ATTAQUE D’UN CAMP DE REFUGIES AU NIGER : Un acte lâche et ignoble
Un camp de réfugiés maliens au Niger près de la frontière du Mali, a été victime d’une attaque dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 septembre 2016. Une attaque qui a fait deux morts et quatre blessés dans les rangs des civils, selon le ministre nigérien de l’Intérieur, Bazoum Mohamed. Au moment où nous tracions ces lignes, les assaillants que les Forces de sécurité pourchassaient, n’étaient pas encore identifiés. Mais le mode opératoire laisse penser qu’il s’agit d’une attaque terroriste. D’ailleurs, quel homme sensé oserait tirer sur un camp bondé de femmes et d’enfants? C’est comme si l’on tirait sur une ambulance. C’est un acte, à tout point de vue, ignoble et lâche et donc, digne des ingénieurs du mal. Certes, on pourrait croire que ce sont les Forces de l’ordre qui étaient visées mais même là, la décence voudrait, chez des gens normaux, qu’on ne s’attaque pas à des gens dont le rôle est de protéger des personnes vulnérables. Comme quoi, l’objectif des auteurs de cette attaque était de faire d’une pierre deux coups. Le moins que l’on puisse dire est que cette attaque du camp de Tabarey Barey dénote de la volonté des assaillants de ne pas donner du répit à l’Etat nigérien qui se bat depuis quelques années, comme un beau diable contre les assauts terroristes.
Le Niger gagnerait à revoir son dispositif sécuritaire
C’est aussi, pourrait-on dire, un avertissement sans frais à tous les pays africains qui abritent des réfugiés sur leur sol. En tout cas, cette attaque meurtrière est un signal : il faut garder l’arme au pied. Et le Niger aurait tort de ne pas prendre toute la mesure du péril. Il doit, non seulement redoubler de vigilance, mais aussi et surtout mettre les bouchées doubles car ces ingénieurs du mal ne sont pas du genre à abdiquer facilement, sans avoir atteint leur objectif. Et à force de persévérer, ils arrivent toujours, malheureusement, à atteindre leur but, du moins, en infligeant le mal à leurs adversaires. Faut-il le rappeler, cette attaque intervient seulement quelques jours après une autre qui avait aussi fait des victimes, notamment dans les rangs des Forces de défense. C’est dire que le Niger gagnerait à revoir son dispositif sécuritaire qui semble avoir des failles. Certes, en matière de sécurité, notamment de lutte contre le terrorisme, aucun système n’est infaillible, mais les multiples attaques qui endeuillent les familles nigériennes, montrent que le pays de Mahamadou Issoufou a encore fort à faire pour mieux sécuriser son peuple.
D.Z