HomeA la uneRENONCEMENT DE HOLLANDE A LA PRESIDENTIELLE VU D’AFRIQUE : Si seulement, cela pouvait inspirer !

RENONCEMENT DE HOLLANDE A LA PRESIDENTIELLE VU D’AFRIQUE : Si seulement, cela pouvait inspirer !


 

Présidentielle de 2017 en France : exit François Hollande ! C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, au cours d’une allocution télévisée, le président français, François Hollande, a annoncé, le 1er décembre dernier, qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat présidentiel. « Je suis conscient du risque de division que ma candidature porterait », a-t-il déclaré, avant  d’ajouter : « Je ne peux me résoudre à l’éclatement de la gauche ». En tout cas, même si d’aucuns estiment que c’est un aveux de faiblesse ou d’échec, le « président normal » a fait preuve d’une hauteur de vue. Toute chose qui le grandit énormément. Car, en se retirant de la course à la présidentielle, il sort par la grande porte. Il a su taire ses ambitions personnelles au profit de l’intérêt supérieur du parti qui, faut-il le rappeler, commençait à tanguer. En témoignent les sorties primesautières d’Emmanuel Macron et les crocs-en-jambe politiques que n’avait de cesse de lui faire le Premier ministre, Manuel Valls. En un mot comme en mille, François Hollande qui avait lié son éventuelle candidature à l’inversion de la courbe de chômage, vient de prendre une décision courageuse, alors même qu’il remontait la pente, avec surtout la baisse considérable du nombre de demandeurs d’emplois enregistrée depuis le mois d’octobre. Si seulement sa décision pouvait inspirer les dirigeants africains dont la plupart, connus pour être des dictateurs, veulent mourir au pouvoir ! Les exemples sont légion. En effet, alors que François Hollande, à l’issue d’un quinquennat, décide de faire valoir ses droits à la retraite, ils sont nombreux les satrapes qui, sur le continent, totalisent plus d’un quart de siècle au pouvoir. Ils s’appellent Idriss Deby Itno, Denis Sassou Nguesso, Paul Biya, Robert Mugabe, José Eduardo Dos Santos, Yoweri Museveni, Teodoro Obiang Nguema, et on en oublie.

Bien des dictateurs préfèrent garder le mystère sur leurs intentions

A côté d’eux se trouvent des dictateurs en herbe qui ne s’imaginent pas non plus une vie en dehors du pouvoir. C’est le cas du Togolais Faure Gnassimgbé, du Congolais  Joseph Kabila, du Burundais Pierre Nkurunziza, du Gabonais Ali Bongo Ondimba dont la réélection a été des plus contestées. La bonne nouvelle vient seulement de la Gambie où le dictateur Yayha Jammeh a reconnu sa défaite et ce après 22 ans au pouvoir, permettant ainsi la première alternance démocratique dans ce pays coincé comme « un jujube dans la gueule de Sénégal ». Pour revenir à François Hollande, d’aucuns ont vite fait de le qualifier d’homme d’Etat. A juste titre d’ailleurs. Car combien sont-ils les chefs d’Etat africains, exception faite de Léopold Sédar Senghor, Julius Nyeréré et Nelson Mandela, qui ont le courage de renoncer d’eux-mêmes au pouvoir ? Mieux, ils éludent à tout prix les débats liés à leur éventuelle succession ; les uns allant jusqu’à clamer qu’ils sont indispensables. S’ils ne transforment pas leurs pays respectifs en un jardin potager, le leur,  pour ne pas dire leur «bananeraie ». Suivez notre regard ! Mais en fait, on ne le sait que trop bien. Bien des dictateurs, parfois otages de leur propre clan, préfèrent garder le mystère sur leurs intentions. Or, le bon sens commande que quand un dirigeant n’est plus en phase avec son peuple, il puisse tirer les conclusions qui s’imposent en quittant les affaires. Cela permet l’avènement d’autres compétences qui auront aussi l’occasion de faire leurs preuves. En cela, François Hollande, quoique l’on puisse dire de son bilan, est resté un « président normal » jusqu’au bout !

Boundi OUOBA


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