APRES NKURUNZIZA, KAGAME EN ROUTE POUR UN 3e MANDAT : Il faut sauver l’Afrique !
Ça y est ! Le président rwandais, Paul Kagamé, vient de mettre ses godasses dans le plat déjà faisandée de la démocratie dans son pays. Il se portera candidat à la présidentielle de son pays, pour un 3e mandat. Le Parlement rwandais vient, en effet, de lui donner son blanc-seing, en soutenant, sans surprise, une pétition de quelque 4 millions de Rwandais pour faire sauter le verrou des deux mandats autorisés dans la Constitution. N’en déplaise à tous les Africains qui souffrent et s’indignent de voir le continent offrir au reste du monde, le triste spectacle d’une gouvernance erratique décidément malade de ses dirigeants. Assurément, il faut sauver l’Afrique ! Sa barque va à vau-l’eau, malmenée par la houle ténébreuse des égoïsmes et de l’égocentrisme de ses gouvernants pour lesquels le pouvoir n’est bon que pour eux et seulement pour eux. Personne d’autre n’en devrait être digne ! C’est à la fois immoral et amoral. Kagamé ou le déluge ! devrait-on ainsi s’exclamer. Et les exemples de fanatisme du même genre pourraient être multipliés sur le continent, à l’instar du cas burundais avec pour personnage central un président déjanté qui devrait, à présent, ravir à Néron, la palme de l’ignominie. Après donc Nkurunziza, attaché jusqu’à la folie à son troisième mandat, Kagamé vient d’acter ce qu’il mijotait depuis un certain temps. Il ne reste plus qu’à tous les satrapes du continent rêvant de pouvoir à vie, de se convaincre que le Rubicon peut à présent être franchi. A cette allure, les jours de la démocratie dans la région des Grands Lacs et en Afrique centrale semblent tragiquement comptés. Assurément, on a parfois honte d’être Africain ! Et dire qu’avec cela, nous réclamons le respect des autres ! Incapables de respecter nos propres textes, prêts à désarticuler nos lois fondamentales, dans l’unique intérêt d’un mortel jamais rassasié de pouvoir. Carton rouge à tous ces potentats qui se réfugient derrière leur peuple pour s’autoriser ce qui leur est interdit et parlent indûment en son nom.
En s’ouvrant grandement un boulevard vers un 3e mandat, Kagamé devient une menace pour la stabilité du Rwanda
De fait, que vaut une pétition en Afrique, quand l’avenir du prince régnant est au coeur même de l’enjeu de ladite consultation ? Que faut un tel bout de papier au Rwanda, fût-il signé par des millions de Rwandais, quand elle pue à plein nez les pressions multiformes du pouvoir, dans un contexte de musellement des médias sur fond d’atteintes à la liberté de la presse, de ghettoïsation de l’opposition et de menaces graves sur ses acteurs ? Quid du respect des droits de l’Homme, qui est loin d’être le dada de l’homme mince de Kigali ? Quel dommage que Paul Kagamé n’ait pas eu la force morale suffisante pour faire enfin valoir ses droits à la retraite, après ses énormes services rendus à la Nation ! Quel dommage qu’il ait manqué à ce point l’occasion de sortir par la grande porte ! On doit, hélas, plutôt constater que Kagamé reste attaché aux délices, avantages et autres privilèges que procure le pouvoir d’Etat. Il ne semble pas en mesure de s’en détacher. C’est triste. Cela est d’autant plus malheureux qu’en s’ouvrant grandement ce boulevard vers un 3e mandat, Kagamé devient une menace pour la stabilité du Rwanda, dans ce contexte de plus en plus marqué par le refus des peuples africains, du pouvoir à vie. C’est sûr, sa candidature pour un 3e mandat ne manquera pas de susciter récriminations et frustrations, enfouies ou déclarées. Et cela n’augure rien de bon pour la paix sociale. A Paul Kagamé comme à tous ces dirigeants déterminés à se sédimenter au pouvoir, il faudrait rappeler que le… cimetière est rempli de gens qui se croyaient indispensables. Qu’ils se rassurent, tous autant qu’ils sont : le Rwanda, la RDC, le Congo-Brazzaville, etc., leur survivront, si jamais ils venaient brusquement à manger les pissenlits par la racine. Il est tout aussi bon qu’ils sachent que des gens aussi compétents, sinon plus, n’attendent seulement que l’occasion leur soit donnée pour montrer ce dont ils sont capables. Du reste, leurs propres formations politiques ne regorgent-elles pas de cadres compétents en mesure de poursuivre leur œuvre ? En tout état de cause, face au syndrome de la “tripatouillite” aiguë qui gagne de plus en plus du terrain en Afrique, le seul salut ne viendra que de ses peuples. Et c’est seulement au prix du sacrifice que tous les fossoyeurs de la démocratie seront mis en échec. Car, les peuples africains auraient tort de compter sur la communauté internationale, bien plus occupée à préserver ses intérêts sur le continent. L’heure est grave. Et si les peuples africains n’y prennent garde, ils entendront bientôt sonner le glas de la démocratie, dans l’attente d’être immédiatement mise en bière.
