HomeA la une7e CONFERENCE ANNUELLE DES PRESIDENTS DES PARLEMENTS AFRICAINS : Pour un meilleur accès des femmes à la terre

7e CONFERENCE ANNUELLE DES PRESIDENTS DES PARLEMENTS AFRICAINS : Pour un meilleur accès des femmes à la terre


 

La 7e conférence annuelle des présidents des parlements et de sénats d’Afrique a refermé ses portes le 7 août dernier au siège du parlement panafricain sis à Midrand à Johannesburg en Afrique du Sud. Ce fut l’occasion pour les parlementaires africains de formuler des recommandations aux présidents des chambres africaines pour une autonomisation réelle des femmes. Ce qui passe par le respect de leurs droits, notamment leur accès à la terre qui pose problème dans les différents pays du continent noir.

Tout en appréciant le choix du thème : « 2015, année de l’autonomisation  et du développement des  femmes dans le cadre de l’agenda 2063 de l’Afrique », les participants ont mis l’accent sur les femmes et les veuves parce qu’elles représentent les couches les plus vulnérables de la société en matière d’accès à la terre et du droit foncier. Pour ce faire, la conférence  a exhorté le parlement panafricain à s’engager activement auprès des parlements régionaux et des Assemblées législatives pour plaider en faveur des réformes et du suivi de l’appui aux femmes en matière d’accès et de sécurité foncière. Les participants ont demandé aux différents parlements nationaux d’encourager les gouvernements au plan national afin qu’ils appuient l’appel relatif à l’objectif de 30% à réaliser en faveur des femmes concernant les nouvelles allocations foncières , la documentation relative aux droits fonciers et l’emploi dans les institutions d’administration et de gestion foncière. Cela dit, en tant que législateurs, les parlementaires africains examineront les politiques de financement inclusif au bénéfice des femmes en votant des lois facilitant l’accès des femmes aux ressources. C’est pourquoi la conférence a souhaité que le réseau des femmes parlementaires du continent, en synergie avec les   parties intéressées et les partenaires au développement, mobilisent les ressources en matière d’analyse  au sein des parlements nationaux et régionaux ; des caucus et des commissions permanentes spécialisées afin de promouvoir l’égale représentativité des femmes et en définitive réaliser l’intégration des peuples si chère à l’Union africaine. Et pour y parvenir,  cela nécessite la franche collaboration avec les parlements nationaux dans la promotion d’un environnement économique favorable qui soutient le secteur informel généralement tenu par les femmes, notamment  rurales ; d’où la nécessaire participation des femmes dans les zones de libre-échange. C’est du reste dans cette perspective que les parlementaires veulent examiner le récent Accord commercial tripartite signé entre le COMESA, l’EAC et la SDAEC pour s’assurer que la question du genre a été prise en compte. Pour lutter contre toute forme de discrimination, il a été demandé aux différents Etats-parties de s’assurer que les femmes font habituellement  partie des missions de maintien de la paix et que ce faisant, elles ont été bien équipées et préparées. A ce propos, les parlementaires africains ont rendu un vibrant hommage au Rwanda pour les efforts sans cesse conjugués en matière de promotion et de respect des droits de la femme. Car, reconnaît le président du parlement panafricain Roger Nkodo  Dang, au Rwanda, nombreuses sont les femmes qui  occupent de hautes fonctions d’Etat. Après le Rwanda, vient  l’Afrique du Sud où les femmes représentent 41% des membres de gouvernement et d’institutions. Convaincue que toutes ces recommandations ne peuvent jamais être mises en œuvre sans une grande visibilité du Parlement panafricain (PAP), la conférence a aussi relevé la nécessité d’augmenter la fréquence de la tenue  de ses activités à travers par exemple la création d’un bureau / section ou point focal qui assurera la liaison entre le PAP et les parlements nationaux. Concernant la position des  parlements africains sur la Conférence des Nations Unies relative au changement climatique (la conférence des parties- COP21) prévue du 30 novembre au 11 décembre à Paris  en France, la conférence des parlementaires africains entend proposer un nouvel accord à négocier pour s’assurer que les objectifs liés à la protection de l’environnement comme facteur-clé pour la réalisation des ODD seront atteints au profit du continent noir. Mieux, elle appelle ouvertement à la constitution urgente  d’un groupe de travail dirigé par le PAP pour mettre en place un groupe de travail parlementaire au nom de tous les Parlements africains sur  la COP21 et ce, en vue d’une déclaration conjointe. Cela permettra d’aller vers la transformation des économies nationales  de manière très durable, de promouvoir l’investissement dans la science, l’innovation et la technologie, conditions sine qua non pour la sécurité, la paix et la stabilité politique du continent. Quant à la signature et la ratification du Protocole révisé du PAP , la conférence demande aux présidents des parlements régionaux et nationaux d’intégrer dans leurs  ordres  du jour des  débats en plénière relatifs au protocole révisé en vue de la vulgarisation, de la promotion et de la mise en œuvre des instruments juridiques, programmes et politiques de l’UA dans les différents Etats membres. C’est à ce prix que le slogan « une Afrique, une voix » aura tout son sens au grand bonheur des peuples africains.

Boundi OUOBA (de retour de Johannesburg  en Afrique du Sud)

ENCADRE

Le parlement panafricain en bref

Le parlement panafricain (PAP) a été pensé par l’Union africaine (UA) dans le but de faciliter le dialogue et le contact entre les parlementaires des différents pays du continent noir. Il  totalise aujourd’hui dix ans d’existence. La conférence des présidents de parlements est une réunion consultative annuelle visant à faire en sorte que les parlements nationaux et régionaux soient informés des processus et décisions de l’UA. Depuis 2008, le PAP organise la conférence  des présidents de parlements orientée essentiellement sur la transformation de l’institution en un organe législatif en mettant l’accent sur la Charte africaine de l’UA sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance. Cela permet également de créer un cadre de ratification et d’appropriation des décisions et des politiques de l’UA et de diffuser des informations relatives aux activités du PAP ainsi que les décisions de l’UA. Le président actuel du PAP est le Camerounais Roger Nkodo Dang. Il a été élu pour un mandat de trois ans.


No Comments

Leave A Comment