OPERATIONS PANGA/BAYARD : Des initiatives à inscrire dans la durée
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une véritable opération de salubrité publique qu’a menée, le samedi 29 avril 2017, l’armée française dans la forêt de Foulsaré au Mali, qui fait frontière avec le Burkina Faso. En effet, l’état-major français a annoncé, le week-end dernier, que l’opération Bayard, discrètement menée dans cette zone par la force Barkhane, a permis de mettre hors d’état de nuire une vingtaine de djihadistes en les tuant ou en les capturant et aussi en réussissant à détruire ou à récupérer des armes, des munitions, des lance-roquettes, etc. Disons que cela réconforte les forces de défense et de sécurité maliennes et burkinabè déployées le long de la frontière, et au-delà, les populations des deux pays. Car, en menant cette opération dite ‘’Bayard’’, qui n’est pas sans rappeler le nom de ce jeune fantassin, Pierre Terrail de Bayard dont les faits d’armes ont émerveillé la France du XVIe siècle, on peut dire que la force Barkhane a posé une bonne action à saluer à sa juste valeur. Tant elle permet de ne laisser aucun répit aux terroristes, notamment ceux du groupe Ansarul Islam de l’extrémiste prédicateur Burkinabè, Malam Ibrahim Dicko, qui ont dû installer leur quartier général dans cette forêt de Foulsaré pour pouvoir mener des incursions terroristes dans les deux pays voisins. En intervenant un mois après l’opération Panga au cours de laquelle un valeureux soldat français a perdu la vie, l’opération Bayard permet, si besoin en est, de dire que les lignes commencent à bouger dans la volonté de casser du terroriste, si ce n’est qu’elle apparaît comme une nouvelle stratégie de lutte qui consiste davantage à passer de la défensive à l’offensive. Par ailleurs, en apprenant que cette opération du week-end écoulé a été menée sur la base des renseignements recueillis pendant l’opération Panga qui avait mobilisé les troupes maliennes, burkinabè et la force Barkhane, l’on ose croire que la sensibilisation des populations locales à la coopération dans la lutte contre le terrorisme commence à avoir les effets escomptés.
L’opération Bayard a fait mouche
On ne le dira jamais assez, l’on ne saurait réellement anéantir le terrorisme ou le contenir sans l’implication des populations en matière de renseignements. En ce qui concerne les Etats, on peut aussi dire que la mutualisation des moyens de lutte contre le djihadisme s’avère beaucoup plus efficace que le combat en héros solitaire. En tout cas, l’opération Panga en est une preuve ; elle qui a dû permettre de mieux connaître ce repaire de terroristes, contribuant à la réussite de l’opération Bayard qui, en seulement 24 heures chrono, a pu aboutir à une telle action d’éclat. Ce qu’il faut espérer, c’est de voir ce type d’initiatives inscrites dans la durée, tant que les chefs terroristes comme Malam Ibrahim Dicko d’Ansarul Islam qui a plusieurs fois endeuillé le Burkina, Iyag Ag Ghali et Amadou Koufa qui ne cessent de semer la désolation dans le Sud du Mali, courront toujours. Certes, en matière de lutte contre le terrorisme, il n’existe pas de stratégie parfaite, mais l’on ne saurait ne pas encourager ce qui fait un peu recette. C’est que les forces engagées dans cette guerre asymétrique contre les djihadistes, doivent davantage renforcer les coups de boutoir qui finiront par faire plier ces ennemis de l’humanité. En attendant, on peut dire que l’opération Bayard a fait mouche.
Drissa TRAORE