“Le Pays”
CESAR
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Ce qui est extrêmement inquiétant pour les Rwandaise et les Peuples des Pays des Grands Lacs, c’est le silence de tombeau de Madame Zuma, présidente de l’Union Africaine qui, pourtant, a vilipendé le président burundais au motif qu’il a violé la constitution de son pays.
Contrairement au cas Nkurunziza où le problème posé portait sur l’interprétation de la constitution et qui a été réglé par la Cour constitutionnelle du Burundi, les dispositions de la constitution rwandaise à savoir les articles 101 et 193 sont insusceptibles d’interprétation. Elles sont limpides. Leur violation est flagrante.
Par ailleurs, le monde entier a vu et entendu Kagame vilipendé le président burundais en l’accusant d’être un hors-la-loi. Le ridicule ne tue pas et est pour ce dernier dépourvu de sens.
En effet, c’est même Kagame qui est l’auteur direct de la constitution de 2003.
C’est bien lui qui, lors des travaux préparatoires de cette constitution, a ordonné aux rédacteurs de celle-ci d’ajouter à l’article 101 le dernier alinéa, contre l’avis des oligarques de son régime. Cet alinéa est limpide même pour un idiot mongolien. Il est insusceptible d’interprétation.
« Article 101.
Le président de la République est élu pour un mandat de sept ans renouvelable une seule fois.
En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. »
Il ressort cet article que dans tous les cas, aussi longtemps que notre constitution actuelle sera en vigueur, le nombre de mandats du président sont impérativement limité à deux. Et conséquemment toute manœuvre tendant à tripatouiller cet article constitue une violation caractérisée de la constitution.
L’article 193 quant à lui vient renforcer l’interdiction absolue de révision de la constitution prévue par l’article 101. En effet, dans son dernier alinéa, il précise que tout acte du gouvernement du gouvernement tendant à réviser la constitution est irrecevable. En clair, le gouvernement rwandais en fait Kagame en personne ne peut prendre un acte de quelque nature que ce soit tel que notamment le décret portant référendum aux fins de révision de la constitution. Le décret émane du gouvernement. Il est en l’espèce irrecevable en tout état de cause. Une fois de plus, c’est le même Kagame qui a ordonné aux rédacteurs de la constitution d’ajouter ce dernier alinéa.
« Article 193
L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République après délibération du Conseil des Ministres et à chaque Chambre du Parlement sur vote à la majorité des deux tiers de ses membres.
La révision n’est acquise que par un vote à la majorité des trois quarts des membres qui composent chaque Chambre.
Toutefois, lorsque la révision porte sur le mandat du Président de la République, sur la démocratie pluraliste ou sur la nature du régime constitutionnel notamment la forme républicaine de l’Etat et l’intégrité du territoire national, elle doit être approuvée par référendum, après son adoption par chaque Chambre du Parlement.
