LIMOGEAGE DU SG DE L’UDPS EN RDC : Faut-il en rire ou en pleurer ?
Etienne Tshisekedi fait le ménage. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, deux semaines après son retour triomphal au bercail, le père fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a limogé le Secrétaire général du parti, Bruno Mavungu. Et illico presto, il a été remplacé par Jean Marc Kabund Wa Kabund. Qu’a donc fait le sieur Bruno Mavungu pour mériter d’être débarqué de manière aussi cavalière qu’inattendue ; lui qui, pendant l’exil médical de Tshisekedi, a pourtant tenu la dragée haute au pouvoir congolais deux années durant? Difficile de répondre à cette question. On sait seulement, si l’on croit certains cadres du parti, que l’on reproche à l’homme sa trop grande complaisance vis-à-vis du camp du président Joseph Kabila. A maintes reprises, dit-on, il était entré en contradiction avec l’entourage de Tshisekedi, si fait que ses positions sont jugées trop accommodantes vis-à-vis du pouvoir. Et comme pour ne rien arranger, il s’était dit favorable au dialogue voulu par Kabila qui ne vise rien d’autre que le glissement du calendrier électoral aux fins de se maintenir au pouvoir à la fin de son deuxième mandat constitutionnel. En tout cas, ce limogeage, pour ceux qui en doutaient encore, est la preuve d’une radicalisation de Tshisekedi qui, en plus d’avoir récusé le médiateur de l’Union africaine (UA) en la personne d’Edem Kodjo, rejette le dialogue politique que le président Kabila appelle de tous ses vœux.
Tshisekedi et ses sbires sont prêts à combattre Kabila par tous les moyens
Toutes choses qui augurent de lendemains incertains pour la RDC où la violence a pignon sur rue. Cela d’autant que ce limogeage intervient au moment où le clergé congolais, prenant toute la mesure du péril, tente de sauver les meubles en appelant l’opposition et la majorité au dialogue. Les Hommes de Dieu réussiront-ils cette prouesse ? On attend de voir, quand on sait que le nouvel homme promu à la tête de l’UDPS, est considéré comme « un Secrétaire général de combat ». Ce qui laisse subodorer que Tshisekedi et ses sbires sont prêts à combattre Kabila par tous les moyens si celui-ci refuse, au soir du 19 décembre prochain, de quitter le palais présidentiel de Kinshassa. Cela dit, il n’est pas exclu que frustré, l’ex-secrétaire général de l’UDPS décide de rejoindre, avec armes et militants, le parti au pouvoir dont on dit qu’il est proche. Car, comme le dit un adage bien connu de chez nous, « si on t’accuse d’être un félon, il faut te montrer à la hauteur ». Alors, faut-il en rire ou en pleurer ? Puisque rien ne dit que Kabila n’est pas pour quelque chose dans ce qui arrive au sein du principal parti de l’opposition. Peut-être a-t-il profité de l’absence du vieux pour travailler au corps le secrétaire général sortant de l’UDPS. Ce n’est pas impossible. Car, comme on le sait, la stratégie des satrapes, c’est de diviser pour régner.
B.O