HomeOmbre et lumièreFRAUDES AU BAC G2 : Il faut situer les responsabilités

FRAUDES AU BAC G2 : Il faut situer les responsabilités


L’autre jour, dans ma balade, je suis tombé sur un morceau de journal dans lequel le président de l’Université de Ouagadougou informait les candidats au Baccalauréat série G2, que les épreuves de mathématiques allaient être reprises le 24 juin 2015. Pourquoi reprendre des épreuves qui se sont déjà déroulées? Est-ce pour donner deux diplômes aux candidats ? Pendant que je cherchais quelqu’un pour éclairer ma lanterne, un enfant m’apprend qu’en fait, le « pétrole » a encore coulé. Là, j’ai attrapé ma tête. On est foutu, si « le pétrole » a coulé, le pays sera donc plongé dans le noir. « Non, tu es vraiment fou », me rétorqua l’enfant, car le pétrole dont il s’agit ici, c’est la fraude. Il m’apprend du même coup qu’une candidate a transformé ses belles cuisses en tableau secret sur lequel elle avait recopié les épreuves. Voici une technique qui, si seulement elle pouvait servir à développer la Nation, allait me pousser à applaudir des deux mains. Hélas, la fraude ne sert qu’à développer la culture de la paresse, à déshonorer l’apprenant, ses parents, ses enseignants et le système éducatif burkinabè. A dire vrai, je pensais que le Burkina avait suffisamment tiré toutes les leçons du passé pour se prémunir contre ce phénomène. En tout cas, même si la mémoire m’abandonne quelque fois, je sais qu’il y a eu une période où personne ne parlait encore de « pétrole ». On avait le sentiment que cette pratique relevait désormais du passé tant les organisateurs des examens et concours avaient laissé croire qu’ils avaient tout mis en œuvre pour décourager les adeptes du raccourci et de la facilité. Même si je reconnais que le seuil « zéro  fraude » paraît une gageure. Comme quoi, le slogan de la Transition: « Plus rien ne sera comme avant », ne passera pas non plus par là. En vérité, cette situation ne m’étonne guère.

Il est bon de sévir pour l’exemple

Tant que l’environnement moral ne sera pas assaini, on peut être convaincu que la fraude ne s’arrêtera pas. Tant que des élèves choisiront la courte échelle comme moyen de succès, la fraude continuera son petit bonhomme de chemin. Tant que des parents nantis encourageront eux-mêmes cette pratique, tant qu’ils ne comprendront pas que la seule voie honorable de succès reste et demeure le travail, la fraude aura de beaux jours devant elle. Tant que des enseignants et autres examinateurs seront attirés par l’appât du gain facile, la fraude demeurera une réalité dans ce pays. Tant que les responsables en charge des examens et concours ne mettront pas un point d’honneur à lutter contre la tricherie, il ne faut pas espérer vaincre le phénomène. Toutefois, s’il est vrai que les différents acteurs sus-cités peuvent être à l’origine de la fraude, il est vrai que la technologie y est aussi pour quelque chose. Car, comme on le dit, tout ce qui est pensable par l’homme est réalisable par l’homme. Et les technologies de l’information et de la communication de l’heure, nous donnent les moyens de réaliser plus facilement ce genre de pratiques. Certes, je ne suis pas un agent de la NASA mais en fou éclairé, je sais bien que les dernières générations d’imprimantes,

de photocopieuses, les imprimeries, etc., ont permis à bien des personnes d’organiser des fraudes à grande échelle. Je ne suis pas un va-t-en-guerre comme certains pourraient le penser, mais pour un fou soucieux de l’image de son pays, il est bon de sévir pour l’exemple. En tout cas, si rien n’est fait, le diplôme burkinabè court le risque de se voir dévaloriser plus tard. Il faut taper du poing sur la table pour dissuader tous les partisans de la courte échelle.

« Le fou »


Comments
  • sévir au Burkina ici je pense pas nous sommes né dans la fraude , grandir dans le mensonge et se nourrir de détournement . le Burkina devrai organiser des examens le meilleur rallye cascade vole détournement pour nos enfants

    26 juin 2015

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