Aucun projet de révision du présent article ne peut être recevable. »
Sur les prétendues pétitions, il s’agit des documents qui ont été signés par les paysans rwandais illettrés et analphabètes sous menace des membres de la police politique du régime.
Il s’ensuit que même un idiot mongolien ne peut oser soutenir qu’il s’agit des pétitions émanant des Rwandais.
Même à supposer que par extraordinaire les paysans illettrés et analphabètes rwandais qui n’ont jamais lu la constitution comme des millions d’autres Rwandais au demeurant aient volontairement signé ces documents afin de demander qu’un tyran notoire qu’est Kagame soit président à vie, leur validité est subordonnée à leur conformité à la constitution.
Or, la constitution rwandaise dans son article 101 dernier alinéa exclut tout acte dont les pétitions tendant à modifier cet article. Par conséquent, ces pétitions sont contraires à la constitution et corrélativement elles sont dépourvues de toute valeur juridique.
Ce qui les experts en divagations dont les mots ridicule, honte, dignité et honneur sont dépourvus de sens semblent ignorer, dans tous les Etats dotés de constitutions, seule la constitution prévoient les conditions de fond et forme de leur révision. La constitution rwandaise ne prévoit pas les pétitions pour sa révision.
Les oligarques du régime ont rivalisé dans le ridicule et la mise en scène pitoyable. Ils sont la honte des Africains. En effet, comment une présidente de la chambre des députés d’un pays ne connait « le mot être fondé », exhibe des documents chiffons qu’il appelle pétitions alors qu’elle sait très bien que ces faux documents émanant de la police du régime qui ont été signés par les paysans sous les menaces et que des milliers de Rwandais dont moi-même lui ont écrit pour infirmer. Au surplus, des rwandais ont décrit le mode opératoire du régime relativement sur ces prétendues pétitions.
Quel intérêt avaient ces paysans pour infirmer devant les cameras du monde entier les affirmations de cette dame, présidente de l’assemblée nationale qui parle comme une analphabète ?
Kagame a prêté serment de respecter la constitution dans ces termes.
« Article 104
Sans préjudice des dispositions de l’article 196 de la présente Constitution, avant d’entrer en fonction, le Président de la République prête serment devant le Président de la Cour Suprême en présence des deux Chambres réunies du Parlement en les termes suivants :
«Moi, Kagame Paul, je jure solennellement à la Nation:
1° de remplir loyalement les fonctions qui me sont confiées ;
2° de garder fidélité à la République du Rwanda ;
3° d’observer et défendre la Constitution et les autres lois ;
4° de préserver la paix et l’intégrité du territoire et de consolider l’Unité Nationale ;
5° de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge sans discrimination aucune;
6° de ne jamais utiliser les pouvoirs qui me sont dévolus à des fins personnelles ;
7° de garantir le respect des libertés et des droits fondamentaux de la personne et de veiller aux intérêts du peuple rwandais.
En cas de parjure, que je subisse les rigueurs de la loi.
15 juillet 2015Que Dieu m’assiste. »
Si par malheur Kagame persiste dans ses méfaits et qu’il s’autoproclame président à vie en 2017, il sera un hors-la-loi et sera traité comme tel. S’il refuse de se conformer à la constitution, les Rwandais seront légitimement contraints de prendre les armes pour le faire déguerpir.
La où il y a la tyrannie ou la contrainte, il n’y a plus de liberté, là où n’y a pas de liberté, il n’y a plus de justice.
Le régime rwandais est un régime tyrannique sui generis sur le continent africain.
Il s’ensuit qu’aucun africain sérieux ne peut accorder une moindre crédibilité aux dires dignitaires rwandais qui sont la honte des Africains.
Nos anciens qui n’avaient pas fréquenté l’école avaient un sens aigu de l’honneur et de dignité.
Un homme dépourvu de sens de l’honneur et de dignité même un chien ne peut le respecter.
Que le Plus Haut ait Pitié des Rwandais.