SITE D’ORPAILLAGE DE OUADARADOUO : Un affrontement fait des blessés dont le préfet de Gbomblora
6 blessés dont un grave, des motocyclettes endommagées ; tel est le bilan d’un affrontement qui a eu lieu dans le département de Gbomblora entre trois villages le 22 mars dernier. Un site d’orpaillage litigieux est à l’origine de ce conflit.
Le dimanche 22 mars 2015, les jeunes des villages de Doukoumina et Thiombolo sont allés attaquer ceux de Ouadaradouo. Ils accusent ces derniers d’avoir violé l’accord sur la fermeture d’un site qu’ils ont découvert et dont l’exploitation posait problème. En effet, un nouveau site d’orpaillage ayant été découvert dans le village de Ouadaradouo, il est revendiqué par Doukoumina qui se dit propriétaire terrien. Ouadaradouo accepte d’exploiter le site et de partager les revenus avec son voisin. Mais le temps passe et la part de Doukoumina se fait attendre. Ceux du village de Doukoumina décident alors d’aller exploiter eux-mêmes le site. Malheureusement il n’y a pas eu de consensus. « Nos enfants ont été chassés du site. Nous sommes allés nous plaindre chez le préfet. Celui-ci nous a dit de nous entendre. En plus, ils ont refusé que nous installions le comptoir chez nous », explique Difilté Dah, leader des jeunes de Doukoumina. Le malentendu persiste. Pour Djoudjité Hien du village de Ouadaradouo, il n’y a pas eu entente parce qu’il y avait une plantation d’anacardiers sur le site et ils avaient commencé à les détruire. Ils ont donc, de commun accord, décidé de fermer le site au vu de toutes ces difficultés. Mais les gens de Ouadaradouo ont continué à l’exploiter clandestinement, ce qui a provoqué la colère de Doukoumina qui décide alors avec l’aide d’un autre voisin, Thiombolo, d’attaquer Ouadaradouo pour en découdre. Informé, le préfet de Gbomblora s’y est rendu en compagnie des agents des forces de l’ordre pour les sensibiliser sur les conséquences d’une telle décision. «Après un entretien qui semblait concluant, un groupe de jeunes armés de gourdins, de machettes et de fusils est venu nous attaquer », explique Djoudjité Hien. Cette agression a fait 5 blessés du côté de Ouadaradouo et un du côté des assaillants. Face à cette escalade de violences, le préfet a décidé de replier avec sa sécurité. A Thiombolo, ils sont tombés dans une embuscade. D’après les habitants de ce village, ils auraient été informés par téléphone de la mort d’un des leurs sur le site, et que c’est le préfet qui aurait tiré sur lui. C’est pour cela qu’ils ont agressé le préfet et sa sécurité. Ils les ont blessés avant de se rendre compte que les informations reçues étaient fausses.
Le lundi matin, le calme semblait revenir mais les populations se regardent en chiens de faïence. A Doukoumina comme à Thiombolo, il n’est plus question de négocier avec Ouadaradouo. « Ils doivent partir. Qu’ils retournent d’où ils sont venus et nous rendent nos terres», clament-ils.
Dar flavien DA
(Correspondant)