ATTENTATS-SUICIDES AU TCHAD : Deby est prévenu
Aboubacar Shekau et ses hommes viennent encore de réussir un coup de pub. Pour ces fous d’Allah, la meilleure manière de braquer l’attention de tous sur eux, c’est de faire le mal pour le mal avec le plaisir du mal. En effet, tour à tour, ils ont déjoué les dispositifs sécuritaires mis en place en frappant de plein fouet trois pays situés sur la ligne de front : 4 civils tués, le 28 janvier au Nord du Cameroun ; au moins 50 personnes massacrées au Nord-Est du Nigeria près de Maïdiguri, le 30 janvier. Et ce n’est pas tout. Car deux attentats-suicides ont fait au moins trois morts et cinquante-six blessés, hier, 31 janvier, dans deux localités du lac Tchad. En tout cas, Boko Haram voudrait faire un pied de nez au président tchadien qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Surtout que ces derniers attentats interviennent au lendemain du 26e sommet de l’Union africaine (UA) qui a vu le président Idriss Deby Itno porté à la tête de l’instance continentale pour une durée d’un an.
Deby devra trouver une réponse rapide
Connaissant la détermination affichée de l’homme à casser du djihadiste, bien des gens ont vu en ce choix, la volonté de l’UA de faire de la lutte contre l’insécurité une priorité. Car à l’allure où vont les choses, c’est peu dire, qu’il y a péril en la demeure. La preuve est que, même les pays qui étaient présentés comme des ilots de paix dans une région instable ne sont plus à l’abri. En témoignent les récentes attaques sanglantes qui ont secoué le Burkina Faso, en mi-janvier dernier, et qui ont fait des dizaines de morts. De toute façon, le président Deby est prévenu. Boko Haram ou du moins, l’Etat islamique de la province de l’Afrique de l’Ouest ne lui fera pas de quartier. Prenant toute la mesure du péril, il lui revient, de concert avec ses pairs du continent, de mettre, de toute urgence, en place une stratégie concertée pour réduire la voilure des djihadistes qui, faut-il le rappeler, gagnent de plus en plus du terrain sur le continent. Face à l’Etat islamique en Libye, les Shebabs en Somalie, AQMI au Sahel et Boko Haram dans la région du Lac Tchad, que faire ? Question à mille tiroirs à laquelle Deby, en tant que président en exercice de l’UA, devra trouver une réponse rapide.
B.O