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56e ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE DU BURKINA : Belle fête à Kaya


C’est la ville de Kaya, chef-lieu de la province du Sanmatenga, qui a abrité les festivités du 56e anniversaire de l’indépendance du Burkina, le 11 décembre 2016. Commémorée sous le thème : « démocratie, défis sécuritaires et progrès économique et social », en présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, cette fête a réuni la population de la région du Centre-Nord et ses environnants.

 

Après le rendez-vous manqué de 2015, dû au coup d’Etat manqué de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la ville de Kaya a pu relever le défi, cette année, en organisant le 56e anniversaire de l’indépendance. En effet, cette célébration est la première du genre, intervenue dans un contexte de démocratie après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 puis une période transitionnelle d’une année. Elle était donc, pour le président Kaboré qui est au pouvoir il y a un an, et le comité d’organisation, une manière d’offrir à tous les Burkinabè, l’occasion d’analyser son passé et de se projeter dans l’avenir avec sérénité. « Démocratie, défis sécuritaires et progrès économique et social », c’est le thème sous lequel a été commémorée la fête nationale. Très tôt dans la matinée du 11 décembre, hommes, femmes et enfants de la région ont tous convergé vers l’avenue de l’Indépendance de Kaya pour être témoins de la fête. Comme personne ne voulait se faire conter l’évènement, malgré le froid et la poussière en cette période d’harmattan, la mobilisation était forte. La cérémonie devait débuter à 9h 00, mais déjà vers 6h du matin, la mobilisation était au rendez-vous. Après quelques heures d’attente, le chef de l’Etat, chef suprême des armées, fait son apparition à bord d’un véhicule de commando avec  à ses côtés le chef d’état-major général des armées, Pingrenoma Zagré. Dans une tenue traditionnelle Faso Danfani, la main levée et le sourire aux lèvres, il salue les populations qui l’ovationnent et lui jettent des cris de joie. Debout comme un seul homme devant le drapeau national, les populations ont entonné avec le chef de l’Etat l’hymne national, signe de leur détermination pour la paix et de leur appartenance à la nation burkinabè. Après l’installation du président, place au défilé qui a mobilisé au total 3 000 civils et 2 000 militaires. Ce défilé a été l’un des moments forts de la fête que les Kayalais attendaient  avec impatience. Malgré la pression des Forces de l’ordre pour maintenir la sécurité, les populations du Centre-Nord ont assisté à ce défilé plein d’émotions et d’acrobaties. Ce sont les  élèves de l’école Belemtissé de la ville de Kaya qui ont ouvert le bal, suivis des défilants des différents ministères, des institutions étatiques, des structures privées, des associations et  organisations privées. Ce défilé civil a été bouclé par les majorettes du Burkina. La parade militaire a, quant à elle, connu la participation de tous les corps de l’armée burkinabè, sous l’animation de la fanfare nationale. Ce beau défilé a été positivement apprécié par le président Roch Marc Christian Kaboré: « Nous avons assisté à une belle parade militaire et civile. C’est le lieu pour moi de saluer tous ceux qui ont participé à ce défilé, en particulier le ministre de la Sécurité du Mali, ainsi que les populations de Kaya et environnants pour la mobilisation. C’est la première année du renouveau démocratique dans notre pays, donc nous devons être fiers d’avoir tenu cette célébration. Je rappelle que je suis le 2e chef de l’Etat civil du Burkina et c’est avec une grande fierté que je participe pour la 1er fois en tant que président, à cette célébration et je profite souhaiter à tous les Burkinabè et à tous ceux qui vivent au Burkina une bonne fête de l’indépendance. Que Dieu nous donne encore plus de santé pour que nous nous retrouvions l’année prochaine avec la même ferveur et la même détermination pour notre cher pays ». La population de Kaya, quant à elle, s’est réjouie de cette fête. Les ressortissants de Boulsa qui avaient annoncé qu’elles boycotteraient les activités de la célébration, étaient bien présents à la fête et ont même participé à la parade. Après Kaya, rendez-vous est donné à Gaoua dans la région du Sud-Ouest, pour le 11-Décembre 2017.

 

Valérie TIANHOUN et Madi OUEDRAOGO

 

 

Les à-côté de la célébration

 

Quand les journalistes de la presse privée du Burkina menacent de boycotter la couverture médiatique de la célébration

 

Il a fallu l’intervention du président du comité d’organisation du 56e anniversaire de l’indépendance, Simon Compaoré, pour que les journalistes acceptent de couvrir la célébration du 11-Décembre 2016. Arrivés à Kaya dans la matinée du vendredi 9 décembre, ces derniers  avaient décidé de rebrousser  chemin le même jour. Pour cause : négligence de la part du comité d’organisation, conditions d’hébergement,  de restauration et surtout de prise en charge très dérisoire. En effet, une somme journalière de 3 500 F CFA était prévue par le comité comme perdiem pour chaque journaliste. Chose que les journalistes ont refusé et ont décidé à l’unanimité de plier bagage. Mais vite, le premier responsable du comité d’organisation a pris l’affaire en main et s’est entretenu avec les journalistes. C’est ainsi que les choses sont rapidement rentrées dans l’ordre et ces derniers ont repris caméras, micros et calepins.

