SYSTEME DE SECURITE SOCIALE DES AGENTS PUBLICS:Les pathologies de la vieillesse
Tous les êtres vivants vieillissent et ce, dès le début de leur existence. Rien de ce qui est vivant n’échappe à ce processus qui répond à une loi biologique fondamentale inscrite dans les gènes de chaque espèce. Ainsi, l’espèce humaine est apparemment programmée pour vivre au maximum environ 120 ans, avec des disparités importantes entre individus : les chances d’atteindre un âge avancé sont beaucoup plus grandes lorsque ses propres parents et grands-parents sont eux-mêmes morts très âgés. Toutefois, par-delà ces disparités, l’espérance de vie augmente, en grande partie, grâce aux progrès de la médecine et à l’amélioration des conditions socio-économiques.
Le vieillissement correspond à l’ensemble des processus physiologiques et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mûr. Il est la résultante des effets intriqués de facteurs génétiques et environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa vie. Il s’agit d’un processus lent et progressif qui doit être distingué des manifestations des maladies.
L’état de santé d’une personne âgée résulte habituellement des effets du vieillissement et des effets additifs de maladies passées (séquelles), actuelles, chroniques ou aiguës.
La vieillesse connaît plusieurs définitions. En effet, l’OMS retient le critère d’âge de 65 ans et plus. Une définition sociale utilise l’âge de cessation d’activité professionnelle, ce qui revient à entrer dans la vieillesse à 55 – 60 ans.
La perception de sa vieillesse ou de celle des autres est très variable et personnelle.
Le dogme de la baisse des performances attribuée à l’âge est aujourd’hui remis en cause, mais il faut reconnaître que certaines fonctions physiologiques s’altèrent avec l’âge. En fait, le vieillissement entraîne surtout une diminution des capacités d’adaptation. Très souvent, la baisse des performances n’est pas tant l’effet du vieillissement normal que celui des maladies qui l’accompagnent (vieillissement pathologique). Pour éviter la survenue des maladies liées à l’âge, il est nécessaire de reconnaître les facteurs de risque de ces maladies, et ce, dès le plus jeune âge. Une surveillance médicale régulière permet de dépister plus tôt, et donc de traiter plus efficacement, les maladies dont la fréquence croît avec l’âge.
L’organisme humain vieillit, y compris les os, les articulations, et la peau.
Les atteintes de l’os, de l’articulation et de la peau : cas de l’ostéoporose
L’ostéoporose est une affection très fréquente qui touche 30% des femmes et 10% des hommes. Elle concerne, le plus souvent des sujets de plus de 60 ans. Elle est due à une diminution de l’épaisseur de l’os et à des modifications de l’architecture osseuse (agencement des travées de l’os spongieux).
Pourquoi certains sujets sont-ils ostéoporotiques ? Pourquoi concerne-t-elle surtout les femmes ?
En effet, le « capital osseux » et la « masse osseuse » se constituent lors de l’adolescence. Certains enfants acquièrent incomplètement ce capital, soit pour des raisons génétiques complexes (70% de l’acquisition de la masse osseuse est génétiquement programmée), soit par carence en calcium et vitamine D, soit par manque d’activité physique.
A l’âge adulte, certaines maladies peuvent favoriser l’ostéoporose, comme l’hyperthyroïdie, l’hyperparathyroïdie ; la prise de cortisone…
A la ménopause, chez la femme, la carence en œstrogène provoque une augmentation de la résorption osseuse avec une perte de capital osseux de 2 à 3% par an dans les 5 à 6 ans suivant la ménopause.
Après 70 ans, la formation osseuse devient déficiente ; de plus, le vieillissement de l’intestin, les modifications du mode de vie, de l’alimentation induisent une carence en calcium et en vitamine D qui permet l’absorption digestive du calcium. Cette carence calcique provoque une augmentation de la sécrétion de parathormone qui augmente la résorption osseuse.
Ces mécanismes de l’ostéoporose expliquent ce que l’on appelle les « facteurs de risque » de l’ostéoporose
Le facteur génétique explique que certaines familles « font » plus d’ostéoporose que d’autres et qu’une femme dont la mère ou la sœur sont ostéoporotiques risque de l’être elle aussi.
La carence en calcium ou en vitamine D à l’adolescence ou lors du vieillissement prédisposent à l’ostéoporose, de même que la sédentarité.
