REPRISE D’UNE VILLE ENTRE LES MAINS DE BOKO HARAM PAR LES FORCES DE LA COALITION : Le bout du tunnel est encore loin
L’armée nigériane a annoncé hier 21 septembre 2016, avoir libéré une ville sous contrôle de la secte islamiste Boko Haram. D’intenses combats auraient permis aux forces de la coalition régionale de libérer les populations de cette ville située sur les berges du Lac Tchad, du joug de ce groupe terroriste qui, de son côté, affirme avoir fait des ravages dans les rangs de cette coalition. Ce serait donc la preuve que même affaibli, le monstre est encore capable de cracher du feu. Cela dit, même si elle a été obtenue au prix de dizaines de vies humaines, la libération de cette ville des mains des ingénieurs du mal, en valait la peine. Les populations qui aspirent à la modernité et à la démocratie, ne peuvent, il faut le reconnaître, s’accommoder d’une bande de hors-la-loi. On ne le sait que trop bien, Shekau et sa bande d’illuminés n’ont aucun respect pour la vie humaine. Et ce ne sont pas les combattants qui les ont lâchés à cause de leurs atrocités qui diront le contraire. D’ailleurs, on pensait que cette scission au sein du groupe contribuerait à l’affaiblir. Mais tout semble indiquer le contraire. Car, les assauts menés ces derniers temps contre les positions des armées aussi bien au Nigeria qu’au Niger, ont fait d’énormes dégâts en termes de pertes en vies humaines.
Les forces de la coalition se doivent de redoubler de vigilance
C’est en cela que ce haut fait d’armes de la force de la coalition est à saluer. Il faut même souhaiter que la coalition multiple ce genre d’actions. Elle ne doit pas donner du répit à ce groupe qui massacre femmes et enfants sur son passage, sans aucune forme de procès. En tout cas, si l’on souhaite venir à bout de ce mouvement terroriste, il faut impérativement l’empêcher d’occuper des territoires à l’intérieur du pays. Les forces de la coalition ne doivent pas se faire d’illusions. Tant que Boko Haram occupera des villes entières, les chances de la vaincre resteront problématiques. Du reste, l’on est surpris qu’en plus de la forêt de Sambisa, où l’on tente difficilement de la déloger, la secte puisse, jusqu’à ce jour, contrôler des villes. C’est une preuve supplémentaire que le bout du tunnel est encore loin. Et les forces de la coalition se doivent de redoubler de vigilance. Elles sont face à un ennemi qui n’obéit à aucune règle de combat. Et cela ne peut que constituer pour elles, une difficulté majeure. Pouvait-il en être autrement quand on sait que la plupart des armées africaines ne sont pas préparées à faire face à une guerre asymétrique ? C’est une nouvelle guerre que les terroristes leur imposent. En tout état de cause, il appartient aux armées africaines de se mettre au diapason de ce nouvel art de la guerre.
DZ