 

Quelques filles et fils de la région apprécient la célébration

 

Lassané Badiel, exploitant de salle de cinéma

 

« La fête était à la hauteur ; elle nécessite qu’on l’organise aussi comme les autres manifestations d’envergure internationale, vu qu’en une journée, la ville de Kaya n’a pas pu contenir le monde. Nous sommes présents pratiquement à Kaya il y a de cela une semaine et nous avons remarqué que les gens ont eu des difficultés d’hébergement, de déplacement, car la plupart du temps, ceux qui ne sont pas venus avec des moyens de locomotion  avaient des difficultés pour se déplacer. Parce que les sites des activités étaient éloignés les uns des autres. Mais ce que j’ai apprécié, c’est que bien que les gens soient venus d’autres régions, la population de Kaya s’est appropriée la fête. La mobilisation était bonne. Du stade municipal où a été jouée la finale de la Coupe de l’indépendance, comme à la salle polyvalente pour la nuit du slam et du défilé de mode, l’engouement était  au rendez-vous. La parade était magnifique du côté civil et militaire. J’ai même défilé au compte du ministère de la Culture, mais il y a d’autres défilants qui n’étaient pas contents car la prise en charge était dérisoire à leurs yeux, parce que nous sommes dans un mois glacial. Le bilan que nous pouvons faire est que le problème d’hébergement des festivaliers doit être pris au sérieux car chaque année, le problème se pose et on ne trouve toujours pas de solution. Nous avons aussi remarqué le manque de parkings dans les zones festives de la ville. Il arrivait que nous garions nos engins sans la moindre sécurité, tout en priant le bon Dieu d’éloigner les voleurs. »

 

Balkissa Ouédraogo, chargée de clientèle à la Générale des assurances de Kaya

 

« La fête a été belle. Nous saluons avec joie et enthousiasme cette célébration dans notre région. Les activités étaient de taille, surtout le défilé de ce matin. Il nous a émerveillés. Le défi de la sécurité dans notre pays est aussi en passe d’être relevé, car nous avons remarqué un changement positif à ce niveau. »

 

Les vendeurs de brochettes et de Kourakoura se frottent les mains

 

Fatoumata Moyenga, vendeuse de Kourakoura

 

« Grâce à cette fête de 11-Décembre, j’ai pu faire un bon chiffre d’affaires dans la vente des kourakoura (NDLR : les kourakoura sont des chips qui sont fabriqués traditionnellement  à base d’arachide et d’huile. On peut trouver ces chips dans d’autres villes du Burkina, mais la ville de Kaya est celle qui a une renommée dans sa particularité de fabrication et de consommation). Je suis très contente de la tenue de la fête de l’indépendance à Kaya. C’est un moment que nous avons attendu il y a longtemps, mais voilà qu’il est enfin là. Cette commémoration a fait changer la ville de façon positive sur tous les plans et nous nous en réjouissons. Je souhaite une bonne fête de l’indépendance à tous les Burkinabè. »

 

Ousmane Kargougou, vendeur de brochettes

 

« Je suis fier de la mobilisation et de l’engouement des festivaliers. Cela nous permet de faire la promotion des différentes spécialités de notre région. Je suis né trouver mon père dans ce métier et je lui ai emboîté le pas. Donc, cela fait plus de trente ans que je vends des brochettes et ce métier me nourrit ainsi que ma famille. Bon nombre de personnes connaissent la ville de Kaya à cause des brochettes que nous grillons. Une manière de griller très particulière et un goût particulier que nos clients adorent. Donc, c’est une immense joie pour moi, que cette fête soit célébrée dans notre ville. »

 

Historique du 11-Décembre

 

La date du 11 décembre est celle consensuelle choisie pour la célébration de l’indépendance du Burkina Faso. En effet, la date réelle de proclamation de la souveraineté nationale du pays est celle du 5 août 1958. Le 11 décembre 1958 a été celle de la proclamation de la République de Haute Volta au sein de la communauté française. Une proclamation qui fait suite au référendum du 28 septembre 1958, accepté par 99,5% des votants et 75% des inscrits. Selon certaines sources, le 11 décembre a été choisi pour célébrer l’indépendance pour les raisons suivantes : éviter que la fête ne soit gâchée par la pluie, août étant un mois pluvieux et de travaux champêtres, la plupart des populations se trouvant dans les champs à cette période. Il y a aussi le fait que les élèves qui doivent défiler sont en vacances en août. L’avènement  de la révolution du 4 août 1983 considère les dates du 11 décembre et du 5 août comme les fêtes des réactionnaires. La fête nationale est désormais célébrée le 4 août. Finalement, c’est l’Assemblée nationale qui va départager la classe politique et choisir le 11-Décembre comme date consensuelle de célébration de l’indépendance. Depuis lors, le 11-décembre est célébré chaque année avec l’adresse du chef de l’Etat à la Nation. Un grand défilé civil et militaire a lieu à Ouagadougou sur l’avenue de l’Indépendance, en présence des premières autorités. Le Conseil des ministres du 29 juin 2016 a adopté un rapport relatif à une nouvelle programmation des régions qui doivent abriter la commémoration de la fête nationale. Après Gaoua, chef-lieu de la région du Sud-Ouest, qui accueille les festivités  de 2017 pour clôturer la programmation en cours, les étapes suivantes sont : Manga en 2018 dans la région du Centre-Sud, Tenkodogo en 2019 dans la région du Centre-Est, Banfora en 2020 dans la région des Cascades et Ziniaré en 2021 dans la région du Plateau Central.

Source : Dossier de presse


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