Les femmes de faible corpulence « minces », après leur ménopause, ont un taux d’œstrogènes résiduels plus bas que les femmes de forte corpulence « plus grosses. La transformation des androgènes surrénaliens en œstrogènes, par aromatisation, a lieu dans le tissu graisseux): elles seront donc plus souvent ostéoporotiques. Enfin, les femmes ménopausées tôt seront plus vite concernées pas l’ostéoporose, une carence en œstrogène.
L’ostéoporose dite primitive est l’ostéoporose secondaire à la ménopause. Elle est favorisée par les facteurs de risques ci-dessus énoncés. Est dite ostéoporose, l’ostéoporose quirésulte de maladies particulières comme l’hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, hypercorticisme ou prise de corticoïdes.
Quelles sont les conséquences de l’ostéoporose ?
Les modifications quantitatives et qualitatives du tissu osseux vont engendrer une fragilité accrue du squelette qui va favoriser le risque de fracture pour des traumatismes mineurs. Les fractures liées à l’ostéoporose concernent surtout le poignet, les vertèbres (on parle de tassement de vertèbres) et le col du fémur. Les fractures vertébrales occasionnent des douleurs du rachis (colonne vertébrale) et une perte de taille avec cyphose dorsale. Elles surviennent souvent et quasi spontanément. Par contre, les fractures des os longs compliquent souvent une chute : la prévention des chutes fait partie intégrante du traitement de l’ostéoporose.
Comment dépiste-t-on l’ostéoporose avant le stade fracturaire ?
On dispose actuellement d’un appareil dénommé « ostéodensitomètre » qui mesure de façon très précise, sans irradiation, la « masse calcique » ; il est aussi appelé « Densité minérale osseuse (DMO) ». Cette DMO est fortement corrélée au risque de fracture ultérieure bien que celui-ci dépende aussi de l’architecture osseuse que l’on ne sait mesurer en pratique courante. On doit réaliser une mesure de DMO chez les sujets à risque d’ostéoporose.
Les articulations : cas de l’arthrose (ostéoarthrite)
C’est la forme la plus courante d’arthrite. On l’appelle aussi arthrite dégénérative. Il s’agit de la dégradation graduelle et pratiquement inévitable du cartilage des articulations (le cartilage sert d’amortisseur entre deux os et leur permet de glisser les uns sur les autres). Lorsqu’il se détériore, les os s’entrechoquent et causent des douleurs et une perte de mobilité. L’une des caractéristiques de la maladie à un stade avancé est les excroissances osseuses (bosses) qu’on remarque surtout aux jointures du bout des doigts.
Toutes les articulations du corps peuvent être touchées par l’arthrose, mais ce sont en particulier celles qui supportent le poids du corps (hanches, genoux), la colonne vertébrale et les petites articulations des doigts qui en sont atteintes.
L’arthrose, qui est une maladie chronique, commence d’habitude à la quarantaine et accompagne le vieillissement : 85% des personnes de plus de 70 ans en souffrent. Dans certaines familles, cette maladie apparaît dès la vingtaine à cause d’un problème génétique. Conséquences : le sujet devient plus petit, le corps se tasse, il devient également moins souple (plus de grand écart) et il a des douleurs.
La Peau
C’est l’organe composé de plusieurs couches de tissus.
C’est l’enveloppe protectrice du corps (renouvellement tous les 21 jours). Elle se fragilise en vieillissant, devient plus fine, moins tonique et plus sensible au chaud et au froid.
Elle va s’abimer plus vite.
Les muscles sous la peau sont moins élastiques, les vaisseaux sanguins deviennent plus fragiles (la personne âgée se fait plus facilement des « bleus ».
On peut être victime des escarres qui sont une « altération de l’intégrité de la peau ».
Les escarres peuvent apparaître lorsqu’une ou plusieurs parties du corps sont soumises à une pression ou à un frottement de longue durée. Le sang ne circule plus ou très mal. La peau (et ce qui se trouve en dessous) souffre et finit par mourir. La peau, rouge au départ, devient noire puis apparaît un trou.
Ainsi, une personne âgée qui reste dans une même position pendant des heures et des jours parce qu’elle ne peut plus ou ne veut plus bouger est exposée à faire des esquarres.
Armel ILBOUDO/ DIGICOM en collaboration avec Dr Sandrine Marthe SANOU, médecin conseil de la CARFO