ETAT D’URGENCE AU MALI : On attend de voir les résultats
Dire que le Mali, pays de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), est en guerre, est un truisme. En effet, chaque jour qui passe apporte son lot de violences. Quand ce ne sont pas des hôtels ou restaurants qui sont pris pour cibles, ce sont des casernes militaires qui sont attaquées par des terroristes, tant et si bien que le pays est en passe de devenir un pandémonium. Le dernier exemple en date a été l’attaque contre la base militaire de Nampala, du nom de cette bourgade située à 500 km de Bamako, qui, au bas mot, aura coûté la vie à 17 personnes, sans compter les blessés qui se chiffrent par dizaines. Il y a donc péril en la demeure. Et c’est peu dire. Car, face à cette situation de chaos généralisé, le gouvernement malien, sans doute à son corps défendant, a réinstauré l’état d’urgence pour, dit-on, « engager de rapides procédures sur tout le territoire national afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens ». A contexte particulier, mesures exceptionnelles, est-on tenté de dire. On attend maintenant de voir les résultats sur le terrain. Car, faut-il le rappeler, l’état d’urgence n’est pas nouveau au Mali. Il a maintes fois été décrété et prorogé, mais il n’a jamais produit l’effet escompté. Comme si de rien n’était, les fous d’Allah n’ont eu de cesse de frapper là où surtout on les attendait le moins, avec parfois une barbarie inouïe et caractérisée. Et comme en terrorisme, la violence a parfois plusieurs pères, on comprend pourquoi l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ), dirigée par Oumar Aldjana et le Front de libération du Macina, ont vite fait de revendiquer le massacre de Nampala et ce, au moment même où le Mali tout entier honore la mémoire de ses valeureux soldats tués, à travers un deuil national de trois jours.
Le mieux serait de prendre les dispositions utiles
C’est dire que le président IBK a encore du pain sur la planche. Il ne suffit donc pas de décréter seulement l’état d’urgence. Car, très renseigné et sachant profiter des moindres failles sécuritaires, l’ennemi ne va pas baisser les bras, surtout qu’il s’agit là d’une guerre asymétrique, où il est difficile de distinguer l’ingénieur du mal de l’homme débonnaire. C’est donc un travail titanesque qui, non seulement, requiert de la maestria, mais aussi et surtout suffisamment de moyens afin de relever le défi sécuritaire dans un contexte sous-régional marqué par le péril djihadiste. Sans oublier que, de par son principe, l’état d’urgence lui-même a un impact psychologique sur les investisseurs étrangers qui n’hésiteront pas à prendre le large si les choses ne s’améliorent pas. Or, le Mali a été si durement éprouvé ces dernières années, qu’il a plus que jamais besoin de l’appui de ses partenaires techniques et financiers pour une véritable rédemption socio-économique. Peut-être est-ce pour cette raison que l’état d’urgence instauré a été limité dans le temps, soit dix jours, contrairement à la France où il vient d’être prolongé de six mois. Certes, il est vrai qu’il faut saluer l’hommage rendu par le président IBK aux militaires disparus, qui a décidé himself de se rendre à Ségou. Mais le mieux serait de prendre les dispositions utiles pour que plus jamais le Mali n’ait à observer un deuil national, des suites d’une attaque terroriste.
Boundi O
OBIANG
/
SEUL LE SILENCE EST GRAND, TOUT LE RESTE N’EST QUE FAIBLESSE!
25 juillet 2016A MÉDITER!