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8-MARS SUR FOND D’INSECURITE AU BURKINA


Le dimanche prochain, soit dans 48 heures seulement, sera célébrée la Journée internationale de la femme. Ce sera l’occasion pour le monde entier de rendre hommage à la femme. Quoi de plus normal quand on sait que c’est la femme qui donne la vie. Pour faire plus court, je dirais que la femme est la mère de l’humanité ; elle qui, parfois, perd la vie en voulant donner la vie. Au Burkina Faso, le 8-Mars, ainsi qu’on l’appelle, sera célébré sous le thème suivant : « Crise sécuritaire au Burkina Faso : quelle stratégie pour une meilleure résilience des femmes » ? Pour un thème d’actualité, c’en est un au regard du contexte national ou sous-régional marqué par la montée de l’insécurité ; en témoignent les différentes attaques enregistrées ça et là. Les femmes faisant partie des couches les plus vulnérables face à cette crise sécuritaire, elles ne pouvaient donc pas faire abstraction de ce qui se passe dans notre pays. Du reste, je sais qu’elles  sont nombreuses, ces femmes burkinabè qui, pour sauver leur peau, ont quitté leurs villages respectifs pour trouver refuge ailleurs. Je me rappelle que pas plus tard qu’en début janvier dernier, j’ai vu des femmes, par colonnes entières, bébés au dos ou aux flancs, parcourir des dizaines de kilomètres à la recherche de contrées viables. J’avoue que ce jour-là, j’ai versé des larmes, tant cette scène me faisait de la peine. C’est pourquoi j’ai applaudi à tout rompre quand j’ai vu que le thème du 8-Mars est en lien étroit avec la situation sécuritaire qui prévaut dans notre pays. Mon souhait est qu’au-delà des mots, ce 8-Mars soit un moment d’introspection profonde sur la situation de la femme. Quand je dis la femme, je ne parle pas de celle qui roule dans les grosses cylindrées à Ouaga ou à Bobo. Non! Je parle beaucoup plutôt de la femme rurale qui, il faut avoir le courage de le reconnaître, passe pour être une laissée-pour-compte.

 

C’est un cri du cœur que je lance

 

Ce n’est pas moi qui le dis. Les faits  parlent d’eux-mêmes. Je me rappelle, comme si c’était hier, ces deux pauvres dames qui, dans un village de la région de l’Est, avaient perdu la vie alors qu’elles revenaient d’une corvée d’eau à près de 15 kilomètres. Leur charrette, je m’en souviens, avait sauté sur un engin explosif, les tuant sur le coup. Et ce cas est loin d’être isolé. On peut même multiplier les exemples au Centre-Nord et au Sahel où des femmes enlevées par des individus armés ou si vous voulez, par des bandes armées, servaient d’esclaves sexuelles avant d’être plus tard libérées par les Forces de défense et de sécurité (FDS). Je prends ces deux exemples pour dire aux uns et autres qu’il ne suffit pas de s’asseoir, le jour du 8-Mars, dans des salons feutrés à Ouagadougou, pour dire que l’on est solidaire des  femmes victimes des violences terroristes. Il faut aller au-delà avec des actions concrètes. Surtout quand on sait qu’elles sont nombreuses, ces femmes qui n’ont pas où loger et qui peinent à s’offrir un seul repas par jour. En tout cas, c’est un cri du cœur que je lance et je souhaite que les uns et les autres m’entendent. Plutôt que la bamboula, faisons mieux! Car aujourd’hui, ce sont les autres. Peut-être que demain, ce sera notre tour. On ne sait jamais! Bonne fête de 8-Mars à toutes les femmes!

                                               « Le Fou »


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