Kossi : une étrange histoire d’œufs défraie la chronique
De nos jours, l’escroquerie a pignon sur rue. De la forme aux procédés, les adeptes du gain facile ne cessent de voler d’ingéniosité en ingéniosité, pour se faire de l’argent facile. Malheureusement, ils continuent de faire des victimes au sein des populations qui continuent naïvement de mordre à leurs hameçons. En tout cas, ces deux habitants de la province de la Kossi ne diront pas le contraire, eux qui ont été grugés dans une étrange affaire d’œufs de charognards. Voilà l’histoire telle que rapportée.
«Je suis actuellement à Ouagadougou et j’ai urgemment besoin d’œufs de charognards. Faites-moi parvenir une bonne quantité. Votre prix sera le mien.» C’est en substance la teneur de la causerie entre un anonyme à l’accent occidental et un habitant de Nouna. Comment a-t-il eu le numéro de téléphone de sa future victime? Mystère et boule de gomme. Toujours est-il que son interlocuteur ne tardera pas à se mettre à l’œuvre. Mais ne voulant pas ébruiter l’affaire qui lui rapporterait gros, il contacte une de ses connaissances basée dans un village situé à environ 70 Km au Sud-Ouest de Nouna. Ensemble, ils parviendront à réunir une certaine quantité d’œufs. Pour s’assurer que l’affaire était toujours d’actualité, ils rappellent l’anonyme qui leur confirme qu’il était toujours intéressé et que l’urgence s’était même accrue. Ils décident alors de venir rapidement dans la capitale burkinabè, pour finaliser cette affaire qu’ils pressentaient bonne. Entre-temps, avant leur départ pour Ouagadougou, un autre interlocuteur les appelle et leur dit qu’il avait été contacté par la même personne mais qu’il n’avait pu rassembler qu’une petite quantité et qu’il se trouve que leur client commun l’avait appelé pour l’informer de la quantité qu’ils avaient pu réunir à Nouna. Après réflexion, il se propose donc de leur revendre sa quantité qui est moins importante, mais qui pourrait faire monter leur chiffre d’affaire. Les deux hommes rappellent l’anonyme pour avoir confirmation. Pure vérité, leur a-t-on répondu. Rassurés et confiants, ils prennent rendez-vous avec le deuxième interlocuteur censé leur revendre sa quantité d’œufs de charognards. Le rendez-vous est fixé à Sakoinsé, au niveau du carrefour situé à l’intersection des routes venant de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de Koudougou. Arrivés sur les lieux, la rencontre a effectivement eu lieu; de même que la transaction qui s’est élevée à 1 400 000 F CFA. Une affaire conclue sur une note d’espoir pour nos deux voyageurs de la Kossi. Sakoinsé-Ouagadougou, la distance n’est plus la mer à boire. C’est donc avec joie que les deux amis arriveront à Ouagadougou. Ils appellent illico presto leur acheteur qui leur fera savoir que pour des impératifs, il s’est vu dans l’obligation de se rendre dans un chef-lieu de province. Après avoir obtenu le nom de ce chef-lieu de province, nos deux amis s’y rendent immédiatement, en un temps record. Mais ce qui tardera ou du moins ce qui n’aura jamais lieu, c’est la rencontre avec le client. En effet, une fois sur place, ils appelleront en vain le numéro avec lequel ils étaient en contact jusque-là. Après maintes tractations, ils finiront par se rendre compte qu’ils venaient d’allonger la liste des victimes d’escroquerie. Ainsi, ils venaient de perdre 1 400 000 F CFA. Nos deux compères n’avaient d’autre choix que de rentrer chez eux bredouilles. Aux dernières nouvelles, ils auraient contacté les services des forces de défense et de sécurité pour déposer plainte. On leur aurait demandé d’envoyer les photos des œufs en question pour enquête; chose qu’ils auraient rapidement faite. En attendant, leur trésor aurait commencé à pourrir et la discorde se serait installée entre eux; chacun en voulant à l’autre pour avoir perdu son argent, son énergie et son temps. En attendant de connaître l’épilogue de cette étrange histoire, on ne peut que recommander la vigilance à tout le monde.
Le pigeon rêveur
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Bande de cupides, vous avez privé les pauvres charognards l’opportunité de se reproduire…tchrrrrruuuurrrrrr Dieu vous voit!
14 août 2014