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60e ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE DE LA RCA


La République centrafricaine (RCA) a célébré, le 13 août dernier, le 60e anniversaire de son accession à l’indépendance. Et c’est peu dire que cette célébration aura été exceptionnelle. En effet, contrairement à bien des Etats africains qui ont fait dans la sobriété, la RCA a organisé une parade militaire. Chose que les Centrafricains n’avaient plus vue depuis plusieurs décennies mais qui cache mal leur désenchantement. En effet, ce n’est un secret pour personne que la RCA, comme bien des pays africains, est loin d’avoir réalisé le rêve des pères fondateurs : celui de  ne plus être exploité mais surtout de prendre son destin en main, et ce, aux fins d’offrir paix, prospérité et liberté au peuple oubanguien.  Et cela ne saurait étonner outre mesure. Comment, en effet, un pays qui n’a jamais connu de stabilité politique, peut-il connaître un développement harmonieux? En effet, l’histoire de l’ex-Oubangui- Chari est écrite en lettres de larmes et de sang.  David Dacko qui a pris les rênes du pouvoir après l’indépendance en 1960, a été renversé, cinq ans plus tard, par un coup d’Etat, favorisant l’accession au pouvoir de l’un des plus ubuesques dirigeants du continent, Jean-Bedel Bokassa. Animé d’un goût immodéré du pouvoir, il s’autoproclamera empereur après une décennie de gouvernance. Ce dirigeant autocrate se sera livré à toutes sortes de frasques avec un gaspillage insultant des richesses du pays. Mais il sera chassé du pouvoir comme un malpropre. Et ironie du sort, l’homme qu’il a renversé, David Dacko, sera rétabli dans ses fonctions par l’entremise de la France. Depuis lors, la Centrafrique s’est installée dans une succession de coups d’Etat. Le pays n’a connu ses premières élections libres avec le multipartisme qu’en 1993. Mais cette nouvelle ère qui a porté Ange Félix Patassé au pouvoir et qui a suscité beaucoup d’espoirs, n’aura été que de courte durée, puisqu’un certain François Bozizié qui piaffait d’impatience de prendre le pouvoir, fera parler encore… la poudre.

 

Depuis l’indépendance, la Centrafrique a servi de source d’approvisionnement de certaines puissances étrangères

 

Mais comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, ce dernier sera, à son tour, évincé du pouvoir au cours de son deuxième mandat en 2013 par la Séleka, du nom de cette rébellion conduite par Michel Djotodia. Survint alors une guerre civile  qui  a mis le  pays sens dessus dessous. Et malgré l’élection, en 2016, de Faustin Archange Touadéra, une bonne partie du pays reste sous la férule des milices Anti-balaka fidèles à Bozizé qui ne fait pas mystère de sa volonté de revenir aux affaires. C’est dire si 60 ans après l’indépendance, les Centrafricains ne devaient pas être fiers. En tout cas, Barthélémy Boganda, le père de la Nation, devrait se retourner dans sa tombe. Mais à qui la faute si la Centrafrique est aujourd’hui un Etat failli ? Evidemment, à ses dirigeants qui n’auront pas été capables de voir plus loin que le bout de leur nez. A quelques exceptions près, ils n’ont été que de piètres dirigeants. On le sait, ce petit pays de 4,5 millions d’habitants en 2020, regorge d’énormes ressources naturelles. N’est-ce pas d’ailleurs la convoitise de ces richesses qui a longtemps fait le malheur du peuple centrafricain ? Occidentaux et autres prédateurs qui ont accouru au chevet de ce grand malade, ne le font pas pour les beaux yeux des Centrafricains. Bien au contraire, on a lorgné les pierres précieuses dont regorge le sous-sol centrafricain. La vérité est que depuis l’indépendance, la Centrafrique a servi de source d’approvisionnement de certaines puissances étrangères en commençant par le pays colonisateur. On le sait, ce n’est pas de gaieté de cœur que la France a accordé la souveraineté nationale et internationale à ce pays de l’Afrique centrale dont elle a longtemps exploité les richesses. Bien entendu, tout cela ne peut absoudre les dirigeants centrafricains qui se sont succédé,  de leur gouvernance erratique.

 

Dabadi ZOUMBARA  

 

 

 


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