniversaire de l’indépendance de notre pays. Je dédie cette distinction honorifique à la jeunesse burkinabè tout entière qui a cru au vrai changement et qui a lutté au péril de sa vie pour une vraie démocratie au Burkina.»

Ousmane Sanfo, décoré au titre des blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014

 

« La solution n’est pas de décorer les blessés, mais de les aider à recouvrer la santé »

« Nous nous réjouissons de cette décoration honorifique des autorités de la Transition pour la lutte que nous avons menée pour sortir notre pays de la mauvaise gouvernance. La solution n’est pas de décorer les blessés, mais de les aider à recouvrer la santé. Car, il y a beaucoup de nos camarades de lutte qui sont toujours sans aucune aide pour leurs soins et les activités qu’ils mènent. Nous ne souhaitons pas que le président élu prenne l’exemple du régime de Blaise Compaoré pour diriger ce pays. »

Adama Démé, décoré au titre des blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014

« Je dédie cette médaille à tous les martyrs »

« Je fais partie des blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. J’ai été décoré à ce titre. C’est une reconnaissance de la Nation et je remercie les autorités de la Transition d’avoir pensé à nous. Je dédie cette médaille à tous les martyrs et les blessés de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et du putsch du 16 septembre dernier. »

Blandine Ouédraogo, décorée au titre de la LONAB

« Je dédie ma médaille à tout le personnel de la LONAB »

« J’ai été décorée Officier de l’Ordre du mérite pour le compte de la LONAB à l’occasion de son 25e anniversaire. C’est un sentiment de joie partagée avec tout le personnel. Je dédie ma médaille à tout le personnel de la LONAB, car c’est grâce à son effort que j’ai été décorée ce matin. »

Propos recueillis par M.T. et V. T.

Les à-côtés

* Le coup de sang de Daouda Ouédraogo, photographe au ministère des Affaires étrangères

Quelle mouche a bien pu piquer notre très cher ami et confrère Daouda Ouédraogo, photographe au ministère des Affaires étrangères et de la coopération régionale ? L’on est tenté de se poser plusieurs fois la question, au regard de l’incident qui s’est produit entre lui et les Forces de l’ordre à la cérémonie du défilé du 11-Décembre dernier. On a beau le voir à de grandes cérémonies, ce qui s’est produit entre lui et les Forces de l’ordre a surpris plus d’un. Ce que l’on a pu avoir comme information est que la sécurité avait délimité les aires des officiels, interdisant à tout photographe de franchir la barrière pour une quelconque prise de vue. C’est en voulant le faire par force que notre cher ami a été saisi par la sécurité pour être expulsé des lieux manu militari. L’incident s’est clos avec la compréhension de tous et la cérémonie a pu bien se dérouler.

* Roch Marc Christian Kaboré réclamé par ses militants

Roch Marc Christian Kaboré, élu au soir du 29 novembre dernier président du Faso, n’a pas pu effectuer le déplacement à la cérémonie du défilé le 11-Décembre dernier. Toute chose qui se comprend parce que la passation de charge entre l’enfant de Tuiré fraîchement élu et celui de Komsilga n’a pas encore eu lieu. Et la présence du fils de Bila Kaboré à la cérémonie pouvait créer, selon certaines sources, des ambiguïtés pour bon nombre de citoyens qui le considèrent déjà comme le président du Faso. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nom du futur locataire de Kosyam était scandé par plusieurs spectateurs, surtout les militants du MPP. Dans la foule, l’on pouvait entendre ceci : « A Rock béyè nè ? Tond président wa Pa wa là ! » (NDLR : en mooré, Roch est où ? Notre président n’est pas venu ?).

* Le corps diplomatique fortement mobilisé

Si l’on a pu noter une grande absence des délégations étrangères au 54e anniversaire de l’indépendance du Burkina tenu à Dédougou, en raison de la maladie d’Ebola qui sévissait dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, comme l’avait reconnu le comité d’organisation en son temps, cette fois-ci, la délégation n’a pas marchandé sa mobilisation, surtout le corps diplomatique et les partenaires techniques et financiers accrédités au Burkina Faso. Ce qui était évident, on dénombrait la présence d’une centaine de diplomates sur l’avenue de l’Indépendance pour le défilé civilo-militaire du 55e anniversaire de l’accession du Burkina à la souveraineté nationale et internationale.

Rassemblés par M.T.

 


Comments
  • Sous la transition, on constate que des efforts ont été fournis pour le choix des personnes décorées en 2015 pour service rendu à la nation. La reconnaissance des mérites des uns et des autres à leur juste mesure participe de la saine émulation pour le travail bien fait. La décoration du directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo, monsieur Bibia Robert Sangaré en qualité d’officier de l’ordre national est la reconnaissance des mérites d’un homme qui donne le meilleur de lui-même pour assumer pleinement les responsabilités qui lui sont confiées. Depuis son arrivée à la direction générale de l’hôpital Yalgado en 2012 suivant la procédure d’appel à concurrence, l’homme a su mettre en œuvre ses compétences de management axé sur les résultats pour rehausser la qualité des infrastructures et des soins au CHU Yalgado. Extension et rénovation des urgences médicales, traumatologiques, de la maternité, réalisation de caniveaux au sein de l’hôpital etc… sont entre autres des actions palpables de progrès qu’il a impulsées à l’hôpital Yalgado. C’est à juste titre que son mandat de DG de 3 ans renouvelable une fois a été renouvelé pendant que pour d’autres ont été résiliés pour insuffisance de résultats. Félicitation donc au DG de Yalgado pour ses efforts qui profitent à tous en matière de santé au CHU Yalgado, hôpital de référence nationale.

    14 décembre 2015

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